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dimanche 4 mars 2012

2011 - Promise and The Monster - Red Tide - Review / Chronique




La vie est étrange. Hier, alors que j'étais dans un magasin dans le cadre de repérage qui a abouti à un achat, j'ai sorti une de mes expressions favorites à deux balles : "on n'achète pas un chat dans un sac". Je fais l'impasse volontaire sur ce qui m'a amené à cette réflexion mais pourtant je l'ai déjà fait à de nombreuses reprises et cela a été le cas avec le premier opus de Promise and the Monster. J'ai écouté brièvement (genre moins de 30 secondes) cette artiste étonnante, signée sur Imperial Recordings (José González, etc.), et je me suis procurée Transparent Knives (2007) d'une façon distraite, une opportunité s'est présentée et je l'ai saisie. Et tout aussi froidement, cliniquement lors de sa réception, je l'ai empilé parmi des dizaines d'autres disques en attente d'écoute... Triste, n'est-ce-pas... tout autant le fait que l'on ait pas encore trouvé le concept d'extension du temps... Cependant, quelques semaines avant la sortie fin septembre 2011 d'un second opus Red Tide, je me suis enfin mise à découvrir l'univers de Billie Lindhal. Parce que derrière ce pseudonyme inquiétant, qui consiste à associer une promesse à un monstre, c'est une frêle jeune femme à la beauté évanescente qui se cache. A seulement 19 ans, celle-ci a maîtrisé la création d'une première oeuvre d'exception de l'écriture, en passant par la composition et a assuré (presque) l'ensemble des instruments joués (du piano au glockenspiel) sous l'égide de  Jörgen ‘Jugglo’ Wall (Kent, Fatboy, Jay-Jay Johanson, etc.) qui s'est, quant à lui, chargé de l'enregistrement, du mixage et de la production.

Transparent Knives s'avère une claque musicale. J'ai été happée dès les premières notes, entraînée au coeur des forêts inquiétantes et des fjords suédois. Impossible de refuser ce voyage psyché folk en si charmante compagnie. A mi-chemin entre féerie et cauchemar, ce périple musical, hanté par de nombreux fantômes, est de toute beauté, glacé jusqu'aux os et pourtant... il y a cette voix diaphane et pure qui allège quelque peu les arrangements instrumentaux, qui s'ils sont d'une jolie richesse et élégance, se révèlent par moments sombres et encombrés et à d'autres légers, aériens, si éthérés qu'on a l'envie presque irrépressible de divaguer sous leur ciel cotonneux. Contemplatif, boisé, intemporel au possible à la croisée des chemins de Linda Perhacs et de Marissa Nadler, sublime et élégiaque, ce premier LP est tout simplement un mini chef-d'oeuvre qui n'est pas passé totalement inaperçu car il a bénéficié, à l'époque, de quelques éloges bien à-propos. 18/20

la vie est étrange
Transparent Knives by Sabrine Carrein on Grooveshark










Il y a des choses que je ne comprendrai jamais. Au grand jamais. Comment peut-on passer sous silence le talent de Billie Lindhal ? Bon, il est vrai que son premier sublime opus Transparent Knives (2007) a récolté de jolies louanges mais il s'est fait un silence assourdissant et presque total sur le web concernant son second effort Red Tide qui est apparu dans les bacs scandinaves fin septembre 2011. Pourtant, le passage du second album est symbolique et intéressant, il permet de percevoir le développement et de situer tout doucement la mouvance musicale de l'artiste. J'aime à penser que les artistes qui ont créé une oeuvre aussi brillante que la suédoise de Promise ans The Monster sur Transparent Knives peuvent encore viser des sommets plus hauts, alambiqués et tourmentés. Et Red Tide fait partie de ces secondes oeuvres qui détrônent leur prédécesseur avec classe. Quatre ans plus tard, Billie Lindhal a grandi et a mûri musicalement de la plus belle façon imaginée. En effet, alors que Transparent Knives, petit miracle musical, s'avérait assez monochrome et homogène, même si quelques splendides éclaircies le parsemaient, et diablement ensorcelant avec ses ambiances sombres, spectrales et élégiaques, Red Tide lui s'impose beaucoup plus intense, profond et captivant.

Ses couleurs musicales flirtent avec les teintes sombres mais sont d'autant plus éclatantes grâce à cette noirceur, les territoires explorés par l'opus sont plus diversifiés allant du folk dépouillé aux exercices de style aussi sophistiqués qu'esthétisant, le charme de Red Tide, titre intriguant et mystérieux qui fait référence à la prolifération des algues dans le milieu aquatique, est surréaliste. Chaque morceau de cet opus est sujet à émerveillement, c'est simple, quand je débute sa lecture, je ne sais jamais de quelle façon je me débarasserai de son joug. Une action non évidente quand Slopes vient subrepticement se loger en caressant et flattant l'oreille grâce aux harmonies vocales de Billie Lindhal. Sa voix doucement incantatoire, plus claire, affirmée et divine que jamais, sa détentrice ayant eu la bonne idée de remiser quelque peu l'effet reverb au placard. Sharp révèle un petit aperçu des nouveaux sentiers musicaux battus par la beauté suédoise : plus rythmé, sa grâce et sa légèreté angéliques sont exaltantes. Et puis, il y a l'électrochoc provoqué par Sand s'avérant également le morceau préféré de la musicienne. On peut le comprendre aisément. Sa dualité représentée par des couplets sombres et sinueux et un refrain lumineux et féerique rendent ce morceau pop un objet subjuguant. L'épique et séduisant Spine revisite l'americana de façon visionnaire. Vaporeux et somptueux.

Swin est une vraie petite bombe subtile, son refrain efficace, ses couplets sensuels font de ce morceau un petit diamant pop.  Sibylle s'inscrit, pour sa part, dans la veine intimiste  d'un folk simple et poignant. Une ballade magnifique tandis que Cory renoue avec un sublime folk gothique et voluptueux dans lequel Billie brille de façon similaire à Marissa Nadler. Une piqûre de rappel plus qu'appréciable. Dorothy, à l'image de Spine, s'avère ambitieux et fabuleusement catchy et dépaysant. A contre-pied de son prédécesseur terrien, Sweet est une pièce avec des consonances scintillantes et célestes offrant à l'auditeur un petit bout de paradis. Nico, une ode à la chanteuse, est d'unce certaine façon l'apothéose de Red Tide, une prestigieuse ballade merveilleuse et mélancolique.  Au final, on peut affirmer que Billie Lindhal est l'une des plus belles folkeuses de scandinavie et d'au-delà et que son Red Tide est et restera un masterpiece caché, injustement boudé par le web en général, les webzines et la blogosphère, de 2011. Honte à eux, honte sur nous. 20/20.
Red Tide by Sabrine Carrein on Grooveshark


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Promise and the Monster



1 commentaires:

Quentin a dit…

Très bonne découverte !

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