Peut-être m'étais-je avancée quand j'ai affirmé que le second opus de Scott Matthew au titre emphatique There Is An Ocean That Divides, And With My Longing I Can Charge It, With A Voltage That’s So Violent, To Cross It Could Mean Death se retrouverait dans pas mal de best of musicaux de fin d'année en 2009. Peut-être, également, regretterais-je toujours ne jamais avoir pris le temps et la peine de défendre cet opus, non exempt de défauts de conception, qui m'a étreint le coeur à de nombreuses reprises mais je comprends ses (un peu trop nombreux) détracteurs. Quand j'ai pris connaissance de la musique de cet ecorché vif, j'ai eu le coup de foudre. De ceux qui, boen entendu, ne s'oublient pas, j'avais même titré mon article : la grâce d'Antony, la profondeur de Buckley et la voix de Bowie, quand je me relis, je me dis qu'il n'y a pas que l'australien qui a mauvais goût pour les élucubrations à rallonge et pourtant il y a un peu de vérité. J'ai adoré There Is An Ocean... du début à la fin et je me souviens à la perfection de l'émotion qui m'a submergée lors du visionnage de White Horse, ce fut magique, il me faudra d'ailleurs un an avec la sortie du titre I Wanna Go To Marz de John Grant pour arriver à ressentir la même effervescence pour un folkeur masculin mais cela c'est encore une autre histoire que j'espère un jour vous narrer.
Revenons à nos moutons, sans entrer dans les détails, Scott Matthew est apparu en 2007/2008 avec un premier Lp éponyme presque passé inaperçu, dommage car pour ceux qui n'ont pas vraiment apprécié la grandiloquence et le côté (over)mélodramatique de Theres Is An Ocean..., c'est une occasion de (re)découvrir l'artiste romantique et torturé dans un contexte musical folk plus simple et nuancé, presque joyeux par moments mais je souligne bien le presque. Cependant, le passé est le passé autant aller de l'avant même si j'ai bien failli ne jamais prendre connaissance de ce troisième opus Gallantry's Favorite Son sorti dans le courant 2011. Décidément à la traîne, c'est sur le tard que je l'ai écouté et j'ai été aux anges, cela dès la première écoute. En l'espace de très peu de temps, l'artiste a réussi à prendre le meilleur de ses deux premiers opus et à éviter les pièges de la dramatisation excessives pouvant être contre productive auprès des personnes moins complaisantes que les amateurs inconditionnels de sa musique.
Sur Gallantry's Favorite Son, Scott Matthew allie le côté pop orchestrale de There Is An Ocean... et l'univers folk du premier LP éponyme pour nous proposer son oeuvre la plus lumineuse et accessible à ce jour. Était-il encore imaginable, il y a seulement deux ans qu'il crée un titre aussi réjouissant que Felicity, une merveille qui mérite le statut de d'hymne pour les anniversaires. Rien que cela... Et même si le titre et l'ambiance de certains morceaux ne respirent pas le bonheur, ils sont magnifiés par des arrangements (des élémenst à cordes) élégants et gracieux, qui au lieu de plomber l'atmosphère, fait décoller l'opus, le rendant (presque) aussi léger et doux que la vision d'un nuage perdu dans un ciel azuré. Black Bird ouvre l'opus avant dans de sublimes arpèges satinés avant que True Sting envoûte de par sa beauté sobre et délicate. Le merveilleux Felicity s'avère un petit rayon de soleil adorable qui nous laisse le temps de prendre une bonne respiration avant de découvrir l'un des petits chefs d'oeuvre de l'opus : la ballade tortueuse Duet, son développement folklorique moyenâgeux et absolument superbe. L'un des plus beaux morceaux de 2011.
Si Buried Alive s'avère dépressif, c'est dans une atmosphère céleste que le troubadour nous emmène. De même, alors que Devil's Only Child pourrait s'avérer assez lourd d'un point de vue contenu, son traitement aérien, voire badin, le transforme en ritournelle enchanteresse. Toujours avec classe, Sinking continue de sublimer, en toute discrétion, la mélancolie tenace qui anime le musicien. Autre petit chef-d'oeuvre de l'opus The Wonder Of Falling In Love n'est pas sans évoquer le fantôme des Beach Boys à leur apogée, de la pop orchestrale et soignée aussi brillante qu'émouvante. Beaucoup plus simple mais non moins touchant, Seedling est un titre piano voix désenchanté et éthéré. C'est de nouveau vers les cieux que Scott Matthew semble vouloir nous emmener avec le doux amer et voluptueux Sweet Kiss In The Afterlife. Sublime, encore une fois. No Place Called Hell, tout comme Devil's Only Child, préfère de loin nous attendrir que de nous atermoyer sur le sort et les réflexions philospohiques de Scott Matthew. Excellent. Cette nouvelle légèreté, douceur et sobriété semblent apaiser l'âme meurtrie de ce bien beau poète (pas encore maudit) et nouvellement grand mélodiste.
Must Have absolu pour les amateurs de Scott Matthew. Les détracteurs passeront leur chemin, on aime ou pas, le juste millieu n'étant pas de mise pour un artiste ausis entier.
Note Finale : 19/20
To Love Is To Live, To Receive Is To Give est un ep live disponible uniquement et en édition limitée sur l'excellent label allemand GlitterHouse Records qui a soutenu depuis le début la musique de Scott Matthew. S'il ouvre sur une version studio du délicat Devil's Only Child, les six autres pistes sont des live en bonne et due forme. On pourra déguster les récentes merveilles que sont Duet (avec Sam Taylor) et The Wonder Of Falling In Love (qui sont divinement restituées) mais aussi redécouvrir des titres un peu plus anciens comme Community et Friends and Foes issus du second Lp ainsi qu'Abandoned et Upside Down du premier. L'occasion est trop belle de découvrir un artiste proche de son public, qui ne manque pas d'humour et se montrant à fleur de peau dans l'interprétations de ses titres. Superbe.
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1 commentaires:
un grand merci pour ça !
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