2011 - Signe Tollefsen - Hayes - Review / Chronique

Elle possède la voix la plus sensuelle des Pays-Bas, s'inscrit comme l'une des plus belles découvertes réalisées et 2009 et a sorti l'un des meilleurs premiers disques de cette même année, il s'agit bel et bien de la divine Signe Tollefsen. Son opus éponyme m'avait totalement retourné, sa musique folk/rock, mêlant sonorités électriques et acoustiques, me faisait songer à celles de PJ Harvey et de Jeff Buckley. Davantage que sa musique absolument somptueuse, j'étais tombée éperdument amoureuse de cette voix élégiaque remarquable, inoubliable, qui hantera pour toujours mes oreilles. Quand en 2011, la néerlandaise revient sur le devant de la scène avec un ep Baggages, je fus tout d'abord déçue de savoir que cela n'était qu'un ep et de plus ne comportant que des reprises. Puis ensuite, intriguée du résultat, je fus, une fois de plus, époustouflée par sa façon de se rapproprier des titres de l'envergure de Glory Box des Portishead ou encore Down By The Water de PJ, j'avais même l'impression que ses réinterprétations pouvaient surclasser les originaux tant sa façon d'insérer sa signature musicale s'avérait puissante et vénéneuse.

Finalement, encore plus qu'adorer cet ep, il me poursuit sur mon i-pod depuis un an. Et puis, j'ai attendu, les mois se sont envolés et j'ai été jusqu'à oublier, que Signe Tollefsen avait sorti son second Lp au début septembre 2011. Hayes, c'est son nom, j'ai du l'apprivoiser tout de même quelques écoutes car, à la base, je suis pas une fan absolue de folk/rock, j'appréciais justement son premier opus car il maintenait un équilibre entre pièces acoustiques et d'autres plus rock, les dernières procurant du peps à l'album au bon moment. Hayes s'avère certainement plus audacieux en ce que les sonorités électriques ne quittent à aucun moment cet opus magnifiquement cohérent. J'ai eu raison de persévérer un peu et de donner sa propre chance à cet opus plus maîtrisé, plus pointu, qui laisse peut-être à un peu moins de place pour la fougue originelle de la musique de Signe, mais qui s'impose comme bien plus séduisant et brûlant. Car s'il y a bien une chose que suscite Hayes c'est le désir de plaire avec sa complexité, sa pochette offre un avant-goût du contenu : Signe a quitté son lit et sa couette pour revêtir une petite robe près du corps et des talons aiguilles. Un signe qui ne trompe pas.

Sur ce nouvel Lp, Signe Tollefsen a définitivement trouvé son identité musicale, avant, elle pouvait faire penser à Jeff pour son lyrisme et à PJ pour son côté rock, maitenant, il n'est n'en plus de même. 185 MPH et Drunk Orchestra ouvrent l'album sur des sonorités beaucoup plus affirmées : le premier est un enchevêtrement de cordes et de percussions des plus explosif et le second est un blues/rock vamipirisé par l'interprétation habitée jusqu'aux tréfonds de l'âme de Signe qui offre un final céleste. Drunk Opera est sans aucun doute l'une des merveilles de l'opus. La suite de l'album est tout aussi convaincante, voire carrément extraordinaire par moments : le sensuel Speak To Me met en exergue la voix d'une finesse et beauté extrêmes de Signe, de même Since I'm Leaving démontre qu'avec une simple guitare électrique et une voix extraordinaire, on peut réaliser une titre d'une puissante de frappe grandiose. Le tortueux Daddy offre un excellent exemple de morceau d'une sublime incandescence. Where You Been continue dans une veine assez sombre et intense avec ce petit quelque chose dans sa structure qui fait en sorte que cela soit le titre le plus accessible de l'opus. Make Me A (Wo)Man et Homecoming forment en quelque sorte un break, une bulle d'air (presque) lumineuse au coeur de cet opus aussi rude que sublime. Borrowed Song s'avère une ballade hantée et frissonnante et à contrepied Here Is What s'impose comme une superbe déclaration ardente à ne pas mettre entre les oreilles plus plus chastes. Scared conclue sur une superbe note hantée mettant (preque) à nu les magnifiques felûres du chant de sirène de Signe.

Un second Lp brillant de la part de l'exceptionnelle Signe Tollefsen. S'il ne devait rester qu'un seul album folk rock en 2011, celui de la néerlandaise serait mon premier et seul choix. Un Must Have Absolu de 2011.

Note Finale : 19/20

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