Lorsque j'ai réceptionné les Home Recordings de Sharon Van Etten, un cd de démos procuré directement auprès de l'artiste, cette dernière ayant même eu la gentillesse de l'accompagner d'un petit mot et d'une signature que j'ai gardés tout précieusement, je savais un jour, très prochain, qu'elle compterait parmi les plus grandes. On était en 2008/début 2009, aujourd'hui nous sommes en 2012 et ce que je pensais s'est confirmé, aujourd'hui l'américaine en est à son troisième opus, s'est attirée les critiques dithyrambiques, s'est faite accepter par la scène indépendante américaine, a assuré en live et est surtout signée sur le label prestigieux Jagjaguwar (Bon Iver, Lia Ices, Black Mountain, Julie Doiron, etc.), concrétisation ultime pour cette exceptionnelle artiste dont la vie ces derniers temps ne lui a pas fait de cadeau.
Après la sortie du superbe Because I Was In Love, premier Lp officiel produit par Greg Weeks, je l'avais un peu perdue de vue, je ne m'étais pas attardée sur Epic car j'avais l'impression étrange de ne pas reconnaître l'émotion originelle trouvée dans ses Home Recordings. Elle s'aventurait davantage vers des sentiers rock qui à cette époque ne m'attiraient absolument pas omnibulée que j'étais par le folk dans toutes ses formes sauf électrique. Ce fut une grossière erreur car ce mini-album consistait en une sorte de transition musicale pour Sharon Van Etten, laquelle se trouvait désormais musicalement et se démarquait des folkeuses éthérées telles que Marissa Nadler (qui reste dans ses recommandations d'écoute si l'on se réfère au livret de The Tramp), Alela Diane, etc. The Tramp son troisième opus sorti le premier semestre 2012 est celui par lequel je la redécouvre telle qu'elle est désormais : une des plus belles artistes qui oeuvrent à ce jour sur la scène folk/rock.
Pourtant tout cela n'a tenu qu'à un fil, une rupture romantique douloureuse, plus d'une année sans domicile fixe pour cette "clocharde céleste" (sic) comme la décrit très justement la rubrique Fronstage de Le Soir qui s'est raccrochée à la musique en guise de bouée de sauvetage. Cela n'aurait pu être possible sans l'aide d'amis précieux avec en première ligne Aaron Dessner - du très hype The National - qui a enregistré dans son garage, produit et joué sur la totalité de l'opus et sur lequel Sharon Van Etten a donné le meilleur d'elle-même afin de retrouver la surface. Aujourd'hui propulsée sur le devant de la scène et presque rayonnante, la jeune musicienne a cicatrisé ses blessures à travers ce dernier opus éblouissant. On y retrouve sa voix mirifique, unique et plus que jamais habitée par ses démons intérieurs, Sharon Van Etten se donne corps et âme sur ces douze nouvelles compositions de haute volée. Elle y assume pleinement ses nouvelles aspirations rock sans renier ses racines folk.
Tramp est un album rude, profond, complexe, sombre mais jamais déprimant. Même dans ses moments les plus noirs, la voix limpide, translucide et puissante de Sharon Van Etten accompagnée d'une instrumentation électrique, dynamique et étincelante, reste un phare auquel on s'accroche intensément. En effet, la vraie et seule vedette c'est l'américaine même si les chroniqueurs n'ont de cesse de rappeler les participations louables et louées de Jenn Wasner (Wye Oak), Julianna Barwick, Zack Condon (Beirut) ou encore Matt Barrick (The Walkmen). Le cinglant Warsam, le hanté Give Out et le ténébreux Serpents forment un trio de rêve, des morceaux dégageant une charge émotionnelle incroyable qui sera ralentie pour notre bien par la ballade d'une douceur funèbre Kevin's. Le fabuleux Leonard est certainement à ce jour le titre le plus lumineux et mélodieux de l'artiste. Le trouble semé par le lancinant et tourmenté In Line sera allégé par l'époustouflante montée en crescendo sur All I Can. Un souffle d'espoir et de légèreté parsème We Are Fine et Magic Chords mais les somptueux Ask et I'm Wrong nous renvoient à la mélancolie profonde de l'artiste avant d'attérir sur le cotonneux et doux amer Joke Or Lie.
Tramp est l'album folk rock à détenir dans toute collection repsectable des sorties musicales de 2012 et prouve que la formidable Sharon Van Etten est capable de renaître de ses cendres en prenant à chaque fois un peu plus de hauteur, la cime n'étant plus si loin. Must Have de 2012.
Pourtant tout cela n'a tenu qu'à un fil, une rupture romantique douloureuse, plus d'une année sans domicile fixe pour cette "clocharde céleste" (sic) comme la décrit très justement la rubrique Fronstage de Le Soir qui s'est raccrochée à la musique en guise de bouée de sauvetage. Cela n'aurait pu être possible sans l'aide d'amis précieux avec en première ligne Aaron Dessner - du très hype The National - qui a enregistré dans son garage, produit et joué sur la totalité de l'opus et sur lequel Sharon Van Etten a donné le meilleur d'elle-même afin de retrouver la surface. Aujourd'hui propulsée sur le devant de la scène et presque rayonnante, la jeune musicienne a cicatrisé ses blessures à travers ce dernier opus éblouissant. On y retrouve sa voix mirifique, unique et plus que jamais habitée par ses démons intérieurs, Sharon Van Etten se donne corps et âme sur ces douze nouvelles compositions de haute volée. Elle y assume pleinement ses nouvelles aspirations rock sans renier ses racines folk.
Tramp est un album rude, profond, complexe, sombre mais jamais déprimant. Même dans ses moments les plus noirs, la voix limpide, translucide et puissante de Sharon Van Etten accompagnée d'une instrumentation électrique, dynamique et étincelante, reste un phare auquel on s'accroche intensément. En effet, la vraie et seule vedette c'est l'américaine même si les chroniqueurs n'ont de cesse de rappeler les participations louables et louées de Jenn Wasner (Wye Oak), Julianna Barwick, Zack Condon (Beirut) ou encore Matt Barrick (The Walkmen). Le cinglant Warsam, le hanté Give Out et le ténébreux Serpents forment un trio de rêve, des morceaux dégageant une charge émotionnelle incroyable qui sera ralentie pour notre bien par la ballade d'une douceur funèbre Kevin's. Le fabuleux Leonard est certainement à ce jour le titre le plus lumineux et mélodieux de l'artiste. Le trouble semé par le lancinant et tourmenté In Line sera allégé par l'époustouflante montée en crescendo sur All I Can. Un souffle d'espoir et de légèreté parsème We Are Fine et Magic Chords mais les somptueux Ask et I'm Wrong nous renvoient à la mélancolie profonde de l'artiste avant d'attérir sur le cotonneux et doux amer Joke Or Lie.
Tramp est l'album folk rock à détenir dans toute collection repsectable des sorties musicales de 2012 et prouve que la formidable Sharon Van Etten est capable de renaître de ses cendres en prenant à chaque fois un peu plus de hauteur, la cime n'étant plus si loin. Must Have de 2012.
Note Finale : 18/20
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