Ce n'est ni la première ni la dernière fois que je vous parle d'un phénomène étrange qui se déroule dans mon pays et cela certainement depuis la création de la Belgique en 1830. Souvent, les français - en particulier - qualifient les belges d'humbles, soi-disant on se sentirait un peu complexés en raison de notre petite taille par rapport aux autres pays européens. Est-ce une excuse suffisante permettant d'expliquer que les webzines et blogs belges feraient si peu l'apologie de la musique en provenance de leur propre pays ? J'en doute un peu, de temps en temps souffle un vent de bouderie communautaire qui a des répercussions sur la culture, la musique circule peu entre les différentes régions de Belgique, on se boude un peu, beaucoup et toujours mutuellement. C'est incompréhensible, je ne sais pas exactement la situation en Flandre concernant leur vision de la musique créée de par chez nous mais je ne peux que constater que par ici on a très peu parlé des quelques-uns des meilleurs opus belges sortis en 2011 (et qui sont souvent flamands il faut s'incliner devant leur excellence), je parle des derniers opus de Sleepingdog, d'Amatorski et encore pire pas un petit article, pas un seul mot en français n'a été écrit virtuellement ou sur papier concernant le premier opus de The Antler King.
The Antler King c'est Esther Lybeert et Maarten Flamand. Pour la petite anecdote Esther Lybeert a été la première chanteuse du groupe Hooverphonic avant Liesje Sadonius, Geike Arnaert et la dernière en date Noémie Wolfs. Peu le savent, mais elle a vu l'éclosion d'un des groupes majeurs résidant en Belgique. La rencontre entre Esther et Maarten a scellé The Antler King et en l'espace d'un seul Lp, ils sont devenus l'un des duos les plus prometteurs du plat pays qui ne l'est pas tant que cela. C'était il y a un an que cet opus éponyme à peine sorti a remporté tous les suffrages auprès de la presse flamande ne cessant de louer la maturité et la sophistication de ces bricoleurs ayant su apporter une ampleur et une densité étonnante à leur première oeuvre. Les deux compères musicaux n'ont reculé devant aucun effet de style en s'entourant d'un quartet à cordes, d'un quintet instrumental, d'une chorale d'enfants et d'encore multiples musiciens afin de donner une dimension impressionnante à leur musique folk/pop.
L'emphatique Satchel ouvre l'album sur une note envolée qui m'a à peine convaincue en raison de son instrumentation manquant de subtilité et de légèreté. C'est avec l'entêtant et magnifique Heroes que je me suis réellement immergée dans l'opus. Les écoutes répétées mettent en exergue la beauté et les subtiles touches soul et gospel de ce merveilleux titre. Le sérieux et envoûtant No Colours No Shape possède quant à lui des couleurs plus sombres et ombrageuses, son instrumental est d'une beauté à couper le souffle. La belle montée en crescendo sur le titre folk/rock Silk Sounds permet de démontrer la capacité au duo à séduire et surprendre avec beaucoup d'émotions à la clé. Alone de la même façon que Satchel semblent davantage formatés pour passer sur la FM mais cela ne l'empêche pas de rester agréable à l'écoute même s'il est quelque peu poussif et cousu de fil blanc. Le sexy et sensuel Does Anybody Care vient relever le niveau, cette piste folk/country étant à croquer. Le mélodieux et puissant Morning Bell arrive tout en pouvant séduire un public plus large à enchanter le mélomane plus averti. Easier To Conceal est le premier morceau qui ralenti le tempo de cet opus nerveux et consiste en une merveille de folk intimiste et rêveur tandis que les sonorités rock sur The Hunter et The Ship nous rappellent à quel point le duo s'avère efficace. L'acoustique Roll Over clôt l'album dans la douceur et l'apaisement. Une piste superbe et en toute simplicité.
The Antler King est l'une des révélations belges de 2011. A ne rater sous aucun prétexte.
Note Finale : 17/20
Site Officiel
Où trouver ce Bijou ?
Bandcamp, fnac.be
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