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jeudi 31 mai 2012

2012 - Simone Felice - Lp Eponyme - Review / Chronique



simone felice by Sabrine Carrein on Grooveshark

Je ne sais pas ce qui me touche le plus chez Simone Felice : le fait qu'il a frôlé la mort de très près par deux fois, sa fabuleuse voix, sa plume remplie de finesse et de poésie, son physique magnétique et torturé ou encore le constat qu'il soit au même titre que Rufus Wainwright ou encore Jimmy Gnecco un artiste fondamentalement sous-estimé en Europe, continent qui ne se remettra sans doute jamais de la mort de Jeff Buckley et ne fera jamais un peu de place dans son petit coeur meurti pour les autres. Auréolé d'une aura d'artiste maudit mais survivant outre atlantique, Simone Felice fascine tous ceux qui s'approchent de sa personne ou de sa musique d'abord quand il jouait au sein de The Felice Brothers, groupe americana phare aux States, puis après son envol avec sa propre formation The Duke and The King qui a produit deux albums profondément attachants : Nothing Gold Can Stay (2009)  et Long Live The Duke and the King (2010). D'ailleurs malgré le titre prothétique, ce n'est qu'après les sessions de ce dernier opus que les médecins ont décelé une grave anomalie cardiaque au jeune homme qui ne lui laissait plus que quelques heures à vivre sans procéder à une opération à coeur ouvert sur le champ.

Sans doute ce nouveau flirt avec la mort (en effet à douze ans, il avait déjà réchappé à une issue également un anévrisme aortique) et le fait d'être papa lui a sans doute donné la pleine mesure d'entreprendre une carrière solo. Le premier Lp de Simone Felice est sorti en mars 2012 avec à l'appui de jolies critiques anglophones et l'indifférence (presque) totale de l'Europe continentale. On  se refait pas. A la première lecture, j'ai été quelque peu déçue. Il est vrai que le niveau instauré que cela soit auprès de ses frères ou de The Duke & The King était assez élevé rendant la tâche difficile au moment inévitable de la comparaison. En réalité, j'attendais très certainement quelque chose de différent et cela a sans doute créé une confusion au moment de la découverte de ce premier Lp éponyme. Cependant, au fil des lectures, je suis tombée peu à peu amoureuse de ce disque à la fois lumineux et dramatique, profondément vivant et, une fois de plus, attachant. Certains à son écoute pourraient penser que l'artiste et / ou son oeuvre manque d'humilité de par certains arrangements gospel pouvant paraître redondants ou quant à l'utilisation de certains noms tels que ceux de Courtney Love et de Sharon Tate ou en évoquant en filigrane Michael Jackson pourtant il n'en est rien. Simone Felice est un artiste entier et authentique qui n'a jamais voulu se mettre trop en avant lors de sa promotion, il a attendu avant de se lancer seul dans l'aventure sa première oeuvre est à son image : tendre, douce et amère, poétique, intimiste mais jamais voyeuriste, il suit ses inspirations sans se préoccuper du qu'en-dira-t-on car étant avant-tout un narrateur hors pair ne jugeant jamais l'histoire de ses personnages fictifs ou réels, n'ayant à leur encontre qu'une tendresse évidente.

L'album s'ouvre sur la magnifique piste aux influences gospel Hey Bobby Ray. Un titre qui débute doucement et sobrement avant de déployer ses ailes sur des choeurs et des arrangements somptueux. Superbe. You & I Belong (To Today) est un hymne magnifique à la vie, la parentalité, à l'avenir, il s'avère le morceau le plus lumineux et up tempo. Un vrai bonheur de s'y engouffrer. New York Times est sans doute l'une des ballades les plus vibrantes et habitées du Lp. La poésie et la tristesse qui ressortent en font un évocation vibrante de la ville, de ses crimes en passant par la fin tragique de du King of the Pop. Courtney Love renoue vers davantage de sobriété sur ce titre acoustique avant de se tourner vers une soul ensoleillée et nostalgique sur le grave Stormy-Eyed Sarah. Alors que les (presque) deux tiers de l'album sont remarquables, la fin de l'opus pêche avec des titres beaucoup plus anecdotiques (Charade, Dawn Brady's Son) empêchant celui-ci d'être une réussite de bout en bout. Les dernières pistes achèveront certains de se détourner de l'opus ou intrigueront d'autres car empruntant les sentiers d'un folk américain éthéré mais pas assez puissant pour vraiment surprendre. En réalité, en étant objectif, sur la dernière moitié de l'opus, seule Ballad of Sharon Tate s'avérera réellement inspirée et démontre que quand Simone Felice développe les bonnes idées, il irradie en faisant étinceler ses compositions et au contraire quand il dévie sur de bonnes fausses idées de ballades un peu trop simple et se voulant intimistes, sa musique devient plus terne et perd de son expressivité donc de sa puissance.
Simone Felice est toujours un artiste à découvrir (ou non) sur la tard : un bien beau story teller et une superbe voix masculine à prendre.
Note Finale : 16/20



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Simone Felice - Simone Felice








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