Il existe des coups de coeur qui ne s'expliquent pas mai qui se vivent tout simplement et je remercie toujours Marie Due (dont le premier Lp Kissing In Public, sorti en 2010, s'avère une pure merveille) pour la découverte de son amie de scène Maria Eva Orieta. Je pourrais dire que je ne sais pas les raisons pour lesquelles j'ai craqué sur son univers musical mais c'est totalement faux : j'adore sa façon de jouer de la guitare, j'aime la douceur qu'elle apporte à ses compositions acoustiques et l'énergie qu'elle transmet à ses créations pop/rock. Elle ne semble pas expansive, voire même elle tend à être une artiste discrète, presque mystérieuse mais Maria Orieta mérite d'être davantage reconnue. D'ailleurs, au même titre que beaucoup d'artistes chroniqués sur WMIMM.
Elle bénéficie néanmoins d'une réelle sympathie des professionnels et du public dans son pays d'adoption la Norvège. Et oui, Maria Orieta, comme son nom l'indique, est née dans les seventies en Argentine. Ses parents étant opposés au régime militaire de l'époque, n'ont eu de choix pour préserver leur vie que de fuir l'Argentine, la Norvège leur accordera le statut de réfugiés politiques. A côté de tous ces événements troublés qui ont ponctué son enfance, Maria Orieta a rapidement créé des affinités avec la musique et le voyage. Chant, guitare électrique ou acoustique et basse n'ont rapidement plus de secret pour elle et il en est de même pour la géographie de l'Amérique du Nord et du Sud. En 2004, la musicienne sort son premier opus Buenos Aires essentiellement inspirée par ses origines et son séjour au Brésil. Son univers musical à la fois pop, folk et rock prend forme tout doucement et les critiques son assez positives à l'encontre de cette jeune artiste n'aimant pas trop se mettre en avant. 2006 est la date de la concrétisation sous la forme d'un second Lp Against The View réalisé en collaboration avec son partenaire Øystein Greni (Big Bang). Ses influences latines y sont plus subtiles et l'album se divise essentiellement entre morceaux indie pop/rock (L.A. Song en est l'apothéose, l'acidulé Millions, etc.) et plages personnelles et rêveuses (le caressant Like Summer ou encore la plus belle piste de l'opus, le bouleversant Aiaa). 16,5/20.
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Le troisième opus de Maria Orieta reflète sans aucun doute les nouvelles aspirations musicales de l'artiste. Elle a dernièrement vécu de longues périodes aux Etats-Unis et est retournée à Oslo afin d'en peaufiner les derniers détails. Et, c'est certainement pour cela que Super Reverb Overdrive (super titre d'album soi-dit en passant) est celui qui sonne le plus américain par la force des choses. On peut affirmer même que l'essentiel de ce nouvel opus est hanté par le soleil californien. Plus direct, efficace, séduisant et lumineux, Super Reverb Overdrive est un Lp aux ambiances indie pop/rock davantage affirmées et dessinée. La personnalité de l'artiste, que l'on pouvait discerner avec peine auparavant, ressort clairement sur ce dernier petit bijou de disque. Si celui-ci ouvre sur deux plages relativement calmes : le frissonnant et magnifique Down Your Spine grâce auquel je suis tombée en émoi pour la musique de Maria Orieta et le superbement feutré et apaisant Turn Around, il prend son envol avec des morceaux aussi électrisants que le mystérieux et irrésistible Little Heart And Me, le solaire Paper Sun ou encore le bluesy explosif Fix Your Car, avant d'attérir en douceur avec des ballades : le romantique et poétique You And I et le planant Super Reverb Overdrive, ce dernier titre étant l'un des plus beaux et puissants jamais écris par Maria Orieta. Un album bluffant qui ne devrait pas déplaire aux amateurs de Kaki King. Un petit must à découvrir. 17,5/20.
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