Pages

vendredi 10 décembre 2010

2010 - Kate Walsh - Peppermint Radio - Review / Chronique - Un album de reprises personnel




En dépit de son talent d'un naturel désarmant, la musique de Kate Walsh semble ne pas vouloir s'expatrier ailleurs que dans les îles britanniques. L'anglaise s'ajoute à une longue liste d'artistes issues de cette belle région du monde qui font de l'excellente musique mais ne trouvent pas ou plutôt n'attisent pas plus que cela les médias de l'Europe continentale ou américains, on ne sait pour quelles obscures raisons. Cependant, il semble qu'elle soit confrontée à quelques handicaps de taille : elle se nomme comme l'artiste américaine qui a éclôt dans la série mélodramatique Grey's Anatomy (ironie du sort quelques-uns des morceaux de la musicienne  - et non de l'actrice - ont été utilisées en toile de fond du soap en question), ce qui la dessert fondamentalement lors des recherches sur le net, de plus, elle semble passer inaperçue à côté des autres "Kate" ou "Katie" nationales, en l'occurrence dans ce cas de figure, les très connues et médiatisées Kate Nash et Katie Melua. En effet, Kate Walsh n'est soutenue par aucune major et sa musique ne sonne ni vraiment pop, ni entièrement folk bien que cette dernière angélique et doucement mélancolique ait été immortalisée sur trois très beaux albums Clocktower Park (2005), Tim's House (2008, chroniqué ici) et Light & Dark, 2009, dont j'ai dit quelques mots ici).

Ce manque d'intérêt, voire cette injustice, me touche d'autant plus que je trouve la musique de Kate Walsh admirable. Elle n'a pas eu peur de mettre ses sentiments, plus amers que doux, à nu sur de la pop de chambre, avec lucidité, simplicité et beauté. Quand je l'écoute, mes ennuis s'évaporent et je rêvasse en compagnie de sa délicate et apaisante jolie voix. Je suis touchée par la justesse du ton de son art, par l'équilibre des arrangements, par l'intimisme qu'elle instaure à la minute même où vous commencez à l'écouter. Depuis quelques mois, la vie de la jeune artiste se fait plus calme et paisible, elle ne s'est pas vraiment trouver confrontée à un manque d'inspiration mais a voulu regarder dans le rétroviseur et reprendre une dizaine de chansons qui ont compté, un jour ou l'autre, dans sa vie. Le livret qui accompagne le digipack s'avère une source intarissable d'anecdotes sur chacune de ces celles-ci. Le résultat est vraiment intéressant et bien présenté. On ressent que Kate Walsh à travers son quatrième album studio Peppermint Radio n'a pas voulu faire un simple album de reprises, elle désirait se rapproprier certains événements de son histoire et de les interpréter une dernière fois avant que les souvenirs ne soient trop lointains et deviennent imprécis.

Subterranean Homesick Alien ouvre l'album, ce morceau de Radiohead trouve un bel hommage sous cette nouvelle forme piano/violoncelle/voix. Les puristes pourront ne pas apprécier mais c'est indéniable que cela vaut le coup d'oreille, la subtilité et la douceur qu'apportent Kate Walsh étant plus qu'appréciables. When Love Breaks Down (Prefab Sprout) bénéficie d'un joli traitement dans ses arrangements vocaux et instrumentaux, ce morceau, qui sonne très eighties à la base, prend une tournure aérienne car touché par la grâce de sa nouvelle propriétaire le temps de l'interprétation. Superbe. Unbelievable du groupe EMF devient totalement méconnaissable. Sous forme de ballade, ce morceau donne la chair de poule. Tout simplement magnifique. Lullaby des Cure est mis à nu pour en extraire sa noirceur à l'état brut sans artifices, le résultat respectueux à l'égard de ce groupe culte. L'univers de Tim Burton n'est pas loin... Dans la même lignée atmosphérique plutôt so(m)bre, Beetlebum des Blur garde un certain mordant et son côté décalé.

A Little Respect d'Erasure se voit dépouillé de ses synthétiseurs pour s'acclimater à la quiétude de l'univers de Kate Walsh. Cela rend le morceau infiniment touchant. Move Any Moutain des The Shamen subi également le même traitement, fini les rythmes dance, désormais il est mis en valeur par le chant élégiaque de la belle anglaise et un rythmique voluptueuse et lumineuse. So lovely. Quel culot de s'attaquer à Who's That Girl des Eurythmics car jusqu'à maintenant, Kate Walsh ne s'était pas vraiment attaqué à des "grandes voix" telles que celle d'Annie Lennox. Le morceau privé de son punch initial garde néanmoins sa mélancolie sous sa nouvelle forme balladesque. Pas mal du tout. Save A Prayer est l'une des chansons que je préfère des anglais de Duran Duran. J'étais impatiente d'écouter le résultat à travers la voix de Kate Walsh et je n'ai pas été déçue. Sa nouvelle tournure rétro pop avec claquements de mains en arrière fond se révèle une idée astucieuse rendant le morceau ludique. Je suis passée un peu à côté de Feeling Oblivion de Turin Brakes que ce soit l'original ou la reprise, c'est mignon tout plein mais je trouve cela trop soft et policé. Rien de grave. Monochrome des Sundays est fort similaire à son modèle, c'est plutôt un choix judicieux car il permet de garder l'émotion et la nostalgie qui se dégagent à l'origine de ce très beau morceau.

Peppermint Radio est un album de reprises touchant, un peu nostalgique mais pas de trop, qui représente une bonne introduction dans la façon dont Kate Walsh appréhende la musique. Ne pas oublier de découvrir ses albums originaux. A conseiller pour les amateurs de musiques douces.

Note Finale : 16/20

Site Officiel

MySpace

Facebook

Où Trouver ce Bijou ?

Amazon.uk, Play.com, Cdwow

Peppermint Radio - Kate Walsh





4 commentaires:

Alias a dit…

bah on est deux au moins à l'apprécier.

voilà pourquoi à force d'écrire, au bout de cinq ans quand même, on se retrouve découragé, par le si peu d'interêt que les gens portent sur les artistes que nous appréciont.

saab a dit…

@ Alias :

Je te rejoins, la demoiselle est bourrée de talent (il suffit d'entendre et de regarder les live) mais personne n'en a cure dans nos régions.

Je me retrouve également isolée, j'ai l'impression qu'il y a toujours trop peu de personnes pour apprécier la même chose que moi et comme je recense relativement peu de commentaires mais beaucoup de visites et bien je ne sais même pas la plupart du temps qu'en pense mes lecteurs réellement, décourageant comme tu le dis si bien mais je vais continuer à leur faire un peu de promotion, cela ne saurait faire de mal.

Alias a dit…

si au moins ce travail de promotion est apprécié et reconnu par les artistes eux mêmes...

bon allez on va dire que c'est juste une période dépressive...

Fritz a dit…

Je crois que tu a mis le doigt sur l'un des bobos, moi je la confond souvent avec Kate Nash et Kate Earl et je pensais que c'était la même et seul artiste!!! :-O

LinkWithin

Related Posts with Thumbnails