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vendredi 11 avril 2008

Lecture ratée - Michel Houellebecq - La possibilité d'une île - Chroniqe (légère) d'un pétard mouillé prétentieux

Synopsis :

Daniel est un humoriste à succès qui vogue sur la vague des sketchs antisémites et provocateurs. Il va rencontrer une secte, les Elohims, menée par un gourou calculateur dont la principale idée est de préserver l'ADN des morts afin de les ressusciter. A la suite d'une manipulation médiatique, la secte supplante toutes les religions, devient très puissante et parallèlement poursuit ses travaux sur la vie éternelle. Pendant ce temps, Daniel vit avec une femme de son âge puis tombe amoureux d'une jeune fille alors qu'autour de lui tout se dégrade, qu'il prend conscience des années qui passent et qu'il abandonne toute idée artistique.

Je n'ai pas l'habitude de "casser" pour casser c'est-à-dire que chacun a droit d'aimer ce qui lui plaît sans être jugé
d'ailleurs je ne fais uniquement des chroniques des cd's que j'ai apprécié et acheté, les autres j'en fais abstraction car de 1. je les ai écouté mais je ne les possède pas (vu les prix des cd's pas question d'acheter quelque chose que j'apprécie à moitié) et de 2. je ne vois pas l'intérêt final de "casser". Pourtant dans ce cas de figure : ce fameux livre d'Houellebecq je prends la liberté de 1. car je possède le livre (plus précisément je l'ai acheté d'occasion) et de 2. je l'ai lu bien attentivement de bout en bout.

En ouvrant ce livre je partais sur un a priori plutôt positif j'avais lu de son auteur précédemment Extension du domaine de la lutte et j'ai été enthousiasmée par ce petit livre mordant sur les relations sociales hommes-femmes sous l'aspect du libéralisme ce qui m'a encouragé à me procurer un exemplaire de La possibilité d'une île malgré le battage médiatique poussif provoqué lors de la sortie de ce livre (en effet Fayard la maison d'édition avait passé sous silence la trame du livre jusqu'au jour de sa sortie ce qui a attisé les médias un peu à l'image de jeunes filles hystériques se rendant à un concert de Tokio Hotel...).

Bien mal m'en a pris
car depuis Extension... Houellebecq a pris le melon et pas qu'un peu !
Pourtant cela débutait bien : les 100 premières pages sur la description du mode de vie du personnage et de ses points de vue sur la société etc. cela passait mais hélas ce n'était déjà plus le Houellebecq que j'avais connu. De plus, le fait de naviguer entre roman de science-fiction (mauvais dans le genre) avec des chapîtres sur les néo-humains (issus de la technique du clonage réussie par les Elohims) d'une platitude déconcertante et sur le présent du personnage principal Daniel, l'humoriste et bien cela casse le rythme du livre... difficile de s'accrocher ou de comprendre avant l'apparition de la secte et de son but d'immortalité via le clonage.

Mais le pire est à venir quand il commence à débattre sur les relations hommes-femmes, sentiments-sexe, la moutarde a commencé à me monter au nez, que de clichés débités en contrepartie de quelques mots justes... Sans parler l'apparition de la secte des Eholims et là malgré que je continuai à livre ce livre de plus en plus inepte j'avais décroché mentalement ! Mais c'était sans compter que le pire du pire allait venir avec ses atermoiements sur le vieillissement de l'humain qui, selon le personnage Daniel machin chose, est fini à... 40 ans, on ne vaut plus rien on est émoussé, flasque, en décrépitude, de la crotte... En gros seule la jeunesse (avec un corps parfait, il va sans dire, sic.) et le sexe (avec l'amour, c'est le côté romantique grotesque du personnage) ont valeur aux yeux de cet immonde personnage bourré de complexes !

Ce livre qui se veut une satire sociale et morale (la société de consommation nous a pourri, nous ne sommes plus capables de ressentir des émotions, blabla blabla, que des banalités déjà éventées) de notre société s'avère au final un pétard mouillé d'une pauvreté littéraire étonnante. Par conséquent pas besoin de vous dire que je vous recommande vivement de ne pas lire ce nanar de 500 pages pénible et prétentieux, à la place pour une vision pessimiste mais bien plus humoristique sur les rouages de l'humain et de la société du consumérisme je vous conseille vivement 99F de Beigbeder, à mourir de rire et pas "chiant" pour un sou.

A bon entendeur salut :-)

4 commentaires:

Bertrand a dit…

Je comprends ton avis pourtant moi qui aie lu également le livre je dois dire que j'ai trouvé certains passages plutôt bien écrits et pensés. Maintenant je ne te cache pas que j'ai trouvé la plupart du livre assez chiant et que je ne l'ai même pas (encore?) fini. Mais tu es quand même assez sévère je trouve car en retirant les "fameux" passages des récits des clones la vie du personnage principal est intéressante et sa façon de voir les choses à un côté certes provocateur mais relativement juste.

Saches aussi que lorsque l'auteur dit qu'après 40 ans on est fini c'est une exagération/attaque pour faire réfléchir. Houellebecq est lui même un personnage. Dur à cerner c'est vrai : -)

saab a dit…

@ Bertrand :

Oui, certains passages sont très bien écrits et décrivent même parfaitement notre société avec ses hypocrisies, ses bassesses en tous genres mais comme je dis c'est noyé parmi des banalités déjà rabâchées.

Les interludes avec les clones, il est vrai que certains sont interessants (surtout vers la fin, je ne dis rien) mais cela casse trop le rythme du livre... il y a un problème de timing.

Il m'a déçue car j'attendais pas mal de lui depuis Extension. Bon c'est vrai que je suis méchante mais son livre est vraiment pompeux (surtout vers la fin) ce qui ne laisse pas une très bonne impression au final ;-)

My Head is a Jukebox a dit…

Je ne peux pas encadrer ce type ! J'ai lu (il y a longtemps) les particules élémentaires. J'ai eu un mal fou à le finir...

saab a dit…

C'est exactement ce qu'il s'est passé avec ce livre, un mal fou à le finir, un dégoût !

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