Robin Thicke a débuté, avec succès à la clef, sur la scène Pop/R&B/Soul en tant que compositeur/producteur pour des artistes du calibre de Brandy, Mary J. Blige, Christina Aguilera, Mariah Carey, Brian McKnight, Michael Jackson, etc. ensuite, remarquant sans doute qu'il avait également des choses à dire et qu'il possédait une jolie voix, il s'est lancé dans une carrière solo sous le simple nom de Thicke et A Beautiful World est apparu en 2003. Cet album fourre-tout (pop-rock/R&B à toutes les sauces) a bénéficié d'un certain buzz du au morceau When I Get You Alone (cette chanson m'a cassé les oreilles un nombre certains de fois mais je vous conceille de revoir la vidéo que j'ai mise en lien rien que pour le revoir avec des cheveux longs). Je n'avais rien contre cet album mais sa voix n'était pas encore mature et cela me faisait penser de temps en temps à du Jamiroquai, ce qui pas nécessairement positif à mes yeux. Comme vous pouvez le remarquer, j'ai du mal avec les artistes masculins de R&B/Nu-Soul : je n'ai jamais apprécié R. Kelly, Eric Benet, Joe, Jaheim, Dwele, Brian McKnight, Chris Brown, Ne-Yo, Mario, Usher, Bobby Valentino (la liste peut être longue), je les ai toujours trouvé mièvres, répétitifs, très peu intéressants, en effet aucun de ces messieurs par exemple ne peut prétendre égaler la créativité, l'écriture et le talent d'Erykah Bady, d'Amel Larrieux ou d'India.Arie. Les rares artistes masculins R&B/Nu-Soul que j'apprécie (et qui sont vivants à l'heure actuelle) sont Stevie Wonder, Leon Ware, D'Angelo, Maxwell, John Legend, Eric Roberson, Anthony Hamilton, Frank McComb, Vikter Duplaix, Rahsaan Patterson et Raphael Saadiq, point barre.
Jamais je n'aurai pensé à ajouter le nom de Robin Thicke à la liste et pourtant alors que j'écoutai en 2006 de façon distraite et sans rien attendre (vu que je n'avais pas adhéré entièrement à son premier effort) son second opus The Evolution Of Robin Thicke, je me suis dit au bout de la deuxième chanson : "et bien c'est pas mal du tout" et à la fin "je me sens bien, relaxée, de bonne humeur, c'était un super moment !". En effet, d'abord j'ai redécouvert un Robin Thicke dans son vrai élément la Soul avec un grand S, son falsetto plus mature ne fait plus trop songer à Justin Timberlake mais a gagné de en rondeur et fluidité et rentre désormais davantage dans la catégorie de Prince ou de Marvin Gaye, ce qui est une nouvelle enthousiasmante. Ensuite, quand on écoute cet opus on ne peut s'empêcher de constater que la recette du Loverman musical est appliquée de façon classique mais avec une classe, une élégance et une humilité qui le différencie aisément de tous ces concurrents actuels (même de mon chouchou John Legend), il possède une vibe crooner exceptionnelle qui n'appartient qu'à lui.
C'est vrai les 2/3 de l'album ne sont composés que de ballades, et oui ! Je ne suis pas une grande fan de ce genre musical dans le R&B car cela part souvent dans les méandres de la molesse et de la contre-inventivité, ce sont des chansons souvent qualifiées de filler, de bouche trou entre deux up tempos vendeurs, dans le genre "on doit bien remplir un album" ! Le concept dans le cadre de cet album c'est l'inverse : il y a quelques chansons up (plutôt mid) tempos très accrocheuses et superbement foutues telles que : le magnifique Got 2 Be Down, duo avec Faith Evans aux délicieuses éfluves 70's, le sautillant et frais All Night Long (qui peut faire songer aux meilleures productions de R. Kelly avant qu'il se fourvoie totalement), le fantastique Everything I Can't Have qui mêle jazz et mambo (si, si) qui est l'un des grands highlights de l'album, le ténébreux Wanna Love U Girl produit par mon chouchou Pharrell, une pépite, Shooter qui est excellement revisité et le petit chef d'oeuvre Cocaine, qui est à écouter d'urgence. En ce qui concerne spécifiquement ces 2/3 de ballades, il met un coup de pied à l'adage déclamant que "trop de ballades tue la ballade", on n'est pas dans un album de Mariah Carey (l'adage a sûrement été fait sur mesure pour la donzelle) mais dans un vrai album soul et non pop : à noter l'excellent Complicated sur lequel ses superbes notes aigues font le délice des oreilles féminines, l'existentiel Would That Make U Love Me, la pépite de douceur et de tendresse incontournable Lost Without You, le rondement chaloupé Teach U A Lesson, le marvin gayien I Need Love, la ballade qui tue tout sur son passage le joyau 2TheSky et le frissonnant et délicat Angels.
17/20 : un nouveau départ pour Robin Thicke qui a trouvé son créneau la soul pour les lovers. Tendresse, douceur, classe et générosité caractérisent une des meilleures productions de R&B de 2006. Si vous pensiez ne pas aimer le R&B, le crooner Robin Thicke pourrait vous faire changer d'avis à l'écoute de cet excellent opus maîtrisé. Les ballades (jamais trop mièvres ou surfaites) vous feront fondre comme neige au soleil (surtout pour vous mesdames) et les mid tempos s'avèrent originaux et beaucoup plus pointus les 99% de la production actuelle de R&B. Le seul tout petit bémol sur 16 chanson, immanquablement une ou deux sont un peu de trop ou moins marquantes, ce qui est logique mais ce qui n'entache jamais l'album en lui-même. A déguster sans modération c'est garanti sans choléstérol.
Lost Without You :
Après un excellent premier album on attendait sur les charbons ardents la suite de l'aventure. En effet, Robin Thicke assurent toujours le boulot pour des artistes de R&B pas toujours de première crédibilité - mon avis qui reste personnel (il y a mieux quand on évoque Ashanti ou Usher) et Something Else est repoussé de mois en mois, ce qui ne laisse pas toujours présager les choses sous leur meilleur aspect (finalment il avait raison, juin étant un mois mort pour la promotion d'un album, les gens ont autre chose à faire que d'acheter des albums pendant cette période à cheval entre les examens, le boulot et les vacances). Et puis survient la délivrance : la sortie de Something Else fin septembre 2008, et le moins que l'on puisse avancer c'est de nouveau la classe intégrale de bout en bout, dès les premières écoutes, on se laisser envoûter par sa magnifique voix pleine de promesses. Cet album plus concis, encore mieux produit et équilibré que les deux précédents, est hanté par Marvin Gaye, le disco/soul et même Sade et Lenny Kravitz, si, si , c'est possible et en plus le résulat n'est que du pur bonheur.
You're My Baby reprennent le cours des événements de l'album Evolution, une magnifique ballade toute en rondeur et tendresse avec des intonations très sensuelles que ne renierait pas Marvin Gaye. Sidestep fait ressurgir le disco par la grande porte, un morceau d'une classe folle, il a amélioré considérablement son seul petit défaut évident : la fluidité de son groove, maintenant il peut défier sans honte Usher et tous ses clones, le résultat est génial. Magic, premier single, est comme son titre l'indique magique, doux, sensuel, dancant, classieux, il est le seul à pouvoir concurrencer la rondeur de Raphael Saadiq sur son dernier opus The Way I See It sorti quasi simultanément. De nouveau le fantôme d'After The Dance de Marvin Gaye ou de Move On Up de Curtis Mayfiled se profile sur ce morceau disco/soul. Ms Harmony nous fait atteindre les délicieuses sphères du paradis musical, ce morceau hors du temps est smooth à souhait avec des arrangements délicats et élégants.
Dreamworld fait définitivement entrer Robin Thicke dans le clan fermé des grands soulmen : cette ballade mélancolique qui nous propose sa version de ce que le monde devrait être est un petit chef d'oeuvre aux belle paroles : "I would tell (Vincent) van Gogh that he was loved, there's no need to cry/I would say to Marvin Gaye that your father didn't want you to die/There would be no black and white, the world would just treat my wife right/We could walk down in Mississippi and no one would look at us twice." A écouter d'urgence. Alors que je pensais avoir atteint l'apothéose de l'album voici Loverman ou la rencontre entre la musique Sade et la voix de Marvin Gaye, c'est sans conteste l'une des plus belles chansons soul que j'ai entendues, je conseille vivement à tous les nostalgiques de Maxwell (moi comprise) d'écouter ce petit chef d'oeuvre de sensualité et de mélancolique.
Hand On My Love produite par Mark Ronson est la première chanson sur laquelle Robin se déchaîne, à première écoute j'ai pensé à du Lenny Kravitz mais cela est excécuté avec tant de sex appeal et d'humilité que je me trompai certainement ! Un morceau détonnant et pourtant qui porte l'empreinte musicale toujours très smooth de Robin qui refuse de singer qui que ce soit (contrairement à celui qui a le melon). The Sweetest Love, quintessence de la ballade qui tue, est sans conteste un clin d'oeil appuyé à sa jolie femme, le genre de ballade sur laquelle il serait agréable de tomber amoureux. Superbe avec des arrangements toujours très élégants. Something Else est un morceau qui lorgne, dela même façon que Magic, sur le genre disco/funk/soul et le résultat est si agréable, si frais qu'il n'est pas possible de ne pas succomber à son charme. Sexy ! Shadow Of The Doubt est diablement très funky, une seule envie à l'écoute de cet excellent up tempo, remuer son arrière train ! Cry No More est une ballade acoustique enchanteresse, divine, une des plus belles chansons de l'album capable de soulever des montagnes de tendresse. Tie My Hands parle ouvertement de l'ouragan Katrina, la chanson possède des paroles pleine de sagesse "The sky is falling and the only thing that can save us now is sensitivity and compassion" et un beat plus moderne qui démontre un Robin Thicke à l'aise sur beaucoup de registres. Une fin superbe.
17,5/20 : plus pointu et direct que son très bon prédecesseur cet opus ne souffre d'aucun défaut ou de point faible. La seule critique qui lui a été adressée, par quantité de médias, est sans doute vraie : il ne sera peut être jamais au niveau d'un Marvin Gaye ou d'un Curtis Mayfield, et puis ? Et alors ? Qu'est ce que cela peut faire ? Qui peut se dire être ou approcher du niveau de ces monstres sacrés à l'heure actuelle ? Je peux répondre : personne ! Alors que le formidable The Way I See It de Raphael Saadiq reçoit des éloges méritées de la presse, Robin Thicke ne reçoit que les reste, ce qui est foncièrement injuste, cet opus est du même calibre, un hommage à la musique qui les a inspirés durant toute leur vie. Un des meilleurs albums R&aB de 2008, c'est mon dernier mot !
Magic (Live) :
The Sweetest Love (Live) :
8 commentaires:
Yo !
Bon je devais allé le voir en concert (dans une tte petite Mjc sur paris) et à cause du boulot j'ai pas pu y être (j'ai du poser ma journée pr voir NaS ^^ pas d'autre journée de vac pr Robin désolé ^^)
De un tes chroniques sont toujours aussi sympa ! deux je préfére tt de même le premier opus sur lequel Complicated m'a traumatisé ! le genre de chanson que j'écoute en boucle !
Sur le second dommage qu'I m coming home n'ait pas été sur la tracklist finale la chanson aura bcp apporté je pense même si l'album reste solide !
Ps - As Tu un lien pr lalbum de Britney ? ouai ouai j'écoute du britney ca m'arrive ^=p^^
Merci Akram pour tes encouragements ;-) j'ai moi une petite préférence pour le deuxième mais c'est une question de feeling, j'ai mis le lien pour Britney sur ton blog
Je suis d'une humeur très cool ce soir et j'ai franchement bien aimé ses deux albums. Ce Robin Thike est vraiment "Magic" (oui,c'est facile) allez! si je dois choisir 2 chansons de chaque album ce sont sans conteste:
"Lost Without U" et "Teach U a lesson" pour le premier.
"Cry no More" et "You're my Baby" pour le second.
Sublime!!!
Bizz à Toi
@ Nagagate :
Que d'excellents choix, je viens même de les réécouter, c'est si moelleux que je refonds ! Toujours très contente que cela te plaise
;-)
J'ai été heureux de voir que le gars a su confirmer, j'ai adoré Sidestep et apprécié la plupart des morceaux de ce deuxième opus qui est bien plus soul (l'influence de M.gaye est flagrante)que le premier.
Je vais parcourir un peu ton blog, c'est du bon boulot ;)
@ Cali :
mais tous les compliments sont bienvenus ;-)
Merci de visiter et en plus de laisser un commentaire, très sympa de ta part !
Quel plaisir de decouvrir des pages consacrées à Robin thicke en France...
Merci ;
www.robinthicke.fr
@ Stan :
C'est un plaisir d'écouter cet artiste qui mérite davantage de visibilité dans les médias !
Enregistrer un commentaire