Derrière l'apparence d'une jolie blonde bohème aux grands yeux de biche, se cache en réalité, une voix soul dégageant une profondeur et intensité difficilement inimaginables au premier abord. Découverte en 2007, Basia Bulat s'est rapidement imposée comme l'un des plus beaux joyaux dont regorge à l'évidence le Canada, et plus précisément la scène Torontoise (la merveilleuse Ndidi Onukwulu, etc.) par le biais de la scène sur laquelle, elle brille comme un soleil au firmament et grâce à la sortie de son premier album Oh, My Darling en 2007 sur le label Rough Trade Records à l'international.
Pour ma part, si j'ai été immédiatement séduite par son grain de voix proche de celui de Tracy Chapman et par les jolies vibrations qui s'en émanent, j'ai rencontré davantage de difficultés à rentrer dans son univers musical folk que l'on peut qualifier de chaleureux, coloré et éclatant étant peut être plus attirée, à priori, par les douces voix rêveuses délicatement posées sur des musiques mélancoliques. Par conséquent, Oh, My Darling a requis de nombreuses écoutes avant que d'en cerner son intérêt et ses nuances. Evidemment, une fois l'étincelle apparue, le constat m'apparu clair comme de l'eau de roche : il n'y a rien de plus aisé que d'écouter le premier opus de cette auteur/compositrice et multi-instrumentaliste car en effet, il s'impose comme une évidence : simple, flamboyant, sincère et émouvant.
J'irai jusqu'à avancer que la musique de Basia Bulat redonne quelques couleurs chatoyantes à un genre musical (le folk "floklorique") qui sombre souvent dans la guimauve ou le larmoyant. Une minute de bonheur intense à l'évocation de Before I Knew, une excellente introduction acoustique réalisée avec des ingrédients simples mais des plus efficaces : claps de main, ukulélé et voix. Ensuite, l'album s'écoute d'une traite partagé entre morceaux de folk boisés majestueusement orchestrés : I Was A Daughter, Snakes and Ladders, Little One ; morceaux intimistes mettant en relief une émotion vocale d'une maturité sidérante : Little Waltz, Why I Can't Be Mine, Birds of Paradise ou encore A Secret ; et au final de très belles plages au caractère tempéré et onctueux : December, Oh, My Darling, The Pilgriming Vine et La-Da-Da.
Un album peut être de facture classique mais au charme irrésistible, et qui a surtout le mérite de révéler l'une des plus belles voix folk du moment.
Note Finale : 15/20
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Cdwow
Un deuxième album est une façon de démontrer pour l'artiste qu'il est là pour durer. Pas une simple sensation, aussi belle soit-elle, du jour, en l'occurrence d'un seul album. Avec Oh, My Darling, Basia Bulat a fait parler de son art un peu partout dans le monde, imposant par la même occasion sa fabuleuse voix grave et troublante ainsi que son folk classique et revigorant. C'est dire si l'album successeur Heart Of My Own était attendu au tournant. Avant d'écrire ce billet, j'ai lu tout et surtout n'importe quoi sur la toile concernant les chroniques adressées à cet opus en passant de "l'album de la maturité" à la critique aisée qualifiant cet album "insipide", "lisse" et pire : "ennuyeux". Je vous rassure tout de suite, pour ma part, et à quelques exceptions notables, la musique de Basia Bulat est restée à l'image de ses beaux débuts : authentique et rafraîchissante. Certes, sa plume s'est affinée, les arrangements de cordes ont gagné en subtilité et beauté mais la recette reste à peu près intacte : elle suit son évolution naturelle sans se forcer à se diriger vers de nouvelles directions musicales qui ne lui correspondent sans doute pas à ce jour.
Heart Of My Own propose des sonorités boisées toujours aussi désarmantes, légères et envoûtante. Le charme de cette musique se déploie (à l'image du premier opus) au fil des écoutes pour se rendre de plus en plus irrésistible. L'ouverture Go On est certainement son exemple le plus frappant nous renvoyant dès l'élévation des premières notes aux paysages verdoyants à perdre de vue de l'Ecosse ou de l'Irlande (en fonction de votre imagination). Un titre rythmé sublime et euphorisant. Le même compliment pourra être adressé également à Gold Rush, autre titre phare, et soi-dit en passant, pépite scintillante de l'album. If Only You vient clôturer le trio de chansons dynamiques, indispensable à l'écoute. Pour ce qui est des morceaux pourvus de rondeurs chaleureuses le féerique Run et les poignants Heart Of My Own ainsi que Once More, For The Dollhouse viendront compléter le tableau des belles réussites. Pour les amateurs de la première heure, les plages acoustiques Sugar and Spice, Sparrow et I'm Forgetting Everyone sauront vous séduire (sans peut être toutefois renouveler la magie dégagée par Little Waltz et Birds of Paradise issus de Oh, My Darling). La surprise viendra des sublimes titres atypiques The Shore et If It Rains qui s'avèrent davantage "expérimentaux" dans leur approche instrumentale. Ensorcelants et magnétiques, ils compensent largement la présence du trop prévisible Walk You Down.
Un second album qui marque une évolution sensible et naturelle de cette très belle artiste. Un plaisir simple mais délicieux et goûteux. A découvrir si cela n'est déjà fait.
Note Finale : 15/20
On en parle également sur Save My Brain, l'article est signé par Daniel de LSF
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3 commentaires:
Sa session sur Radio Campus Paris :
http://www.radiocampusparis.org/?p=8276
j'adore ces deux albums, sa voix, Basia nous offre de très beaux moments de musique
en réécoutant,je trouve un peu sévère le 15/20 surtout que ta critique est plutôt élogieuse...
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