Le duo franco/suisse Okou formé par Tatiana Heintz et Gilbert Trefzger et établi à Berlin est la plus belle découverte que la soul pouvait se permettre de faire alors que l'on se rapproche à grand pas de la mi-année 2010. C'est vrai que les retours d'Erykah Bady, The Bamboos, Sharon Jones, Sade, Corinne Bailey Rae, Eli Paperboy Reed, José James, etc. ou même la sortie du premier album de Janelle Monae en mai 2010 : The ArchAndroid ont laissé finalement peu de place, dans les médias, pour les nouveaux venus. Heureusement, les Okou ont pu bénéficier, grâce à leur talent évident et la visibilité de leur maison de disques Universal, d'un minimum de visibilité dans nos contrées (Belgique, France, Allemagne). Leur premier album Serpentine sorti en janvier/février 2010 est un mélange onctueux et ensoleillé de soul, folk/roots et de blues qui remémore la culture musicale multiculturelle des States où l'album a d'ailleurs été enregistré dans des conditions live en l'espace de 5 jours. Dès la première écoute, on se retrouve pris au piège, ensorcelé par la voix soul paradisiaque d'une grande finesse et justesse de Tatiana qui couplée à la guitare, l'harmonica ou le banjo, selon l'occasion, de son compagnon musical Gilbert, se dégage une alchimie sereine et fluide à laquelle participe également Jay Newland (Norah Jones, Ayo) qui signe l'un de ses meilleurs travaux de production (travail sobre et un peu moins brut de décoffrage qu'habituellement).
Serpentine s'écoute d'une traite de la même manière qu'on profite d'une journée printanière lumineuse et chaleureuse en souhaitant instamment qu'elle ne s'arrête jamais. Se sentir envahir par la douceur et les couleurs chatoyantes des ballades acoustiques Evening Sun, Fire Juggler, Evolution, A L'Aurore et l'émouvant Oh Papa, vous procureront les plus exquises des sensations qui soient. Cependant, le duo Okou est également capable de composer des morceaux plus vifs et entraînants à l'image de To The Bone, Pick Me Up, Eye For an Eye ou encore Dusty Ground et excellent dans le domaine des pistes plus intimistes et crépusculaires dont le sensible et envoûtant Bloodstrangers, le plus acéré, enivrant et frissonnant Tired Feet et Bessie, en hommage à la légende du blues, qui est, par la même occasion, la plus magnifique des chansons présentes sur l'opus, offrant une atmosphère sombre et languissante auxquelles s'ajoutent les vocalises en français de Tatiana. Une merveille.
La découverte soul/folk incontournable de la première moitié de 2010. Okou signe un album parfait, lumineux et délicat. A suivre assurément.
2 commentaires:
J'aime beaucoup; çà me fait penser par moment à Moriarty. La voix de Tatiana est vraiment soulful à souhait.
J'aime aussi beaucoup...
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