Je n'y comprends peut être rien après tout. N'étant pas une grande spécialiste de la scène indie folk/rock, je suis sans doute à côté de la plaque sur ce coup ci. Je parle évidemment du sixième album du groupe déjà "culte" Shearwater nommé The Golden Archipelago. Les chroniques qui circulent sur le web sont pour le moins contrastées (cela varie du c'est "nul" à "c'est pas leur meilleur mais c'est quand même réussi"), ce qui détonne avec la belle unanimité recueillie lors de la sortie de leur précédent opus Rook (j'y ai également adhérer tout comme avec leur avant dernier rejeton : Palo Santo qui sont tous deux chroniqués et en écoute ici). La faute sans doute à 1. l'ambiance générale grisâtre générée à la suite du "leaking" sauvage sur internet plusieurs semaines avant la sortie officielle du dit album en février 2010 ; 2. une conséquence naturelle de l'euphorie qui a créé une "aura" intouchable concernant Rook ou 3. il est toujours possible de ne pas apprécier ce nouvel album mais cela me gave de voir des "critiqueurs" donner leur avis bien que l'album (dans un format d'écoute potable) ne soit pas encore sorti et de taper dessus comme un boxeur en mal de son punching ball.
C'est vrai, à ce nouvel album, j'y suis fort attachée, j'ai rêvassé et traînassé de nombreuses heures en sa douce/amère et confortable compagnie, je n'ai jamais trouvé que le groupe en avait fait de trop ou sonnait comme Genesis sous acides. Je l'ai trouvé aussi génial que Rook mais juste un cran en-dessous de Palo Santo qui représente à mes yeux le chef d'oeuvre absolu du groupe. Après justement Palo Santo et Rook, The Golden Archipelago vient sans doute clôturer une trilogie musicale sur le thème de l'impact de l'homme sur la nature. Ce troisième volet est un album concept avec comme sujet principal, entre autre, les conséquences résultantes des essais nucléaires qu'ont essuyés pendant des dizaines d'années certaines îles du pacifique. Bien entendu, ce sont les considérations philosophique et poétiques qui viennent étayer les propos. Musicalement parlant , The Golden Archipelago s'aventure dans le même sillon déjà dessiné par Rook mais la ressemblance ou la comparaison n'handicape nullement ce denier car les chemins empruntés sur celui-ci sont plus "minimalistes", escarpés et sinueux.
Au-delà de toutes ces considérations purement personnelles, The Golden Archipelago est, et restera, l'un de mes albums de poche de 2010 tant pas la stature lyrique et onirique qui s'en dégage que par sa vaillance à aborder des thèmes intéressants en osant une concision monacale encore plus poussée à l'audition, à tout le moins, que sur Rook. Ce sont ces instants de beauté absolues (créés par les somptueux arrangements d'orfèvre et la fantastique voix élégiaque de Meiburg) mais d'une brièveté frustrante (mais à laquelle j'adhère) qui font de The Golden Archipelago un album sensationnel, spontané, virevoltant, haletant et unique. En effet, comment ne pas frissonner à l'écoute des électriques Black Eyes, Corridors (qui flirte allègrement avec des sonorités électroniques kitsh), Castaways ; ne pas se laisser bercer par le scintillement des ballades oniriques et grandioses à l'image de Landscape At Speed, An Insular Life, et Missing Islands ; ou tomber en pâmoison devant la magnificence des torturés et désenchantés Hidden Lake, God Made Me (sans doute la chanson la plus profonde et interpellant de l'album) Runners Of The Sun (morceau hypnotique et mélancolique, mon favori de l'album) et Uniforms (magistral et très abouti dans sa forme).
Un sixième album toujours aussi beau, émouvant et lyrique que ces prédécesseurs, la qualité ne faiblit pas pour mon (et celui des amateurs) plus grand plaisir. Album "raté" ou petit chef d'oeuvre de rock progressif, à vous de juger.
Note Finale : 19/20
On en parle aussi positivement et posément ici :
- Playlist Society
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5 commentaires:
Le je suis un poil pas d'accord ^^. Même si l'album est vraiment bien (C'est Shearwater quand même ! ), j'trouve qu'il souffre d'une certaine monotonie. Je m'explique : Je trouve que les morceaux ne se detachent pas aussi bien que sur Rook ou Palo Santo, de la piste 6 a 9, j'ai toujours du mal à bien coller le bon titre à chaque chanson. Un peu plus (trop?) rythmé que le précédant, l'album perd en magie, ca me lasse d'entendre des rythme de ballade aussi longtemps, mais bon comme chaque chanson reste plus ou moins exellente, ca compense un peu, la ou les précédents n'avaient pas à le faire. Ca manque un peu de montés épiques à la "Lost boys", "La Dame et la Licorne", "Leviathan, Bound" ... Ou la voix de Meiburg sur des tittres dans batterie (Palo Santo, Nobody, I was a cloud.. ), c'est la ou elle révèle toute sa saveur. Et je ne supporte pas la piste Corridors aussi, un vrai massacre, agressive, voix mal placée, gueulante ... Bref premier morceau où je bloque avec eux.
Mais bon les lyrics restent quand même INCROYABLEMENT bonnes, un régal, et rien que pour ça je ne pourrais jamais dire que l'album est juste bon. La piste Missing Islands est vraiment sublime, un des rares morceaux qui en plus de m'absorder, me rend nostalgique, triste.
Bref blabla .. En gros, un peu trop de guitar en fin de chanson, une chanson affreuse, et un peu trop d'homogénéité dans les constructions des chansons. C'est ce que je reproche à l'album.
J'ai été également très étonné des mauvais retours sur ce disque, et je n'ai toujours pas trouvé d'explications qui pouvaient les justifier tant j'aime ce disque. Enfin je ne vais pas me plaindre de ne pas avoir à le partager avec tout le monde :)
(Merci pour le lien^^)
J'en ai également parlé positivement et (j'espère ^^) posément: http://www.danslemurduson.com/archive/2010/03/22/album130-shearwater-the-golden-archipelago.html
Un des meilleurs albums de cette année pour l'instant c'est clair.
Je fais souvent de jolies découvertes sur votre blog, mais là, la note de 19/20 est largement excessive. C'est album se laisse écouter, mais ne s'achète pas forcément.
Merci quand même :-)
Piotr
@ Tous :
Vous voyez bien que je suis à côté de la plaque, je suis aveuglée par mon amour inconditionnel pour leur musique même si en même temps je clame que leur msuique est aussi belle que profonde et cela c'est rare ;-)
PS : Erwan, je répare l'injustice de ne pa citer ton excellent article ;-)
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