Maria Neckam est la découverte la plus spectaculaire dans l'univers jazz de ce premier trimestre 2010. Le ton de cette chronique est donné. Cette jeune femme, née et élevée en Autriche, est une véritable troubadour de la musique : elle a étudié le chant aux Pays-Bas au sein du prestigieux Amsterdam Conservatory pour ensuite se produire à travers l'Europe en compagnie de son groupe musical de l'époque Mia Thought And Something Happened qui offrait un melting pot de trip hop/drum & bass et de jazz. Par après, Maria Neckam décida en 2005 de s'installer à New York afin d'étudier avec des artistes de renoms telle que la sublime Luciana Souza et de parfaire sa formation en obtenant, en 2007, son diplôme d'un conservatoire musical américain : la Manhattan School of Music. Tous ces évènements nous amènent à 2008 et la sortie de son projet jazzy : Maryland pour lequel elle a écrit, composé, produit et autour duquel, elle s'est entourée d'un trio de musiciens : Franz von Chossy au piano, Valdi Kolli à la contrebasse et Uli Genenger à la batterie.
Mais tout cela n'est qu'une présentation théorique car j'ai eu un véritable coup de foudre pour la musique originale et kaléidoscopique de cette belle artiste généreuse. Sa sublime voix de soprano limpide, cristalline au possible dans les aigus, m'a électrisée. Maria Neckam maîtrise son organe de façon magistrale en étant capable de tenir les notes pendant un long moment, elle l'utilise comme un véritable instrument à part entière, pas uniquement pour débiter des textes aussi beaux soient-ils. Son univers musical est hétéroclite : de l'acid/free jazz moderne à la musique classique, ce qui lui donne une identité musicale unique, fait particulièrement assez rare pour le souligner car à l'heure actuelle la scène musicale du jazz vocal féminin se retrouve souvent limitée à la production d'albums de reprises formatés le plus souvent dépourvus d'enjeux artistiques majeurs.
Le premier album Crossing and Blending de Maria Neckam est une petite merveille à la fois sérieuse et légère qui s'écoute d'un seul tenant, l'artiste y raconte de belles histoires et réflexions philosophiques le plus souvent poétiques et douces amères. Sur cet album, elle n'hésite pas donner de la place aux belles performances de ses musiciens qui ont le droit de s'exprimer en solo ou en harmonie avec la voix/instrument de Maria, ce qui procure à l'album un côté sophistiqué, fluide, lumineux et aérien. L'écoute des 14 bijoux de l'opus passe si rapidement que votre seule envie lorsqu'elle se terminera sera d'appuyer sur la fonction repeat mais pour ceux d'entre vous, les plus pressés, je vous recommande chaleureusement de savourer le lyrisme incandescent de Kleine Einsicht, la douceur atmosphérique qui plane sur Blue Birds, le romantisme exacerbé de My One and Only Love, When You're Gone ou encore Connected, la poésie moderne et virevoltante de November, la passion douloureuse qui imprègne This Music et My Mind, la grâce angélique de Lovesong et l'exotisme hindou qui hante 55.
Un premier album ensorcelant, vivifiant, atmosphérique, sophistiqué et élégant qui expérimente en restant accessible pour tout un chacun. Magistral. Le second album de Maria Neckam nommé Deeper est déjà sorti en février 2010 et fera l'objet d'une prochaine chronique en juin prochain.
Note Finale : 16,5/20
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Pour ceux et celles qui veulent déjà se procurer son nouvel album Deeper, il est disponible sur le site de la Fnac et à pris très démocratique sur Cdwow.
1 commentaires:
une magnifique voix, très pure...
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