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lundi 14 juin 2010

2010 - Katie Melua - The House - Review - Chronique d'un renouveau réjouissant






C'est si je compte bien, le huitième post que je consacre à la belle Katie Melua. Je ne sais vraiment pas pourquoi, je l'apprécie tant, je l'ai découverte dès ses débuts en 2003 avec son album Call Off The Search, loué à la médiathèqe de ma ville un peu au hasard. Je suis tombée amoureuse dans l'immédiat de sa voix d'une limpidité et douceur époustouflantes, de son style à mi-chemin entre le folk, le jazz et le blues des plus abordables, ce qui lui vaudra d'incessantes comparaisons à Norah Jones qui avait sorti Come Away With Me un an auparavant. Depuis, elle n'a plus quitté mon ou plutôt mes baladeurs respectifs : Piece By Piece (2005), Pictures (2007), The Katie Melua Collection (2008), Live At The 02 Arena (2009), sans oublier les produits dérivés comme les dvd's, etc. Cela ne transpirait pas trop lors de ma chronique de Pictures fin 2007 mais j'ai été, au final, assez déçue de ce dernier album studio que je juge au final trop maintream et up tempo. Cela ne m'a empêché nullement d'assister à deux reprises à sa dernière tournée en 2008 et sans même avoir pris connaissance de son nouvel album, en janvier 2010, j'avais déjà commandé mes tickets pour son prochain arrêt en Belgique en décembre de cette année tant j'avais été impressionnée par ses performances live.

Purtant, depuis la circulation de quelques news en 2009, les appréhensions envers ce nouvel albums n'ont fait que se décupler pour ma part : la fin de sa collaboration avec Mike Batt (son dénicheur qui a signé quelques-unes de ses meilleures chansons), sa rencontre avec le producteur pop-dance William Orbit, l'aide Guy Chambers aux textes (Robbie Williams, etc.), je finissais par craindre le pire. La découverte du premier single The Flood, qui a filtré il y a déjà de cela quelques mois, morceau pop-esque qui doit sa puissance et son intensité à son refrain frissonnant et à son break dance groovy en milieu de chanson, n'a pas suffit à me rassurer même si je trouve, à l'heure actuelle, ce single intéressant et inépuisable après plusieurs dizaines d'écoutes. En effet, ce nouveau virage musical pop avec cette touche électronique ne me semblait pas si en adéquation que cela avec la merveilleuse voix à la fois athlétique et fragile de Katie Melua. Cela ne m'a pas empêché de traîner mon compagnon dans une grande enseigne pour aller acheter le week end suivant la sortie de The House sans avoir trop connaissance de son contenu.

Dès la première écoute de The House, j'ai su que j'allais l'aimer, que la petite flamme que j'entretenais pour la musique de Katie Melua n'était pas sur le point de s'éteindre comme je le craignais en cas de (nouvelle) déception discographique. I'd Love To Kill You qui nous introduis à l'album fait en quelque sorte le pont entre les anciennes productions de Katie Melua et les nouvelles : d'un côté, le son acoustique laisse la vedette aux vocalises veloutées et vibrantes de Katie Melua mais de l'autre, surprise (et quelle belle surprise) : les lyrics sont clairement amères presque à la limite vectrice d'une haine thérapeutique : "I'd Love To Tie You Up In Knots, Until Your Heart Stops / I'd Love To Kill You As You Eat, The Pleasure Would Taste So Sweet" Katie Melua ne nous avait pas habitués jusque là à des propos aussi acerbes et originaux. Au final, I'd Love To Kill You offre un contraste saisissant d'une artiste qui séduit toujours avec sa voix d'une douceur presque insoutenable et des paroles qui détonnent. Superbe. Je ne pense pas devoir ajouter grand chose en ce qui concerne The Flood, un excellent single à la fois punchy et philosophique (les lyrics sont également intéressantes et démontrent une nouvelle maturité de la part de l'artiste). Il devrait permettre à Katie Melua de renouveler sa fan base tout en visitant de nouveaux sentiers électro/pop. Happy Place n'est pas le premier faux pas de la belle Katie. Ce futur single potentiel qui mêle électro et instruments classiques est assez catchy et innovant pour alléger le côté un peu sucré du refrain qui sonne enchanteur et un peu juvénile. A Moment Of Madness renoue avec la musique jazzy/bluesy si chère à l'artiste. Un morceau down tempo aux élégantes sonorités rétro, langoureuses et vénéneuses. Somptueux et teriblement envoûtant. Red Balloons est sans conteste l'un des plus jolis moments qu'offre The House. Cette ballade aérienne faussement acoustique est touchée par la grâce infinie qu'offre les arrangements d'une sobriété exemplaire et par l'interprétation toutes en émotions de Katie Melua.

Désolée de le dire mais Tiny Alien est le faux pas le plus criant sur The House. Alors qu'Happy Place faisait preuve d'assez de dynamisme et de fraîcheur pour empêcher le taux de sucre d'atteindre des plafonds, Tiny Alien joue la carte crescendo avec un arrière goût mainstream beaucoup trop prononcé sur le coup. Charmant mais clairement trop enfantin. Heureusement que No Fear Of Heights vient rééquilibrer à ce moment l'album. Un morceau folk court, discret, d'une grande justesse. Impeccable. The One I Love Is Gone du bluesman Bill Monroe est l'unique reprise de l'album. Ce morceau cristallise en quelque sorte toutes les attentes que j'ai envers Katie Melua. Cette dernière ne brille jamais autant que sur ce type de ballade acoustique et mélancolique poignante. J'attends avidemment un album de blues traditionnel comme l'artiste le laisse présager dans le cadre de quelques interviews récentes, cela pourrait lui permettre de sortir son "chef d'oeuvre" personnel. Plague Of Love constitue également un single potentiel : ce mélange électro/pop/blues est réussi. Le refrain est accrocheur, irrésistible, les arrangements vivants et lechés, le résultat est une franche réussite. God On The Drums and Devil On The Bass représente l'unique collaboration entre Mike Batt et Katie Melua. Pourtant on est très loin des anciennes créations sorties de l'imagination de ce duo : les sonorités qui se situent entre rock alternatif et blues futuristes sont vraiment originales et étonnantes. A écouter. Pour continuer dans la lignée des belles surprises, Twisted semble flirter avec succès avec un trip pop vaporeux sur ce mid tempo envoûtant. The House clôture l'album dans le calme et l'émotion. Vocalement, Katie Melua n'a peut être jamais été aussi touchante sur cette ballade folk atmosphérique à vous fendre le coeur. Brillant.

Enfin, un album assez audacieux de la part d'une artiste que les grincheux considèrent comme trop consensuelle qui arrive à faire cohabiter morceaux pop grand public (la modernité) et chansons plus intimistes (le classicisme) sans créer un choc des genres trop considérable pour déséquilibrer cette oeuvre. Un album enthousiasmant et lumieux qui offre des instants de grâce que je n'avais plus découvert depuis Piece By Piece. Un excellent album pop qui ouvre des horizons aussi divers que variés pour la jeune demoiselle qui refuse de se reposer sur ses lauriers.

Note Finale : 16/20

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Katie Melua - The House



2 commentaires:

Mdkart a dit…

Mises à part quelques divergences sur 2-3 chansons que tu aimes mais moi pas (ou l'inverse), on a exactement le même avis (cf ma critique
Mais pour moi, ça reste quand même bien loin de Piece by Piece. On sent qu'il s'agit d'un album d'expérimentation, de recherche. Avec des chansons bien abouties, et d'autre en dessous. Alors que sur les 2 premiers albums, toutes les chansons sont des chefs-d'oeuvre.
J'ai quand même hâte de voir ce que ça va donner en live!

Ps: j'aime bien la nouvelle déco du blog, nettement plus lisible et agréable!

saab a dit…

@ Mdkart :
Oui, c'est vrai on a surtout le désacord sur Tiny Alien ;-) C'est vrai que l'album est entre deux chaises mais elle arrive à créer un certain équilibre entre modernité et classicisme même si ce dernier se révèle assez précaire ;-) mais comme tu ledis dans ta chronique c'est frais et lumineux et elle ne se reprose pas sur ses lauriers, ce qui est rare et audacieux à l'heure actuelle.

Quant à Call Off The Search et Piece By Piece, ce sont toujours à l'heaure actuelle ses oeuvres les plus indispensables, le premier je le note 18/20 et le second : 17,5/20. Donc, avec les 16/20 de The House, il y a une marge voire un monde.

J'aimerais qu'à l'avenir Katie sorte en alternance un album plus commercial et un plus personnel afin de réaliser des albums un peu plus homogènes ;-)

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