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mercredi 26 novembre 2008

2005 / 2008 - Lizzy Parks - Watching Space / Raise The Roof - Reviews - Chronique d'une artiste qui fait rimer jazz avec sensualité, beauté et mystère




Quand j'ai écouté la première fois Lizzy Parks, je l'ai de suite catégorisée : cette auteur(e) fait partie de la nouvelle génération "bébé jazz vocal" : ils sont jeunes, ils sont beaux, ils mélangent tous les types musicaux avc des arrangements jazzy et davantage que s'axer sur une voix qui envoie la purée (et qu'ils ne possèdent pas tous, au demeurant), ils se concentrent sur l'émotion, sur l'aspect feutré ou vivant du jazz. Au sein de cette nouvelle scène jazz, il faut avouer que ce sont les Américains du Nord et les européens Nordiques qui se partagent le gâteau mais la donne a désormais changer : mon manque de culture me fait penser (peut être à tort à vous de me le dire) que l'Angleterre n'est pas vraiment un bastion reconnu du Jazz Vocal : la seule artiste que je connais est Claire Martin et sans dénigrer son talent d'artiste, je trouve sa musique fortement ennuyeuse, hélas, je suis insensible au grand talent de cette dame du jazz.

Mais voilà, je viens de découvrir Lizzy Parks, une jeune anglaise qui a fait le conservatoire section jazz et coup de foudre instantanné pour son grain de voix qui, a priori, se prête davantage à la pop qu'au jazz. Et pourtant : sa douce voix mystérieuse et gracile possède un sens du swing, une sensibilité, une réceptivité et une adaptibilité qui sont sans conteste des qualités à ranger dans le registre du jazz. Lizzy Parks apparaît comme une nouvelle sensation (durable) sur la scène anglaise du jazz vocal qu'il serait dommage de passer à côté.

Son premier album Watching Space que j'ai eu pour une bouchée de pain sur ebay britannique est sortie en 2005 sur un petit label indépendant The Birds Recording Company, ce qui prouve d'une part que Lizzy n'est pas là pour amasser des fortunes et d'autre part que sa liberté artistique doit être davantage respectée, ce qui est plutôt positif pour ce genre de jazz vocal décrié par les puristes (qui ne sont que des coincés à mon avis, mais mon avis n'est peut être pas représentatif du vôtre). Toujours dans le cadre de la présentation de cet album, elle est accompagnée d'un band complet : Rob Norman au piano, Mike Adlington à la trompette, Ryan Trebilcock à la basse, Alan Gardiner aux perscussions et Pete Harris à la guitare.

Same Old débute de façon soft et chaleureuse l'opus, le genre de morceau pour réchauffer l'atmosphère, bref qui met de bonne humeur. Moral Of The Story est un interlude bluesy qui met en avant sa voix charismatique. Plus audacieuse est Pass Me By : un morceau que n'aurait pas renié une Martina Topley-Bird apaisée. Voguant entre jazz, soul et trip hop ce morceau est délicieux à (ré)écouter. Une perle pleine de douceur aux arrangements sobres et élégants. D'une beauté mélancolique Watching Space se base beaucoup sur les beaux arrangements de cordes et la suavité de la voix de Lizzy qui est ici magnifiée. Sublime, à écouter d'urgence. La belle complexité des arrangements et de la mélodie de For Real vous séduira à coup sûr. Envoûtant et surprenant. Change Is Made serait davantage catégoriser sous le label free jazz un peu chillout. Prônant une certaine coolitude ce morceau est sublime à l'écoute, un highlight de l'album.

Last Night At The Theatre offre une ambiance cosy mais mélancolique qui invite à l'émotion et cela marche. Il suffit de fermer les yeux et de laisser la musique envahir les oreilles. Sublime. Roll Back met en avant le sens du groove de Lizzy sur un rythme cool et très agréable. Plus ambitieux le morceau Whats' The Deal possède un son jazzy/soul/funky des plus délectables. Un de mes morceaux favoris, je vous invite à l'écouter. Joga est la reprise de Björk. Des arrangements minimalistes qui tiennent sur quelques effets épars et le style piano-voix viennent de parfaire ce moment magique. Certes, je n'oublie pas la version originale mais cette version est à découvrir d'urgence. Star est un des grands moments qui jalonnent l'album : enchanteur, sensuel, une touche rétro et toujours cette belle voix pour ce morceau lounge entêtant. Mais que serait un album au feeling jazzy sans une reprise d'un standard digne de ce nom ? Cette version de You've Changed, magnifié par la légende Billie Holiday, ne démérite pas, en effet, Lizzy apporte sa propre douceur et sa sensibilité sur cette (ré)interprétation acoustique avec comme seul accompagnement une harpe. Formidable.

Un début plus que prometteur qui vaut vraiment le détour, avec relativement peu de moyens et de publicité cet album a convaincu les critiques britanniques et ont mis en avant cette jeune chanteuse au charisme certain. Cet album éclectique s'il n'est pas parfait (certaines chansons passent davantage inaperçues mais elles restent tout de même très agréable à l'écoute) mérite l'attention des amateurs de jazz soft et de belle musique.

Note Finale : A(+)






Après s'être fait remarquée avec un excellent premier opus et roulé sa bosse dans certains groupes tels que Nostalgia 77 et sur scène, il aurait été étonnant que Lizzy Parks ne bénéficie pas d'une suite à sa carrière. C'est justement grâce au groupe Nostalgia 77 qu'elle s'est fait remarquée par le label Tru Thoughts (Kylie Auldist, Quantic, The Bamboos, Spanky Wilson, etc.). Le moins que l'on puisse dire c'est que cette suite est plus que réussie. Produit par Ben 'Nostalgia 77' Lamdin et bénéficiant de la divine orchestration diligentée par Riaan Vosloo (toujours du groupe Nostalgia 77), cet opus bénéficie d'une production riche, complexe, fluide et d'une classe folle. Lizzy Parks a définitivement trouvé chaussure à son pied.

Raise The Roof, un peu de la même façon que la première plage du premier album, se retrouve en pôle position pour être le single qui va servir à la promotion de l'album. Mais ici c'est plus fin, plus subtil, cela peut appeler le grand public sans pour autant snober ceux qui sont plus difficiles à séduire. En effet, le rythme est fluide, entraînant et le tout est plus complexe. A écouter jusqu'au bout. Une excellente introduction. Take Care lorgne assidument sur la musique rythm and blues des sixties, un titre étincellant qui sur de magnifiques arrangements permet de mettre en avant les nouvelles capacités vocales de Lizzy qui a pris du galon. Sublissime et bien entendu à écouter d'urgence. Time est la ballade jazzy/aérienne/langoureuse que j'attendais déjà sur le premier opus, ici Lizzy pose sa voix d'une façon si douce et légère qu'il est presque indécent de ne pas céder à cette chauteusetransformée pour la circonstance en sirère musicale. Un de mes morceaux préférés, je vous laissse seul juge de ce petit chef d'oeuvre.

Soul Bird
est tout en délicatesse et en rondeurs, cette plage jazzy/soul est un met exquis à se mettre sous les oreilles. Forever And A Day possède un jolie dose de soul et de funk allégé par les arrangements de cordes, bien entendu cela ne ressemble pas à ce que fait Sharon Jones mais il y a assez de poigne et d'investissement de la part de Lizzy Parks pour transcender ce magnifique morceau que je vous invite à écouter. Cela groove baby ! Spring Changes est sans conteste la chanson la plus jazzy de l'album de part son rythme bien particulier et le phrasé impeccable de Lizzy. Un pur moment de bonheur accompagné de son groupe qui offre d'excellents solos. Seven Day Fool (Etta James) est magnifiquement repris par Lizzy qui apporte tout son soul à cette chanson qui évoque un amour inconditionnel apporté à son homme. Une bombe !

All That
est un des meilleurs morceaux de l'album et certes les arrangeemnts sont toujours incroyables (Lizzy est particulièrement bien servie tout au long de l'album) mais la vraie star c'est Lizzy qui acquiert album après album un sens du groove et du swing imparable. Extraordinaire. Ode To St Cecile est la deuxième et dernière reprise de l'album, de nouveau Lizzy s'en sort avec tous les honneurs, ce morceau qui dégage une belle énergie met de nouveau en exergue une interprétation tout particulièrement sensuelle et réussie de Lizzy capable désormais de toutes les nuances. Sublime, à écouter. Leaving Home se situe dans un registre plus mélancolique, plus grave. Le résultat est particulièrement touchant et émouvant. J'avoue avoir acheté l'album rien que pour écouter Prayer. Cette ballade éthérée, atmosphérique est un petit chef d'oeuvre : 5 minutes de bonheur intense que je vous invite à savourer jusqu'à la dernière seconde.

Ce que j'apprécie tout particulièrement sur ce nouvel album c'est l'étape franchie par Lizzy Parks. Sa voix s'améliore (même si dès le départ elle possèdait cette petite étincelle qui la différencie de beaucoup de ses conseurs), son groove a atteint une très belle maturité, elle compose toujours de solides chansons et elle s'est entourée d'un big band vraiment excellent qui apporte l'écrin idéal pour la voix de Lizzy. Entre modernisme et touche rétro, cet album constitue l'une des plus agréables sorties jazz de 2008. Je conseille.

Note Finale : A+(+)

4 commentaires:

Aurélie a dit…

merci pour la découverte! vive le jazz anglais!

Anonyme a dit…

j'adhere totalement !!!
Maelis the dailysong

Anonyme a dit…

j'adhere totalement !!!
Maelis the dailysong

saab a dit…

Merci à Lily et Maelis de The Daily Song pour les commentaires

;-)

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