2009 (Rééd. 2010) - Wouter Hamel - Nobody's Tune - Review - Chronique d'un crooner rafraîchissant

Deux longues années se sont écoulées depuis que j'ai évoque ce jeune talent néerlandais prometteur qu'était Wouter Hamel. En ce qui concerne le domaine du jazz vocal, mon coeur et mes oreilles sont davantage orientées vers les gentes dames qui possèdent (ou non) une voix à se damner. Cependant, j'ai également quelques coups de coeur pour les artistes masculins dans ce domaine : Chet Baker, Andy Bey, Kurt Elling, José James et celui qui vient clôturer mon top 5 personnel : Wouter Hamel en personne. Ce dernier ne représente pas uniquement le cas de figure exceptionnel d'avoir été "le premier vocaliste homme a avoir remporté la Dutch Jazz Vocal Competition en 2005" il est bien plus que cela. Cet artiste, au look de jeune premier s'improvisant crooner, a sorti un premier album excellentissime nommé tout simplement Hamel (2007) qui a reçu des critiques plus que positives saluant l'arrivée d'un nouvel artiste talentueux et rafraîchissant sur la scène plutôt select qu'est le jazz.

En effet, Wouter Hamel, qui travaille en étroite collaboration avec son compatriote Benny Sings (un petit génie de la pop), arrive à allier, avec un talent fou, l'association dangereuse mais ô combien séduisante des univers de la pop musique, de la soul et du jazz. Dans le même registre d'artistes, les médias traditionnels et différent webzines n'arrêtent pas de faire l'éloge de Jamie Cullum, je respecte ce dernier et ce qu'il fait (j'ai d'ailleurs écouté tous ses albums sans jamais avoir été séduite du début à la fin, il me donne toujours l'impression d'être coincé entre deux univers qu'il n'arrive pas à faire cohabiter : pop/rock star ou crooner ?), mais je le trouve sur-estimée, ce buzz autour de lui depuis ses débuts m'irrite au plus haut point surtout que des artistes tels que Wouter Hamel reste assez confidentiels. Le second album de Wouter Hamel : Nobody's Tune est sorti aux Pays Bas en 2009 mais vient de bénéficier d'une sortie internationale en ce premier trimestre 2010.

Ce nouvel opus vient conforter toutes les espérances issues du premier : toujours aussi léger et génial, il gagne cependant en profondeur, sophistication et maturité. Ce crooner pop/jazz est certainement le seul à l'heure actuelle à intégrer à la perfection des mélodies pop (l'influence des Beatles et de Bacharach étant manifeste) du plus bel effet à un univers jazz à la fois moderne et rétro. L'édition simple de l'album compte 12 morceaux, celle que j'ai acheté il y a quelques mois bénéficie de 18 morceaux (bonus tracks et morceaux live de l'ancien opus) et je peux affirmer que l'album est un pur enchantement pour les oreilles : original et frais (le langoureux In Between, l'addicitf et brillant March, April, May, l'envoûtant See You Once Again), romantique et sobre (When Morning Comes, Nobody's Tune, le bijou sensible Sir Henry), pétillant, lumineux et énergique (One More Time On The Merry-Go-Round, l'entêtant et génial Once In A Lifetime) et foncièrement charmeur (crooner vintage sur Big Blue Sea, l'émouvant et intimiste Quite The Disguise, le désenchantement merveilleux de Tiny Town, et l'aérien et funambule Amsterdam, un petit chef d'oeuvre de douceur).

Un album aux saveurs jazz et pop à ne manquer sous aucun prétexte, Wouter Hamel est sans conteste la valeur sure dans ce domaine. Un muts have de 2010.

Note Finale : 17/20

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