2010 - Vyvienne Long - Caterpillar Sarabande - Review - Chronique d'une violoncelliste pas comme les autres

Découvrez la playlist Caterpillar Sarabande avec Vyvienne Long

Mais comment ai-je pu passer à côté de l'article de Daniel consacré à Vyvienne Long paru il y a un peu plus d'un an sur son blog musical consacré aux voix féminines Listen, See, Feel ? Cette irlandaise est à l'image de ma chouchoute Julie Feeney (13 Songs et Pages en écoute et chroniqués ici et ici) et plus encore de Lisa Hannigan avec qui elle partage des liens d'amitié et professionnels, l'incarnation d'une génération de musiciennes accomplies qui n'ont plus peur de prendre la parole. Cette violoncelliste de formation classique qui a accompagné Damien Rice sur ses albums O (2002) et 9 (2006) a sorti un premier Ep en 2006 : Birdtalk sur lequel elle nous faisait part de son univers musical mutin et exquis à mi-chemin entre pop et musique classique. Sa reprise de Seven Nation Army des The White Stripes qu'elle interprète souvent lorsqu'elle se produit en live a aidé à la faire connaître au-delà des frontières de son magnifique pays verdoyant.

Quatre longues années se sont écoulées, depuis la sortie de son premier Ep, avant la parution de son premier Lp plus qu'attendu pour les fans de la première heure de la flamboyante jeune femme : Caterpillar Sarabande. On y retrouve toujours avec plaisir le timbre de voix (qui me rappelle par moments beaucoup celui de Kaki King je ne sais pour quelles raisons) espiègle, léger, pétillant et éternellement juvénile de cette belle artiste qui a le don d'aligner les compositions musicales d'une qualité impressionnante. En effet, Caterpillar Sarabande n'est pas qu'un album que l'on peut estampillé de pop car pourvu de brillantes mélodies mais s'avère plus éclectique car il propose des arrangements raffinés et recherchés qui évoquent à la fois la musique classique et folklorique. Le résultat s'avère des plus enthousiasmant.

Late, Always constitue une ouverture d'album gracieuse, douce et fragile. Une mise en bouche émouvante dédiée à un ami. Un moment en apesanteur. They're Not Waving continue dans le registre de l'émotion à fleur de peau mais rythmiquement plus complexe. Cette chanson déjà présente sur son Ep trouve de façon plus que judicieuse sa place sur l'album car étant l'un des meilleurs morceaux de Vyvienne Long : mélodie pop entêtante, arrangements d'une grande finesse et sophistication et pour relever le tout : une interprétation très subtile de ce morceau à la fois sentimental, revigorant et mélancolique. Un petit chef d'oeuvre intarissable. Après cette effervescence, la sobriété est de mise avec le feeling jazzy présente sur Treacherous. Ce morceau lo-fi désenchanté est une perle. La tension toute feutrée omniprésente sur le romantique Test Of Endurance ensorcèle l'auditeur de la plus charmante façon qui soit mais ce charme s'estompre au profit des morceaux davantage énergiques : Tactless Questions , Freakscene ou encore Bad Move. Ces petite merveilles permettent vraiment de contaster le caractère vivifiant, pétillant et déluré de sa créatrice qui possède un sens de la mélodie imparable. Hideaway renoue avec davantage de mélancolie, sa sensibilité cinématographique lui permet de séduire sans trop d'efforts tandis que les morceaux encore plus introspectifs The Ring Road et To The End constituent sans nul doute les preuves vivantes de la capacité à Vyvienne Long à nous transporter dans son univers à la fois enchanteur et triste. Happy Thougt clôture en apothéose sur une note plus relevée et lumineuse.

Une musique de chambre aux saveurs pop et folk plaira assurément à tous les mélomanes en quête d'artistes sortant de l'ordinaire. Une musicienne attachante à découvrir d'urgence. Un must pop.

Note Finale : 16,5/20

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