Une jeune femme en avant plan dans le paysage urbain de New York portant d'un côté une perruque rouge et de l'autre une paire de chaussures de clown. Fraîcheur et second degré caractérisent à la perfection la jeune trentenaire épanouie et canadienne d'origine Amy Cervini. Bien qu'on soit à l'aube d'un hiver, la découverte de l'univers musical jazzy de cette artiste m'a fait l'effet d'une brise à la fois chaleureuse et revigorante au sein de ce décor automnal prenant tout doucement place en ce début octobre. Membre du groupe d'harmonies vocales Monday Off, Amy Cervini mène en parallèle une carrière musicale solo au sein d'un quartet depuis la sortie de Famous Blue (2006) qui avait le bon goût de faire côtoyer des reprises de standards du jazz avec des morceaux modernes de Leonard Cohen à Fiona Apple. Un concept qui s'il n'est pas original en soi est maîtrisé avec classe, dynamisme et bonne bonne dose de talent.
De nouveau entourée de son trio de prédilection : le pianiste Michael Cabe, le bassiste Mark Lau et le percussioniste Ernesto Cervini et de quelques autres musiciens, cette habituée des scènes new-yorkaises a reconcoté un second opus Lovefool (2009) dans la même veine de son prédecesseur mais qui s'avère encore plus réussi dans sa finalité grâce à un éclectisme encore plus poussé dans le choix des morceaux. Passant de Blossom Dearie (By Bye Country Boy) à Nellie McKay (et son morceau irrévérencieux et attachant I Wanna Get Married qui se voit paré de séduisants habits jazzy classiques et feutrés) avec des détours imprévus et enthousiasmants par Jack Johnson (Upside Down qui s'allège encore davantage dans le cadre de sonorités épurées), Willie Nelson (Sad Songs and Waltzes), The Cardigans (Lovefool, titre de toute une génération revisité avec une touche latine épicée) ou encore Depeche Mode (le culte Enjoy The Silence) ou nous faisant redécouvrir des classiques comme l'irrésistible et sensuel Comes Love, le sensible et poétique Quand Je Marche de l'artiste française Camille et même une composition originale, la ballade frissonnante Lonely Highway qui se fond à la perfection dans une nuée de morceaux reconnus, Amy Cervini et ses musiciens font de cet album un moment savoureux à déguster sans faim.
Un second album à la tracklisting alléchante. Amy Cervini impose sa jolie voix claire, séduisante et modulable accompagnée de musiciens au toucher léger, talentueux et dynamique. Exquis.
Note Finale : 16,5/20
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