Il était une fois une fille Courtney Kaiser et un garçon Benjamin Cartel. Il se sont rencontrés et ont commencé à collaborer ensemble en 2004 puis devant l'enthousiasme du public à leur égard, ils ont décidé d'officialiser leur association musicale et de nommer leur duo Kaiser Cartel. Ces américains sont le moins que l'on puiss dire imprévisibles. Leur musique indie pop ludique navigue un peu dans tous les domaines de la dream pop à la musique americana en passant par le rock et des sonorités seventies et nineties, on ne le retrouve jamais où on l'attend. Après un premier excellent album remarqué par la presse américaine March Forth (2008) produit par le musicien Matt Hales (leader d'Aqualung), le groupe alternatif est déjà revenu à l'aube de cet été 2010 avec Secret Transit. Encore totalement inconnus dans nos contrées francophones, ces américains font cependant mieux qu'un certain nombre de duos masculin/féminin auxquels les critiques et blogs en tous genres font les yeux doux à outrance : Cocoon, Angus and Julia Stone et j'en passe.
Ils méritent, par conséquent, d'être découverts et on ferait bien d'arrêter de mettre des œillères sur les productions indépendantes aussi accessibles mais plus intelligentes et subtiles que celles soutenues par les grosses maisons de disques qui nous assomment toujours avec le même type d'artistes en nous faisant croire que c'est de l'indie. A l'image de leur précédent opus, Secret Transit est une œuvre surprenante, capable de passer de la musique ésotérique, dense et sombre à l'image du titre d'ouverture Riverboat Dream à des morceaux pop/rock avec le pêchu Caroll Street Station, l'addictif Falling, l'alternatif Worn Out Nervous Condition (reprise de John Mellecamp) et le récréatif Ready To Go sans que cela fasse sourciller l'auditeur qui pourra certes se trouver déconcerté à la première écoute mais qui y trouvera son compte au fil des écoutes. Encore une fois, si je trouve les morceaux pop/rock bien tournés, c'est incontestablement sur les morceaux intimistes que le duo montre la profondeur et la densité de leur musique : la ballade lyrique Brave Enough, le nostalgique Stella, l'americana rêveur et voluptueux Minefield, le nonchalant et contemplatif Wherever You Go, la lullaby attachante Already Gone, le duo en mode acoustique de toute beauté Memphis et le frissonnant et épique The Wait.
Un excellent duo encore inconnu dans les pays francophones, leur musique indie pop à la fois ludique et mature est fort prometteuse.
Note Finale : 15/20
Un session sur Daytrotter à grapiller
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