Cela fait déjà quelques année j'écoute et admire Erin Bode. Cette jeune américaine a entamé une jolie carrière discographique depuis le début des années 2000's avec un premier album autoproduit Request (2001) avant d'être repérée par le label pointu MaxJazz Records qui lui permettra de sortir ses deux bijoux jazzy Don't Take Your Time (2004) et Over and Over (2006) cependant Erin Bode n'apprécie pas être catégorisée uniquement comme chanteuse de jazz, l'étroitesse d'esprit ne lui convenant guère, son quatrième album My Little Garden (2008) lui permet de dévoiler une facette à la fois plus jeune car misant davantage sur les belles mélodies et plus mature car sa musique, plus orchestrée et aboutie, délaisse dorénavant les reprises pour embrasser l'écriture et la composition.
Délaissant désormais tout label dans les deux sens du terme (étiquetage et maison de disques), Erin Bode va encore plus loin et défie toute catégorisation avec son nouvel album autoproduit Photograph sorti fin septembre 2010. Accompagnée d'Adam Maness au piano et à la guitare, Syd Rodway à la basse, Derrek Phillips et/ou Mark Colenberg qui se partagent la batterie et Seamus Blake qui assure au saxophone et à la guitare, Erin Bode a créé avec Photograph un album surprenant : mettant de côté toute référence à proprement dite au jazz, elle a décidé de faire le grand saut avec un album dédié à la pop à la fois nostalgique et expérimentale. S'inspirant du groove et de la chaleur de la disco/soul des seventies et de la batterie feutrée et des synthétiseurs des eighties, Erin Bode a réussi à faire un des albums les plus inattendus et délectables de 2010.
Les titres The Mountain (qui allie finesse et énergie s'avère encore plus convaincant que le pourtant excellent Chasing Pirates de Norah Jones), le faussement naïf et kitsh Heart Of Mine, le désaltérant (et brillamment maîtrisé dans ses arrangements) Stephanie Moore qui sonne plus eighties que nature, la mélancolie communicative du sublime To Lose ainsi que le minimaliste, jouissif et lascif Beating On The Door (qui s'est rapidement imposé comme ma piste favorite) sont les magnifiques fruits de ces inspirations vintage. Cependant, l'opus offre également quelques sublimes pistes d'inspiration pop/folk : la meilleure d'entre-elle est sans conteste le petit chef d'oeuvre dreamy at aérien November mais l'expérimental et harmonieux The Letter, l'acoustique et émouvant Joseph ou encore la douceur angélique véhiculée par le titre éponyme Photograph ne sont en aucun cas à omettre tant leur beauté chatoyante s'avère séduisante et vibrante.
Note Finale : 17/20
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Un cinquième album à l'actif d'Erin Bode qui est dans la prolongation (en prenant cependant une direction artistique plus audacieuse et aventureuse) de son prédecesseur My Little Garden (2008). Erin Bode et ses musiciens nous communiquent l'amour de leur musique délicatement nostalgique et superbement maîtrisée. Un must, encore et toujours, à l'actif de cette belle musicienne, à la voix d'ange, qui ne cesse de surpendre et de s'améliorer.
Note Finale : 17/20
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2 commentaires:
C'est vrai que certains morceaux sont bien retro!
ah ma chouchoute!!!!! que je l'aime erin bode
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