Il arrive de penser que de se défaire, en bons ou en mauvais termes, d'une "grosse" maison de disques soit, de temps en temps, la meilleure chose qui arrive dans la vie d'un artiste. Tout d'abord indépendante, l'américaine Catherine Feeny a sorti un premier opus éponyme ne 2003 produit par le musicien Joe Purdy avant d'être repérée par Charisma Records (qui fait partie du giron du géant EMI). Un second album naquit : Hurricane Glass (2006), une oeuvre qui rencontra des difficultés à faire cohabiter morceaux folk intimistes et singles pop/rock à l'image du titre éponyme faisant trop songer aux travaux KT Tunstalll et de ses (trop) nombreuses consoeurs. Malgré son installation en Angleterre et quelques bonnes critiques des médias anglo-saxons, la jeune artiste ne peut se défaire de l'impression d'inachevé avec ce second album, elle aspire désormais à faire une musique plus éthérée et expérimentale, ce qui bien entendu n'a pas soné pas de façon positive à l'oreille d'EMI qui tenait plus que jamais à lui faire sortir un album davantage orienté pop/rock calibré pour la FM. La demoiselle ne démordit pas de son idée d'album folk intimiste et la séparation fut ensuite rapidement consommée avec sa maison de disques.
Dès 2008, l'artiste retourna aux Etats-Unis et précisément à Portland dans l'Oregon afin de mettre une dernière touche - en toute indépendance - à son troisième album People In The Hole et de le sortir dans la période 2009/2010. Toujours produit par son époux et musicien Sebastian Rogers (qui avait réussi à limiter les dégâts sur Hurricane Glass), ce dernier album est écrit et composé par Catherine Feeny qui apparaît décomplexée et en toute simplicité. L'album débute sur un morceau folk/americana sophistiqué Jacaranda. Un superbe titre enchanteur qui démontre que Catherine Feeny est capable de marquer les esprits et de retenir l'attentionsur une scène féminine folkqui se trouve, à l'heure actuelle, extrêmement imposante et brillante. Le titre éponyme prend le relais dans la simplicité et bonne humeur, le refrain restant en mémoire longtemps. Charmant. La voix cristalline et fébrile de l'artiste n'a semble t'il jamais autant rayonnée sur le beau morceau piquant He's Like You Only Better. L'intimisme et l'élégance surplombent et envoûtent sur le somptueux Bleeder ainsi que sur le lumineux et désarmant The Bell & The Anchor. Sous forme de comptine, New York In Spring possède un charme à la fois désuet et rafraîchissant. L'aérien Last Night I Awoke In The Midst Of A Dream est une piste attachante à défaut d'être vraiment remarquable, un léger "désagrément" qui sera effacé avec la fin de l'album : l'excellente piste folk/country alternative You'd Better Run sur lequel Catherine Feeny prend des sentiers plus exaltants et noirs, la sublime et sombre ballade dépouillée d'une belle densité The Rest Of Them, sommet de l'album sans conteste, avant de clôturer définitivement avec le duo sympathique qu'elle forme avec Brian Wright sur le rustique et cordial Junk Queen.
Un troisième album qui permet de commencer à appréhender le talent immense qui se cache encore chez Catherine Feeny. Un petit album pop/folk qui à défaut d'être incontournable reste délectable. A n'en pas douter, la jeune artiste est sur la bonne voie et le quatrième album devrait être celui de la reconnaissance.
Note Finale : 15/20
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