Après les fabuleuses découvertes de Nina Kinertet de Sofia Tavik, la Suède nous rammène une bonne nouvelle : le retour d'Anna Ternheim que j'ai le plaisir de connaître depuis quelques années. Après deux opus sublimes Somebody Outside (2004) et Separation Road (2006) - sans oublier les rééditions en tous genres, hélas on s'y perdrait... - la revoici avec à la clef un troisième opus très attendu intitulé Leaving On A Mayday qui sortira le 12 novembre 2008. Ce projet s'annonce très excitant car produit par Björn Yttling l'un des membres du groupe Peter, Björn and John (devinez lequel...). En attendant cette sortie (je suis dans les starting-blocks), voici le premier extrait en version acoustiqueWhat Have I Done qui est même proposé en téléchargement sur le site de la belle, ici ou sur zshare ici) :
La vidéo de What Have I Done :
Girl Laying Down (issue de Separation Road, 2006) :
Je connaissais ce groupe que de nom jusqu'à ce que par un beau matin de juin lors de ma visite quotidienne sur le fameux blog de Raph : PepperSounds, j'ai pu écouter le morceaux Up : pour certains une parodie kitsh de Kate Bush, pour d'autres (moi comprise) une savoureuse plage certes emphatique mais que je trouve somptueuse. Le tableau dressé de cette rencontre plutôt inatendue, il faut savoir que ce groupe de musique électronique a été crée par deux français : Anthony Gonzalez et Nicolas Fromageau. Ensemble, ils ont sorti deux albums M83(2001) et Dead Cities, Red Seas & Lost Ghosts (2003). Deux albums électro assez sélectifs (pour les amateurs du genre) qui ont bénéficié d'excellentes critique et ont permis d'asseoir leur réputation outre-atlantique.
Cependant, la tournée Dead Cities, Red Seas & Lost Ghosts marque la fin de la collaboration entre les deux français et le début du travail en solo d'Anthony Gonzalez. Et c'est à partir de ce moment que la musique de ce groupe me plaît davantage. Before The Dawn Heals Us (2005) marque un tournant dans la marche musicale du groupe : un son plus organique et humain avec l'introduction de voix, des sons plus denses avec des influences évidentes comme celle de Pink Floyd, beaucoup plus accessible à mes pauvres oreilles relativement peu habituées à l'électro (je ne supporte que l'autre groupe français : Air...). Revers de la médaille, ce nouveau son et cette "nouvelle" accessibilité ont fait en sorte de mettre fin à la belle unanimité des critiques.
Moins d'un an après la sortie du très bon et expérimental Digital Shades Vol. 1, Gonzalez décide ce sortir en avril 2008 : Saturdays = Youth. Le ton est définitivement tourné vers les thèmes de l'adolescence et de se premiers émois conjugués à la musique des 80's : Kate Bush, My Bloody Valentine, Depeche Mode, New Order, Jean-Michel Jarre, Jesus & Mary Chain, etc. ce qui a provoqué une levée des boucliers immédiates des critiques (excepté Pitchfork, l'excellent blog d'Eddie ainsi que quelques autres plus nuancés dans leurs propos) qui arguent que c'est trop kitsh, trop nostalgique, peu inventif, un compromis commercial par rapport Digital Shades Vol. 1, et tout cela ne plaît pas. Je peux comprendre. Pour ma part (et une fois de plus cela ne tient qu'à moi, je ne me prends pas pour une critique professionnelle qui décortique froidement la musique) je n'en ai rien à faire, les seules choses que je retiens des écoutes répétées de cet album sont les sentiments intenses de plaisir, d'évasion et d'émotion. Le reste des considérations telles que : il y a trop de nappes électro, les chanteurs en font de trop, le côté kitsh évident mais assumé de cet album, je passe ne préférant ne pas entrer dans le jeu.
Une introduction ouatée, au piano simple, agrémentée de quelques nappes, pour le premier titre You Appearing nous font plonger dans cette ambiance doucement reveûse mais place rapidement au fameux titre Kim and Jessie : luxurieux, il donne une jolie place au chant de Gonzalez qui ne fait que renforcer l'aspect juvénile de cette plage dédiée aux premières amours. Je ne fais pas qu'apprécier cette piste, je suis presque en transe. Une belle pop/électro accessible. Skin Of The Night me fait remémorer ce moment où j'ai découvert la sublime chanteuse Morgan Kibby(chanteuse également pour le groupe indie Romanov) sur le morceau Up, s'il paraît évident qu'elle fait légèrement penser à Kate Bush, je persiste à dire que c'est davantage l'ambiance musicale qui le veut. Cela a été un vrai coup de foudre pour cette voix absolument délicieuse. Pour revenir au morceau il est réellement envoûtant saupoudré d'une touche paradisiaque. Je vous invite à l'écouter pour vous assurer la véracité de mes dires. Graveyard Girl renoue avec cet aspect jeune naïf très 80's façon The Cure si je ne me trompe. Frais, catchy avec une touche psyché, le tout à consommer sans modération. Couleurs est la première plage électro instrumentale, bien que je ne sois pas du tout une admiratrice de ce genre musical, je l'ai adoré, le petit côté dance, sophistiqué et entraînant, ne casse pas l'ambiance atmosphérique de cet opus, se termine sur un tourbillon de sons et de voix.
Voici le génial Up! et son déluge de sensations que me procurent cette piste peut difficilement s'exprimer sous la forme de mots. Kitsh, planant, un ravissement pour mes oreilles qui n'en démordent pas depuis des mois. A écouter. We Own The Sky représente le sommet du kitsh de cet album : un duo entre Gonzalez et Morgan : théâtral, pompeux, inondé de sons, bref les oreilles sont saturées, seule la fin est a little too much, le reste de la chanson reste admirable. Highway Of Endless Dreams nous plonge plus que jamais dans une ambiance des plus atmosphériques, on se sent pousser des ailes. A écouter de préférence sur une bonne chaîne ou par le biais de bons écouteurs afin d'apprécier la densité du son. Too Late quant à lui est le pendant inverse de du morceau d'ouverture You Appearing. En effet, contrairement au coup de foudre pressenti par You Appearing, ici il s'agit de première rupture, l'émotion fait place à l'émerveillement du début de l'album. Magique et envoûtant. Dark Moves Of Love renoue avec ces différentes couches de sons imbriquées les unes dans les autres qui donne un résultat chargé mais détonnant avant la bouffée d'air frais et atmophérique de la piste de clôture : Midnight Souls Still Remain. Ce morceau linéaire et contemplatif peut paraître long (11 minutes) mais la luminosité et sa beauté compensent ce maigre reproche. Idéal pour un atterrissage en douceur.
18/20 : la note peut paraître haute surtout pour un album si décrié par les médias et les fans de la première heure. Cependant, je ne peux m'empêcher d'adorer, de chérir cet album assez marqué comme je l'ai fais remarqué à plusieurs reprises par le kitsh et la nostalgie. Oui, la nostalgie de l'adolescence perdue (et de ses amours intenses mais furtives) au profit de lendemains plus incertains. Je pense que Gonzalez a voulu marqué d'une pierre blanche cette période tourmentée par les premiers émois : du premier regard à la rupture ainsi que des regrets qui s'imposent. C'est vrai : c'est grandiloquent, un peu pompeux mais cela m'a touché, ben oui, je ne suis qu'une fille (pas trop) romantique !
Si vous aimez Damien Rice (ce n'est pas mon cas, hélas je suis hermétique, je lui ai toujours préféré Ray Lamontagne qui possède un peu le même timbre de voix en plus soulful) et que vous regrettez sa séparation musicale d'avec Lisa Hannigan, bonne nouvelle celle-ci vient de sortir son premier opus Sea Sew le 12 septembre 2008 en Angleterre et en Irlande, pour les autres pays, aucune date de sortie n'est encore envisagée mais je pense que la patience pourra porter ses fruits.
En effet, ce premier opus, qui a été leaké sur la toile (ici) il ya plus ou moins une semaine, je le trouve bien joli et charmant. La voix de Lisa douce, profonde, légèrement voilée (smoky pour les anglais) et envoûtante ne pourra pas vous laisser de marbre. Les compositions sont essentiellement acoustiques et bien arrangées (pas mal de cordes), elles peuvent être apparentées à celles de Laura Marling. Un vrai plaisir que fut cette découverte, j'attends (vainement ?) une sortie en francophonie.
En lien : l'article de Daniel consacré à Lisa hannigan sur son blog Listen, See, Feel
Désolée de vous abreuver de Katie Melua jusqu'à plus soif mais je ne pouvais pas passer à côté de cela : la vidéo du premier extrait inéditTwo Bare Feet, issue de son premier Best Of : The Katie Melua Collection (sortie le 24/28 octobre 2008), vient de filtrer sur YouTube et le résultat et absolument génial, Katie renoue avec la veine jazzy (dans le cadre de Two Bare Feet, un cabaret jazz enjoué) de sa musique qui m'avait tant plu (à noter des améliorations énormes au point de vue des vocalises pour les détracteurs de la demoiselle). Call Off The Search (2003) et Piece By Piece (2005) étaient vraiment des albums superbes tandis que Pictures (2007) relevait davantage de l'album concept qui lorgnait sur la pop et même si ce dernier n'atteignait pas l'excellence des deux précédents, il constituait une bonne addition à la discographie de Katie. Pour ceux qui ont été déçus, jetez un coup d'oeil et d'oreille sur ce morceau, vous serez agréablement étonnés. Sans oublier sa reprise éblouissante en Live de Kosmic Blues de la légendaire Janis Joplin, une deuxième surprise pour ceux qui ne croient pas au potentiel de la demoiselle.
Katie Melua - Two Bare Feet (issue de The Katie Melua Collection, 2008)
Katie Melua - Kosmic Blues (issue de son concert à Montpellier lors de sa tournée Pictures, 2008)
Tracklisting : 01. Pluto 02. Nothing/nowhere 03. Under The Water
04. Alphabet City
05. Cook For You
06. Rodi 07. Sugar In My Hair 08. Everybody Wants To Rule The World (Bonus Track) ou (ici en télé.)
09. Go Back 10. Love Can Be A Crime
11. Science Fiction Man 12. Pluton
Je me souviens encore parfaitement avoir découvert cet opus grâce à Michael et son site exceptionnel Fun, Culture & Pop, il avait pensé que cette musique pouvait m'intéresser. Et il avait vu juste : je suis tombée total in love de Clare Muldaur Manchon et de ses musiciens. Je me suis totalement évadée à l'écoute de ce premier opus avec une grande délectation. En effet, tel un rayon de soleil ou un arc-en-ciel qui se dessine dans le paysage, cet album a illuminé bien des journées moroses et ternes.
Clare Muldaur Manchon est la fille de Geof Muldaur (plus connu pour être à l'origine du titre Brazil du film de Terry Gilliam) mais elle est loin de n'être une fille de... Pétrie de talent et d'insouciance, elle a déjà sorti sous son seul nom Clare Muldaur, deux opus au charme fou : Sweetheart(2002) et Bentley Circle(2003) dont est d'ailleurs issue, une des plages de The Movie : Love Can Be A Crime. Si vous avez l'occasion, je vous conseille chaudement de vous procurer ces albums. En ce qui concerne The Reasons, le groupe qui l'accompagne, c'est toute une équipe de musiciens, qui donne corps à l'univers musical de Clare : Alan Hampton, Olivier Manchon (son mari), Christopher Hoffman, Beth Meyers, Greg Ritchie and Bob Hart. On peut également citer en guest : Sufjan Stevens sur un duo et le légendaire Van Dyke Parks qui hante l'opus dans son goût pour la pop symphonique finement ciselé (voir ici de toute urgence) et sa présence car il jour notamment du piano sur quelques titres. Bref, que du beau monde mis au service de Clare qui possède une voix admirable : douce, délicate, légère, mutine, souple, émouvante, de quoi vous envoyer vos oreilles au paradis.
Maintenant, chose rare en ce qui me concerne, vu que j'achète rapidement ce que j'aime entendre, je me félicite d'avoir oublié d'acheter l'album lors de sa découverte car si à l'origine The Movie est sortie en novembre 2007 aux Etats-Unis, il vient de bénéficier d'une nouvelle réédition par le label de qualité Fargo en août 2008 avec un petit bonus mais pas le moindre une cover façon musique de chambre qui transforme le musculeux titre 80's des Tears For Fears : Everybody Wants To Rule The World en bijou plein de grâce et de finesse. Je me suis empressée la semaine passée d'en acheter un exemplaire qui n'est a priori disponible qu'en France, par conséquent, si vous habitez en France et que vous n'avez pas acheté cet album dans l'ancienne édition, je ne peux que vous encouragez à vous procurer cet opus. Aux autres qui déplorent cette réédition, une petite surprise s'offre à côté du nouveau titre en bonus, voir la tracklisting.
Pourquoi cet encouragement ? Parce qu'un album qui vous rend heureux n'a pas de prix. Cette musique surannée, un peu niaise, très sucrée qui offre une pop/jazz orchestrale (ambiance à la fois futuriste et décalé / rétro façon 50's) est une pure merveille comme on en fait peu (seul exemple un peu plus pop avec le groupe néerlandais Room Eleven et plus nostalgique Pink Martini). C'est exquis et simple (Cook For You), émouvant (Alphabet City avec ses choeurs somptueux), charmant (Rodi), irrésistible (la dyptique anglais/français qui ouvre et clôture l'album : Pluto/Pluton), mélancolique et romantique (Nothing/Nowhere avec le grand Sufjan Stevens), magique (Love Can Be A Crime et Under The Water, un de mes titres préférés malgré), doux, tendre et enveloppant (Go Back et Sugar In My Hair) et décalé (Science Fiction Man avec ce je t'adore murmuré pendant la chanson, sublime).
Si les Américains ont un peu boudé cet album qu'ils qualifient gentiment de "ringard", les francophones réservent un bien meilleur accueil à cette perle rare qui a l'audace de ne se plier à aucune mode en offrant une note de bonheur naïve et de classe folle dans ce monde calculateur et cynique. Si une musique pouvait sauver le monde de sa violence et de sa sauvagerie, Clare & The Reasons serait la bonne adresse, des super héros chargés d'amener la tendresse, la beauté et plein d'étoiles dans nos yeux. Une sucrerie qu'il serait criminel de bouder. Un de mes albums préférés, à titre personnel, de 2007/2008.
Note Finale : A++(+)
PS : à écouter sur leur Myspace, en guise de soutien au candidat démocrate Obama, le groupe a repris Over The Rainbow et l'ont adapté à la circonstance, le résultat est absolument savoureux.
J-6 en ce qui concerne le prochain concert de Katie Melua à Forest National. Et oui, je remets le couvert après avoir assisté à son concert du 14 avril 2008. Je suis comme cela quand j'aime, je ne compte pas. En réalité, j'avais adoré le concert mais nous étions (mon futur mari et moi) un peu trop loin même si bien positionnés (juste en face). Cette fois-ci, grâce à Matthieu qui m'a averti de sa prochaine venue en Belgique, je me suis précipitée sur le site de Forest National et cette fois-ci, nous serons positionnés au parterre A au 6ème rang (places 119 et 120) autant dire assez près pour profiter pleinement du spectacle (plus besoin de regarder les écrans, ouf !). Donc, si certains d'entre-vous se rendent à ce concert, vous me trouverez facilement : outre ma position dans la salle, je suis plutôt grande (un peu plus d'1 mètre 75), blonde, au teint très clair et habillée (souvent) en noir, mon compagnon lui frôle les 2 mètres (vous ne pouvez pas le rater), et il circule, été comme hiver, en t-shirt. Bien entendu, je vous ferai un compte rendu de cette soirée.
PS : pour les fans de la belle, ne pas oublier la sortie de son premier best of The Collection qui sort le 24 octobre 2008 il contiendra 3 inédits et un DVD Live, les détails : 01. The Closest Thing To Crazy 02. Nine Million Bicycles 03. What A Wonderful World 04. If You Were A Sailboat 05. Piece By Piece 06. Call Off The Search 07. On The Road Again 08. Mary Pickford 09. Spider's Web 10. Thank You, Stars 11. I Cried For You 12. Crawling Up A Hill 13. Tiger In The Night 14. When You Taught Me How To Dance 05. Two Bare Feet 16 Toy Collection (Taken from The Feature Film Faintheart) 17. Somewhere In The Same Hotel
+DVD Live : The Arena Tour 2008, Live from Rotterdam.
Pour tous ceux qui s'impatientaient de la suite du premier opus Pirate's Gospel (2006/2007) qui ne sortira pas avant l'hiver 2008, voici une bonne nouvelle : elle prête sa voix à un projet musical dénommé : Headless Heroes pour leur opus The Silence of Love. Les producteurs du bébé : Eddie Bezalel (Mark Ronson) et Hugo Nicolson ont demandé à Alela de poser sa voix sur une piste, finalement elle sera la seule et unique chanteuse des dix reprises choisies par ce groupe de musiciens : 01. True Love Will Find You In The End (Daniel Johnston) 02. Just One Time (Juicy Lucy) 03. Here Before (Vashti Bunyan) 04. Just like Honey (The Jesus and Mary Chain) 05. To You (I Am Kloot) 06. Blues Run The Game (Jackson C. Frank) 07. Hey, Who Really Cares? (Linda Perhacs) 08. Nobody's Baby Now (Nick Cave) 09. The North Wind Blew South (Philamore Lincoln) 10. See My Love (The Gentle Soul)
Comme vous l'aurez compris, ce n'est pas un projet personnel d'Alela mais je sens qu'au vu des capacités vocales d'Alela cela pourrait être superbe. Premier extrait : Hey, Who Really Cares ? Mélancolique et émouvant :
Confirmation le 4 novembre 2008 dans les bacs français chez Fargo.
Petit Bonus Non Négligeable :
Pink Roses : une plage présente sur la version auto-produite de Pirate's Gospel (2004) - ou ici en tél. :
Ce groupe/couple The Old Believers originaire d'Alaska est à peine sorti de l'enfance qu'ils viennent agrémenter notre vie avec un premier LP Eight Golden Greats sorti en juillet 2008. Leur musique pop/folk/americana est des plus rafraîchissantes et propose 8 perles qui font au total un peu moins de 40 minutes de bonheur intégral. Une belle découverte 2008 que l'on appréciera désormais suivre de près.
That's All :
Betcher Ass :
The Trouble I've Met :
Bien entendu, inutile de vous rendre chez votre disquaire sous peine d'une immense déception étant donné que cet album n'est disponible qu'en version numérique que propose le groupe en téléchargement gratuit ! Ici le lien(il suffit de cliquer sur chaque chanson pour obtenir l'honneur de la télécharger)
C'est tout neuf, tout chaud : la version HQ d'Another Way To Die vient de sortir, le duo Alicia Keys / Jack White pour l'"hymne" du dernier James Bond : Quantum Of Solace. Cela s'avère une petite bombe qui vient réjouir l'auditrice en moi. Cela est-il pareil pour vous ?
Vous vous souvenez de l'adage de cette chanson de Janet Jackson et de Luther Vandross : The Best Things In Life Are Free. Dans ce cas de figure, il s'agit bien de l'amour de la musique qui peut-être gratuit. En effet, le groupe Vanilla Swingers propose gracieusement (une générosité que je n'oublierai pas ultérieurement) leur premier album éponyme téléchargable ici. Et ce que je peux vous dire c'est que leur musique qui vogue sur les belles eaux troubles de la dream/pop/électro devrait à coup sûr ravir ce qui vous sert d'oreille. Une jolie pépite. Trève de blabla inutile, écoutez, téléchargez et savourez :
Elle est dotée d'une voix grave, profonde et céleste, elle possède un univers artistique folk/americana sombre, mélancolique, noir mais surtout elle mérite votre attention. Son oncle est Vic Chesnutt et on comprend qu'il soutienne les projets musicaux de sa nièce car Liz Durrett est vraiment une chanteuse particulière de la trempe d'une Cat Power ou d'une Neko Case en devenir. Sa discographie est déjà composée de trois pépites : Husk (2005), Mezzanine (2006) et Outside Our Gates qui vient tout juste de sortir le 8 septembre 2008. Inutile de mentionner qu'elle sera de nouveau évoquée sur ce blog. Ce post n'est qu'un petit prélude.
Cela fait maintenant 10 ans que je connais Heather Nova, j'avais acheté à l'époque le sublime Siren. Elle possède l'une des plus belles voix féminines du monde et pourtant elle a soufflé le chaud avec des débuts fulgurants : Glow Stars (1993), Oyster (1995), Siren (1994) et le froid avec le moyen South (avec ce duo avec Eskobar digne d'un titre d'Emma Daumas) (2001). Entre-temps, elle a sorti un vrai joyau acoustique avec Storm (2003) mais ensuite a repris la mauvaise habitude du mainstream un peu trop lisse par moment sur le dernier opus en date Redbird (qui comprend tout de même quelques jolies plages dont une merveilleuse reprise de Wicked Game de Chris Issak) (2005).
Il y a 10 jours, Heather Nova a déclaré sur son site, à la surprise générale, qu'elle sortirait un nouvel opus Jasmin Flower le 10 octobre 2008 avec la tracklisting suivante : RIDE BEAUTIFUL STORM MAYBE TOMORROW OUT ON A LIMB EVERY SOLDIER IS A MOTHER’S SON OUT IN NEW MEXICO LOOKING FOR THE LIGHT HOLLOW IF I SHOULD DIE SAY SOMETHING FOLLOW ME IN GRACE
+ un cd Live sera inclus de sa dernière tournée (avantage appréciable car Heather est une bête de scène)
Elle semble excitée à l'idée de sortir cet opus qu'elle juge comme son album le plus solide : certaines chansons la mettent mal à l'aise ce qui signifierait qu'elle a puisé assez profondément pour découvrir des vérités bonnes ou mauvaises à entendre. En ce qui me concerne, tout ce que je veux ce n'est pas du mainstream trop lisse, je souhaiterai tant écouter sa belle voix mise en valeur par l'acoustique ou des arrangements sompteux comme sur Oyster, Siren ou Storm. Aucun son ne nous est encore parvenu mais cela ne va pas tarder. En tous les cas, je serai toujours là pour la soutenir, dans les bons et mauvais moments. Mais gageons déjà que celui-ci sera un bon !
...Until We Felt Red(2007) Tracklisting : 01. Yellowcake
02. Until We Felt Red
03. You Don't Have To Be Afraid
04. Goby 05. Jessica
06. First Brain 07. I Never Said I Love You
08. Ahuvati 09. These Are The Armies Of The Tyrannized 10. Second Brain 11. Soft Shoulder 12. Footsteps Die Out Forever, The 13. Gay Sons Of Lesbian Mothers
Mais qui est Kaki King ? Beaucoup d'entre vous ne la connaissent sûrement pas, sa musique est loin d'être médiatisée en francophonie. Si elle reconnue dans les pays anglo-saxons, grâce à son talent de guitariste hors normes (le magazine Rolling Stone lui a décerne le titre de Guitar God, une grande première pour une femme) : son excellent jeu de tapping à deux mains, mais dans l'ensemble elle est loin de se limiter à ce style. Ses deux premiers albums : Everybody Loves You (2003) et Legs To Make Us Longer (2004) sont des albums instrumentaux qui mettaient en avant son jeu prodigieux mais manquaient un zeste d'âme dans l'ensemble : cela se limitait (souvent mais pas toujours) à une démonstration d'un petit prodige mais (souvent) l'absence de mélodie, par moments, de profondeur du son (l'acoustique peut tuer l'acoustique), d'accessibilité et d'émotions font en sorte que s'ils restent très intéressants à écouter et découvrir (surtout Legs To Make Us Longer qui amorce le tournant musical suivant et qui propose de très bonnes chansons : Playing With Pink Noise, Neanderthal, My Insect Life sur lequel elle pose pour la première fois sa voix et Can The Gwot Save Us) ) pour montrer l'évolution de l'artiste, ils restent néanmoins relativement hermétiques pour moi (cela n'est que mon avis car ses deux premiers opus ont reçu beaucoup d'éloges et restent les préférés des puristes du genre).
Maintenant, j'ai eu un gros coup de foudre pour ses deux derniers opus que j'aimerais vous présenter. D'abord ...Until We Felt Red (2007) qui marque un tournant radical dans l'orientation musicale de Kaki King : elle troque sa guitare acoustique pour une lap steel, elle pose sa voix sur plusieurs morceaux et sa musique franchit la barrière du rock, de l'électro, du jazz et avant tout de la pop, en particulier de la dream pop car on se sent pousser des ailes à l'écoute de cet opus plus abordable, plus mélodique, plus harmonieux.Kaki King ne se limite plus à un étalage de tout son talent (elle a déjà fait ses preuves), elle se révèle une artiste à part entière avec un univers musical riche et profond. Tout d'abord, vous l'auriez deviné, sa voix : mutine, douce, fragile, celle d'une nymphe qui enchante, apporte une touche d'humanité bienvenue et s'harmonise parfaitement avec le reste de l'album acoustique. Elle se fait aider par John McEntire dans cette nouvelle esthétique du son : de nouveaux instruments apparaissent : des violoncelles, harpe, etc. pour la touche élégante et sophistiquée et Kaki n'hésite pas à user de couches sonores afin de lui apporter une vraie profondeur et un aspect dream pop.
La tâche de chroniquer en profondeur cet opus est vraiment compliquée car si les chansons de cet albums sont certes diversifiées, elles forment un ensemble homogène qu'il serait dommage de ne pas découvrir comme un tout cohérent. Dès l'ouverture de l'album, on se sent pris en charge avec Yellowcake qui nous offre un déluge de voix et de sensations. ...Until We Felt Red propose un son légèrement distordu, rock et aérien, le résultat est magistral, une vraie pépite. You Don't Have To Be Afraid nous fait le plaisir de réentendre ce timbre de voix si désarmant, cette chanson folk ouatée avec des arrangements somptueux qui me fait atteindre le septième ciel. Sublime. Goby est un morceau zen qui prône la détente avant de débarquer sur une autre pépite Jessica, très dream pop, une ambiance atmosphérique et planante qui me fait fondre. Divin. First Brain, première partie d'une dyptique musical, offre une élégance qui fait songer à l'orient. Un moment de plaisir et riche de zenitude.
I Never Said I Love You constitue un autre moment d'apothéose concernant cet opus : elle mêle habilement rock et jazz, une sucrerie à la fois douce et électrique. Un bijou. Ahuvati renoue avec ce son de guitare multiplié pour donner un son élégant et stylisé. On ne peut qu'applaudir l'émotion qui se dégage de ce morceau pourtant instrumental. De même, These Are The Armies Of The Tyrannized procure quelques frissons, une excellente piste également instrumentale et mélodiquement riche qui lorgne du côté pop/rock/folk. Second Brain rejoint parfaitement First Brain dans l'intention : le premier plus calme, celui accélère sensiblement le tempo pour mettre en lumière le jeu virtuose de Kaki qui de plus nous offre de très jolies vocalises. Que dire, j'adore ! Soft Shoulder entouré d'une ambiance oppressante et The Footsteps Die Out Forever qui est touché de spleen complètent le tableau avant de mettre en lumière l'une des chansons les plus populaires de Kaki : Gay Sons Of Lesbian Mothers. Entre folk, élecro et musique d'ambiance, cette musique qui offre une belle ampleur de sons met en exergue le talent de compositrice de Kaki, c'est superbe, one more time. La tête toujours dans les nuages après cette écoute.
je ne supporte pas les albums instrumentaux en général, je n'ai pas encore la maturité ou la patience pour décortiquer cette musique qui est encore réservée souvent (hélas) à certains "intellectuels" mais ici Kaki ouvre une porte vers le grand public (dont moi) sans renier l'aspect expérimental de sa musique. Pas une seule minute, je me suis ennuyée, ce fut un plaisir du début à la fin. Kaki ne se sent plus l'envie de mettre uniquement en avant sa technique irréprochable : la richesse et l'amplitude du son ainsi que des compositions mélodiques, des merveilles sont au premier plan de cet opus très réussi qui ne me lasse aucunement après de nombreuses écoutes. Si vous voulez écouter une musique atypique, je vous encourage fortement à écouter les extraits que je mets en ligne. Je pense que vous ne serez pas déçus.
Dreaming Of Revenge (2008) Tracklisting : 01. Bone Chaos In The Castle 02. Life Being What It Is
03. Sad American
04. Pull Me Out Alive
05. Montreal 06. Open Mouth
07. So Much For So Little 08. Saving Days In A Frozen Head
09. Air And Kilometers 10. Can Anyone Who Has Heard This Music Really Be A Bad Person? 11. 2 O'Clock 12. Zeitgeist
Il n'aura pas fallu attendre beaucoup de temps pour faire connaissance avec le successeur de ...Until we Felt Red (2006/2007). Depuis la fin 2007, cet opus était prêt à la commercialisation, mais bon il faut faire un peu mariner afin de se laisser désirée. De nouveau, Kaki King désire atteindre davantage le grand public en continuant à garder le cap vers une musique exigeante et de qualité. Encore plus pop (aidée de Malcolm Burn qui a déjà collaboré avec Peter Gabriel et Daniel Lanois) et composé de sublimes envolées musicales aériennes sont au rendez-vous de ce quatrième excellent opus qui représente son travail le plus abouti et accessible.
Bone Chaos In The Castle reprend le fil de Gay Sons Of Lesbian Mothers avec cette petite touche électrique et un rythme plus affirmé, vivant, qui ouvre cet opus. Accessible et virtuose. Les doigts dans le nez pour Kaki. Life Being What It It Is permet d'affirmer le joli brin de voix de Kaki, elle ne se limite plus à un chant éthéré mais à un chant rempli d'émotions, un moment de bonheur car je viens de voir éclore une vraie chanteuse. Sad American est le premier grand highlight de l'album : fluide et douce, cette chanson au son aérien nous renvoie à l'envie de rêver face au ciel. Magique. Pull Me Out Alive est la première chanson que l'on peut qualifier de pop pure : le résultat est tout simplement somptueux et inattendu. Alors que l'on infeste la FM de chansons calibrées et insupportables (quoi z'avez pas écouter le monstrueux Disturbia de Rihanna alias Ragnagna) qui détruisent les oreilles et le cerveau à petit feu, voici Pull Me Out Alive qui constitue une excellente alternative : la voix de Kaki sublimée (réverbérée), des arrangements superbes, un refrain hyper catchy, bref une bombe nucléaire pour la FM insensible à tant de beauté.
A l'instar de beaucoup d'artistes qui écrivent lorsqu'ils sont enveloppés par le spleen, Kaki écrit uniquement quand elle se sent triste et pourtant elle a avouée que Montreal est l'une des très rares chansons qu'elle a écrite quand elle se sentait heureuse, et l'espoir éclot de façon magnifique sur cette chanson rythmée mais apaisante qui nous plonge dans une ambiance contemplative bienvenue les jours de stress. Superbe. Open Mouth renoue avec la douceur et l'élégance qui caractérisent si bien à Kaki. Le jeu de guitare de Kaki + les sublimes arrangements de cordes : un mélange original, un bijou. De même So Much For So Little est un morceau fort de par sa mélodie et ses arrangements, un morceau qui se laisse apprécier avec délectation. Saving Days In A Frozen Head nous rappelle, à juste titre, à quel point il est agréable d'entendre le doux son de la voix de Kaki, une piste délicieuse. Air And Kilometers est une magnifique piste qui nous en met plein les oreilles de part les arrangements sophistiqués et son aspect dynamique.
Can Anyone Who Has Heard This Music Really Be A Bad Person ?, outre son titre à rallonge possède l'intérêt particulier d'être une excellente piste qui oscille entre la contemplation d'un morceau dream pop et la nervosité d'un morceau rock. Sophistiqué et doté d'un final somptueux. 2 O'Clock constitue pour les pays autres qu'européens la fameuse chanson de clôture, mélodique, riche et intense qui démontrent à les grandes qualités qui caractérisent le chant et le jeu de guitare de Kaki. Bande de petits veinards que nous sommes les européens, nous avons droit à une Bonus Track de premier choix : Zeitgeist qui est résolument à catégoriser dans l'indie rock expérimental, un morceau très intense qui signe également une forme d'apothéose à cet album.
De nouveau beaucoup de plaisir d'écouter cet du début à la fin. Dreaming Of Revenge va davantage droit au but que son prédécesseur qui comptait davantage de plages contemplatives. Ici, le rythme est un peu plus soutenu, plus dynamique. Le chant de Kaki est un peu plus rare (seulement sur 4 chansons) mais est résolument plus affirmé, plus engagé, il n'est plus utilisé pour auréolé une chanson mais fait partie intégrante de la chanson, en avant poste, ce qui ouvre de nouveaux horizons plutôt encourageants pour obtenir un album davantage vocal car j'adoore le son sa voix. Si cet album est le plus accessible, la qualité ne faiblit jamais, la sophistication des arrangements est à son paroxysme et démontre que Kaki est loin de s'endormir sur ses lauriers, elle se réinvente à chaque fois avec réussite et culot. C'est indéniablement la marque des plus grands qui la caractérise. Un des albums les plus agréables à écouter et découvrir de 2008. Plongez !