Quand j'ai appris en octobre 2008 que Kelli Ali alias Kelli Dalton (de son vrai nom) alias l'ex-chanteuse remerciée du groupe de trip hop à la noix Sneaker Pimps (ne me dites pas le contraire mis à part un ou deux morceaux, ce groupe craignait, voir ici ou ici, encore désolée de vous remémorer ce que vous auriez préféré oublier... pour toujours) avait pour projet de sortir un album de folk music fin novembre 2008, je n'y croyais pas une seule seconde. J'ai tout de même fait l'effort de me rendre sur son MySpace pour me rendre compte de l'étendue des dégâts. Je ne m'attendais pas à tomber follement amoureuse de son nouveau projet (qui fait suite à un carrière solo peu marquante et qui fait suite à un long voyage initiatique que la demoiselle à réalisé en Californie et au Mexique, un vrai miracle à du se produire sur place... une fois de plus quelle mauvaise langue je peux être).
Pour ce projet, Kelli Ali a réussi une fois de plus à convaincre sa maison de disque One Little Indian (qui a produit ses deux anciens albums studios pop/électro) et surtout son nouveau producteur : le légendaire Max Richter (compositeur allemand de musique classique et électronique, il est à l'origine du retour de la muse du du folk anglais Vashti Bunyan pour son deuxième album Lookaftering en 2005 soit 35 ans après son unique album studio devenu culte : Just Another Diamond Day et a travaillé avec les hypeux d'Animal Collective). Bref, Kelli Ali a su s'entourer afin de mener à bien ce projet de musique folk et le résultat (me concernant) est plus qu'à la hauteur, j'en suis presque fanatique. Rien de bien révolutionnaire, c'est un album de musique folk de facture classique parsemé de touches psychédéliques et médiévales mais quel bonheur d'entendre l'émouvante voix de Kelli Ali posée de façon délicate et en nuance sur des arrangements et instrumentaux somptueux. Cette musique douce est de loin l'écrin idéal pour la magnifique voix juvénile de Kelli Ali. Jamais, elle n'aura autant convaincu : sa façon d'interpréter ses textes est subtile et exquise.
Dancing Bears débute en douceur l'album : un monde féerique se dévoile peu à peu grâce à cette voix si charmante capable d'ensorceler et les arrangements musicaux charmants (flûtes, guitare acoustique, etc.). Léger, presque festif, le résultat est magnifique. Plus sombre, One Day At The Time prend le relais pour nous plonger dans un doux songe clair obscur. Cette ballade est un bijou, un de mes morceaux préférés. Émouvant et superbement arrangé. Plus folklorique, The Savages nous introduit à un folk moyenâgeux. Les choeurs et l'orchestration enchantent les oreilles. La ballade mélancolique Heavens Door peut paraître tendre presque lumineuse de par ses arrangements, un contraste assumé par rapport à la mélancolie des paroles et à la légèrement voix chevrotante de Kelli. Un Highlight de l'album sans conteste, mélodiquement parfait. Urique installe une ambiance à la fois mystérieuse et d'une douceur infinie. Une belle lullabye.
Plus "déroutant", plus envoûtant, le psychédélisme de Rocking Horse hypnotise l'auditeur, un morceau éclatant. September Sky, par contre, est tendrement planant. L'élégant et raffiné A Storm In A Teacup est d'une beauté à couper le souffle. Cependant, ce n'est rien en comparaison avec la douce nostalgie dégagée avec le ténébreux The Kiss. La voix de Kelli Ali atteint des sommets sans même prononcer de mots distincts. Son chant de sirène est plus que ravissant et que dire de ce superbe instrumental désenchanté. Mais, mes deux morceaux préférés se suivent : l'incroyable Flowers duquel se dégage une magie, une féerie et une intensité particulières (à écouter jusqu'au bout pour le superbe instrumental) et le mélodramatique Water Under The Bridge qui me donne la chair de poule à chaque écoute. Des petits chefs d'oeuvre. Objectivement, les deux dernières chansons sont aussi excellentes : le médiéval What To Do est doté d'un charme fou et l'instrumental The Kiss Epilogue clôture l'opus de façon somptueuse. La grande classe.
100/100 : gros coup de coeur pour cet album folk qui n'est peut être pas original (je m'en fous) mais qui est brillamment exécuté par Kelli Ali qui s'offre une résurrection musicale inattendue et s'impose comme une vraie artiste grâce en partie à son producteur et musicien principal : Max Richter. A eux deux, ils insufflent une âme féerique à cet opus des plus envoûtants. Un de mes chouchous de 2008, je ne me lasse pas de le réécouter en boucle et de (re)succomber à son charme.
P.S. : pour information : à destination de ceux qui aimeraient se procurer l'album qui reste très compliqué à trouver que cela soit chez les disquaires habituels, les sites de vente en ligne tels que PriceMinister ou e-bay, je vous conseille de vous rendre sur son MySpace ou il est en vente par le biais de PayPal (compte sécurisé qui est alimenté par carte bancaire ou virement bancaire, selon le choix) pour 8 livres sterling (+ 2 livres de frais d'envoi) = 10 livres sterling ce qui fait approximativement un peu plus de 11 euros vue le cours très bas de la livre. Profitez-en, le prix est vraiment accessible !
2 commentaires:
Très très belle découverte ! J'aime beaucoup...
Par contre, je ne suis pas d'accord avec toi sur Sneaker Pimps dont "Six Underground" est quand même un des grands moments pop des années 90 ;-)
C'est vraiment agréable, je vais essayer d'en découvrir plus :)
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