2010 - Moto Boy - Lost in The Call - Review - Chronique d'un artiste qui remet le romantisme au goût du jour

Découvert l'an passé, en raison de la très spéciale cover de son premier album Eponyme (chroniqué et en écoute ici), Oskar Humlebo alias Moto Boy m'a véritablement impressionnée. Sa voix androgyne et angélique si caressante à l'oreille n'y était pas pour rien. Cependant sa proposition musicale m'a également enthousiasmée : une musique lyrique et passionnée, qui s'inspirait des aspects voluptueux et naïfs des eighites (et des débuts des 90's) romantiques. L'artiste nous a offert un florilège de mélodies incandescentes toutes plus belles les unes que les autres, inutile de dire que le second album était attendu au tournant. Sorti en février 2010, Oskar n'a pas changé fondamentalement sa façon de travailler : il reste seul maître aux manettes de ce nouvel opus, accumulant par la même occasion les casquettes artistiques d'auteur, compositeur, multi instrumentaliste, arrangeur et producteur ; une liberté artistique rêvée que lui a concédé sans batailler son très chouette label Songs I Wish I Had Written.

Si son univers musical a relativement subit peu de modifications, on relèvera que sa musique s'avère plus épurée, adoucie et nuancée, le ton est également plus mélancolique un peu comme si après la fougue et l'embrasement qui ressortaient du premier album, s'ensuivait la déception amoureuse qui laisse meurtri l'amoureux éconduit. La première écoute (néanmoins pas assez attentive avec le recul) a été convaincante mais pas de la façon que j'espérais, en effet, la fougue qui animait ses débuts a fait place à (presque) uniquement des ballades langoureuses, voluptueuses, épiques et profondément mélancoliques voire désespérées. Cela peut déconcerter mais rapidement on se surprend à se délecter de ce tournant musical. N'étant pas à la base, une inconditionnelle des voix masculines, ni de la musique dite "romantique", j'ai pourtant rapidement été réellement touchée par la poésie et le doux lyrisme de cet artiste fort attachant.

L'album, dans son entièreté, est une véritable ode à l'amour déçu sous toutes ses formes, un hymne aux amoureux inconsolables et le résultat est tout simplement magnifique. A Differend Kind Of Love débute sur des percussions feutrées et réverbérées pour prendre son envol vers des sonorités qui allie rock noisy et musique classique. Brillant. The Heart Is A Rebel tout comme When My Heart Was High sont les morceaux les plus énergiques et lumineux. Deux "up tempo" délicatement arrangés et grandioses. Early Grave est sans conteste l'un des highlight de l'album, cette chanson au romantisme exacerbé possède un charme fou et un refrain terriblement entêtant. Magnifique. L'appel désespéré de Don't Release Me From Your Spell vous donnera la chair de poule. Ce morceau lo-fi éthéré est fabuleux. Siekas est un instrumental ensorcelant de toute beauté et d'une élégance rare. Magique. Le velouté Nite Time Is My Time possède une saveur angélique rassurante tandis que If Only YOur Bed Could Cry (sortie l'an passé en duo avec Tityo mais qui est dans son essence une chanson d'Oskar) est une magnifique complainte céleste à vous briser le coeur. Cette nouvelle version gagne en pureté et simplicité. Le désespoir et la grâce paradisiaque du somptueux et indolent Lids couplée au minimalisme enchanteur de The Way I Feel Tonite clôturent de façon parfaite cet album merveilleux.

Un second album plus sombre, exigeant, travaillé, en un mot plus mature. Moto Boy est le real deal pour les amoureux de belles musiques dreamy et romantiques. Un must have de 2010.

Note Finale : 17/20

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Sur son label Songs I Wish I Had Written à prix très abordable ici

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