Si Attitude & Orbit Control de Jeanette Lindström s'avérait le meilleur album de jazz scandinave en 2009 avec son grammy suédois remporté dans cette même catégorie cette année là, The Show, l'album live de Lina Nyberg, qui a convoité également cette récompense ultime n'est pas loin de l'excellence du premier cité. Lina Nyberg n'en est pas à son coup d'essai. En effet, cette jeune dame née dans les années 70's a signé avec ce treizième album ses vingt années passées en tant qu'artiste. Elle s'est imposée peu à peu comme une artiste absolument incontournable en scandinavie : au départ, elle avait entamée une carrière jazzy assez classique avec de très beaux albums de reprises mais peu à peu, elle s'est envolée vers d'autres cieux plus prolifiques et gratifiants. Désormais, si elle ne délaisse pas les reprises, elle est reconnue avant tout pour son sens de l'improvisation autant en studio qu'en live, pour ses compositions fantasques et créatives et sa présence scénique plus que charismatique. Sa voix soulful chaude, profonde et puissante subjugue l'auditeur dès sa découverte.
Je l'admets de suite, The Show n'est pas l'introduction parfaite pour découvrir Lina Nyberg, un live ne représente au final (et au mieux) qu'un moment de grâce parmi d'autres et ne permet pas toujours de se faire une idée précise d'un(e) artiste et de son univers musical mais en ce qui concerne Lina Nyberg, The Show est un aperçu, un instantané génial de la créativité de cette dernière. Le ton est donné avec la reprise Where Did They Go (qui a été déjà immortalisée par Peggy Lee), la présence vocale de l'artiste est fulgurante, virevoltante, son swing y est implacable. Du côté des compositions originales de Lina, l'auditeur est particulièrement bien servi : le côté théâtral et/ou baroque de Lina plus flamboyante que jamais sur Say It Isn't So et Yakohomo, mais elle peut se montrer plus subtile et déjantée sur One Little Step, I Am A Fish (unique morceau studio), le Medley : Jamaica Farewell/Elmer Wallo/Bigfoot nous procurera une petite pause bienvenue avec ce morceau de facture plus "classique" et posée avant d'attaquer la dernière partie toujours haute en couleurs avec la farce tragi comique Sailor Song ou encore la ré interprétation de I've Grown Accustomed To Her Face issue de la comédie musicale My Fair Lady. Tout un programme.
Je ne dis pas que cet album est à la portée de tous. Il s'agit d'un jazz flamboyant qui laisse place à l'improvisation, à la créativité et à l'émotion du moment, pas de celle que l'on crée de toutes pièces en studio. Brillant et improbable. Un trip musical qui sort de l'ordinaire dilligenté par une artiste palpitante.
Note Finale : 17/20
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2 commentaires:
C'est vrai que c'est extrêmement original mais çà demande à être apprivoisé contrairement à Jeanette Lindstrom qui est plus ''accessible''. Belle découverte.
@ Fritz :
Comme tu le dis celui de jeanette est plus abordable, celui-ci est un live et en plus assez expérimental, il requiert quelques efforts supplémentaires mais on est vite subjugué par la capacité à improviser de la jazzwoman.
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