Ce n'est pas évident de découvrir la musique de Jeanne Marie Boes. Non, c'est vrai, quand vous l'écoutez la première et même les quelques fois d'après, vous avez beau faire des efforts, son incroyable voix fait juste l'effet d'une claque reléguant en arrière plan sa musique involontairement. Puissante, maîtrisée, chaleureuse, elle vous enveloppe puis vous étreint jusqu'en avoir le souffle coupé. De suite, je me suite précipitée de contacter l'artiste afin de me procurer sa discographie pour faire le point sur la carrière de celle-ci qui est encore à ses balbutiements malgré la sortie de 3 Lp's en l'espace d'un peu plus d'un an. Cette toute jeune artiste d'une petite vingtaine d'année impressionne de par la maturité et le naturel qui s'en dégage. Le plus souvent accompagnée de sa voix et de son piano, la musicienne américaine débute avec le timide mais prometteur One Sweet Ride (publié en mai 2009) avant de vraiment exploser sur le successeur A Seasoned Heart à peine un mois plus tard. Sur cet album plus sobre, elle démontre que la soul matinée de pop n'est pas un genre kitsh ou dépassé mais peut être intemporel. Chase Desire, apparu en août 2010 - soit an an après son prédécesseur -, s'avère encore plus abouti : les mélodies et arrangements sont davantage travaillés et mémorables, de plus, la voix de Jeanne Marie a gagné en ampleur et en souffle.
Toujours écrit et composé principalement par la jeune femme, cet album s'inscrit toujours dans la mode des sonorités soul/pop vintage à l'image des récents travaux de Diane Birch, Florence Rawlings, etc. mais Jeanne Marie Boes arrive a se démarquer avec sa propre recette maison mêlant, avec un belle conviction et sincérité, jazz, soul, blues, variété et mélodies pop. L'album s'ouvre avec l'onctueux et amer Can't Say You Didn't Know avant d'enchaîner sur le jazzy et sexy Convince Me, Baby. Deux petits bijoux. (Ain't It) Just Like A Woman aurait pu être à 100% composé dans les seventies. Ce beau morceau, qui possède la chaleur d'écoute du vinyl, est doté un refrain bluesy et électrique puissant et mémorable. Faisant davantage dans la nuance, telle une féline, Jeanne Marie Boes habite de façon instinctive et élégante Let Me Down Easy avant de nous transmettre sa pêche sur le lumineux et rafraîchissant Promising Girl et de nous propulser au paradis à travers l'envoûtant, émouvant et éthéré I Love You. And Paris Too souffre d'être trop pompeux et caricatural tant dans le domaine du chant que dans les arrangements qui font songer à la variété des seventies et l'on pourrait penser la même chose du morceau successeur le théâtral The Closer We Got. Cependant, ce dernier réussit là ou échoue justement le premier : il s'agit d'un titre en crescendo vraiment bien exécuté. Je reste partagée sur Every Now And Then, c'est clair qu'il peut paraître too much et sucré néanmoins il procure quelques jolis frissons grâce à la sincère interprétation de sa créatrice. Le titre éponyme clôt l'album sur un sublime mid tempo sombre, nerveux et ensorcelant.
A défaut d'être un album parfait, Chase Desire reste une superbe introduction à l'une des plus spectaculaires voix découvertes pour ma part en 2010 : Jeanne Marie Boes.
Note Finale : 15/20
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1 commentaires:
La première chose qui m'a frappé en voyant cette rubrique c'est la photo de la pochette. Elle a un regard d'une tristesse.. on voit en elle déjà une vie bien remplie.
Puis bien sur je l'ai écouté, et la... idem! sa voix... quel âge déjà...? 20 ans!!! et bin..!
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