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lundi 3 mai 2010

2010 - Holly Miranda - The Magician's Private Library - Review - Chronique d'une magicienne qui se prend pour le marchand de sable






J'avais déjà eu le plaisir de me laisser séduire par la musique indie d'Holly Miranda lors de la sortie de son Ep Sleep On Fire l'an passé (en écoute ici). Cette autodidacte qui a appris, entre autre, la guitare et la trompette, a fait partie d'un groupe The Jealous Girlfriends au début des années 2000's avant de songer convoler seule après la sortie de deux albums (une session sur Daytrotter est à prendre ici) dont le dernier date de 2007. Tout comme l'Ep, son premier album The Magician's Private Library (sorti en février 2010) a bénéficié des soins du producteur Dave Sitek (TV On The Radio, Yeah Yeah Yeahs, etc.) ce qui lui vaut des critiques dans la presse en général relativement fraîches, ces dernier ne sachant pas déceler la délimitation exacte entre le travail d'auteur, compositrice et multi-instrumentaliste de la belle demoiselle américaine et celui de son producteur, véritable magicien des sonorités.

Je ne sais pas si c'est de la misogynie ou du réalisme, car comment le dire ? Quand il s'agit d'un homme qui se fait accompagné d'un producteur aussi connu soit-il (ou dans ce cas de figure reconnu pour la qualité musicale visionnaire de ses travaux), les "critiqueurs" en tous genres, en général, ne font pas trop de rapprochements et ne remettent pas en question de facto les qualités de l'artiste mais bon soyons zen, la patte sonique de Dave Sitek est plus qu'évidente sur The Magician's Private Library. Les atmopshères oniriques, denses, lyriques ou ludiques de l'album sont créées grâce à une alliance astucieuse, esthétique et clinique des genres folk, indie rock, pop, électro et jazz. Le résultat s'avère, le plus souvent, psychédélique, épique, aérien, glacé, voluptueux, en un mot orgasmique.

Il suffit d'une seule écoute pour se sentir transporté dans le monde merveilleusement inquiétant et enchanteur d'Holly Miranda : Forest Green Oh Forest Green ouvre le bal de façon assez originale entre sonorités électroniques et big band en arrière plan, le tout parvenant a dégager une luminosité incroyable. Premier morceau épique avec Joints, la grosse tuerie de l'album, un trip acid jazz/indie rock fantasmagorique, somptueux et ensorcelant. Je n'hésite pas à dire que c'est non seulement l'un des meilleurs morceaux de l'année mais également à lui décerner le titre de petit chef d'oeuvre. Waves est également l'un des morceaux les plus envoûtants de l'album, il débute avec des cuivres lui donnant une touche soul pour ensuite nous promener le long d'une plage de spleen incroyablement belle, scintillante et vaporeuse. Magistral. No One Just Is vient rompre cette belle harmonie blanche et céleste, présente sur les trois premiers morceaux, pour nous faire frissonner sur un rythme lancinant et torturé. Une piste terriblement captivante. Mon morceau préféré. Slow Burn Treason revient presque dans la normalité du ton général de l'album : enchanteur et mélancolique, toujours incroyablement riche, cajoleur et beau. Plus enlevé, Sweet Dreams renoue, de façon merveilleuse, avec le trip acid jazz éclatant et planant. Lullaby moderne et ludique Everytime I Go To Sleep est un petit bijou rêveur qui contraste avec le rythme saccadé et hypnotique sur l'addictif High Tide. La douceur et la brièveté de Canvas en font un petit bijou délicat et précieux mais c'est à Sleep On Fire auquel revient le privilège de clôturer l'album sur une note psychédélique et revigorante.

Sans parvenir toutefois à égaler les déesses que sont St Vincent ou encore My Brightest Diamond, Holly Miranda s'impose brillamment, avec ce premier opus, dans le monde indie folk/rock féminin. Un album surprenant pour faire des rêves enchanteurs qui hanteront vos journées.

Note Finale : 17/20

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Holly Miranda - The Magician's Private Library (Bonus Track Version)



3 commentaires:

Fritz a dit…

Ouais, je pense que c'est plutôt du réalisme; les reviewers ont souvent cette image des artistes féminines comme étant très influençables et ayant moins d'intégrité artistique que les hommes.

Ceci dit, j'aime vraiment beaucoup; un beau talent à suivre. J'adore quand la pochette d'un album représente bien l'album (car je suis coupable d'acheter des albums par coup de coeur pour la pochette).

saab a dit…

@ Fritz :
Holly est vraiment un talent à suivre comme tu le dis, je la compare aux plus grandes à mes yeux, un bon signe ;-)

En ce qui concerne la couverture, en effet, celle-ci est souvent éloquente et donne tout de même envie de se procurer l'album, c'est plus q'un emballage d'un contenu quelconque ;-)

Dsata a dit…

Bravo pour cette chronique, et merci pour le lien vers la session Daytrotter de The Jealous Girlfriends.

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