Je la connaissais depuis 2006 dès la sortie de son premier opus Until Death Comes mais cela n'est que depuis une semaine que je redécouvre cette jeune femme sudéoise (je vais devoir bientôt renommer mon blog comme suit : with nordic music in my mind). Comment ai-je pu ne pas être sensible à sa musique ? Je ne sais pas, je devais être grognon car son premier album était déjà une merveille (et je pèse mes mots, je n'enjolive pas) : des arrangements minimalistes, une fille à la voix haut perchée, un brin surannée (juste irrésistible), une écriture fine, drôle ou sarcastique et un piano. Une formule simple (me direz-vous) mais son univers musical, pour le moins original, évoque Joni Mitchell, The Ronnettes ou Eric Satie. Elle peut également être une cousine pas si éloignée de l'artiste suédoise Hello Saferideou de son ami (également suédois) le magnifique crooner Jens Lekman(ils sont signés tous les deux chez le label Secretly Canadian).
Mais la vraie nouvelle, c'est la sortie au début novembre 2008 de son deuxième album Silence Is Wild grâce auquel j'ai pu la redécouvrir et dès le premier morceau cela a été une claque monumentale. Cet opus bénéficie d'une belle production, des arrangements plus sophistiqués, d'une écriture plus aiguisée que jamais (elle n'hésite pas à parler de sujets controversés comme l'avortement) et toujours de la présence de cette magnifique voix puissante, émouvante et expressive. C'est drôle, c'est triste, c'est plus qu'excellent. Je viens de commander les deux albums après les avoir écoutés attentivement, par conséquent attendez -vous à la revoir passer sur mon blog fin novembre pour une analyse un peu plus fouillée, car il y a beaucoup à dire sur Frida. Quelques extraits de ce deuxième album (j'ai éprouvé des difficultés à choisir, c'est dire la qualité de l'album) :
Enemy Within (la plus belle chanson de l'année selon le chroniqueur de magicrpm) :
London! :
Scandinivian Blonde (drôle, fun, too smart) :
Site Officiel(de belles photos à télécharger + possibilité de commander son album par le biais de son label)
Tout d'abord, je tiens à remercier Sleepyhead (je vous conseille vivement de vous rendre sur son blog musical ici), je rêvais d'un tag musical. A la base, ce tag nous impose de choisir 5 morceaux qui nous ressemblent et d'expliquer pourquoi (c'est grâce à Sappho que je le sais, et maintenant je vous invite à vous rendre sur son blog personnel qui ne manque ni d'humour ni d'auto-dérision icimais vous revenez, hein...). Mais, à l'image de SleepyHead, je ne vais en faire qu'à ma tête et décider de changer un peu les règles du tag : cela sera le choix de 5 morceaux (+ 2 bonus tracks, vous le constater je retriche) qui m'ont touchée droit au coeur, des chansons d'amour souvent malheureuses, vindicatives, intérogatives ou mélancoliques.
Une petite présentation de la playlist :
- When Did You Stop Loving Me, When Did I Stop Loving Youde Marvin Gaye (Here, My Dear - 1978) Cette chanson, écrite par Marvin Gaye suite à son divorce, possède un rythme groove/jazzy incroyable qui hante cette chanson amère sur les relations hommes-femmes. L'album Here, My Dear est le plus personnel de l'artiste.
- I Love Youde Mary J. Blige (My Life -1995) Cette chanson urbaine montre une Mary qui donne tout : ses tripes, son coeur, elle chante un amour impossible de façon magistrale.
- What Color Is Love de Terry Callier (What Color Is Love - 1972)
Quelle claque cette chanson, la sérénité et la sagesse de Terry Callier atteignent leur apothéose sur cette chanson en forme de questionnement.
- It Doesn't Matter de Alison Kraus & Union Station (So Long, So Wrong - 1997) C'est vrai cette chanson paraît-il est apparue dans cette fameuse série pour ados (je n'étais pas au courant, à l'époque je ne la regardais pas). Cependant, cela n'enlève en rien la portée magique de cette ballade atmosphérique.
- Captured de Bic Runga (Birds - 1995) Frissons garantis à l'écoute de cette magnifique ballade sur laquelle les douces vocalises de Bic Runga frappent en plein coeur.
- Horse Tears de Goldfrapp (Felt Mountain - 2000)
Cettte chanson est un joyau de mélancolie. Une classe folle.
- Symptom Unknown de Maxwell(Now - 2001)
Ballade dépressive sur le manque crée par l'absence d'une personne aimée. La chanson la plus personnelle de Maxwell.
Tracklisting : 01. Calling Your Name 02. Mary 03. Want Me Back
04. Indeed In Love
05. Never Happy 06. Sleep Late
07. Take A Chance 08. Don't Go Away 09. Don't Come Back 10. In Your Eyes
Personne n'en a parlé encore sur la blogosphère francophone, à moi l'honneur de vous introduire à cette chanteuse polymorphe. Enfant de la balle, ses parents sont acteurs - le père est Dabney Coleman - dotée d'une voix souple, douce, chaude, sensuelle, sublime et d'un sens aigu de la performance scénique (c'est son terrain) Quincy a tout pour plaire, cependant la jeune femme américaine est en quelque sorte noyée sous l'avalanche de nouvelles chanteuses en tous genres mieux promotionnées que cette dernière qui n'hésite cependant pas a étonner en multipliant des incrusions dans différents styles musicaux : jazz, pop, rock, bossa nova, country, etc.
Une excellente et méconnaissable reprise en Live du morceau culte L. A. Woman des The Doors
En 2003, elle avait déjà sorti Also Known as Mary qui est passé hélas inaperçu mais en 2006 Come Closer vient réparer cette injustice, certes l'album ne bénéficie pas de promotion béton mais Quincy Coleman multiplie les concerts afin de mettre en avant toutes les qualités de ce très bel opus ovationné par la critique américaine. Après avoir bataillé sur ebay en Amérique j'ai réussi à me procurer une copie de cet album qui n'est pas distribué en Europe. Et je peux dire sans arrière pensée : ce n'est que du bonheur, un délice à écouter. Calling Your Name a tout pour être un hit : cette chanson qui possède un refrain accrocheur possède une instrumentation pour le moins déroutante : mélanger une guitare électrique avec un accordéon peut sembler impromptu, et pourtant cela a un charme fou, de plus la voix sensuelle de Quincy ne peut que faire des ravages. Mary de nouveau provoque une sensation d'un délicieux décalage : banjo, piano, clarinette, etc. (arrangements jazzy) + un refrain accrocheur = petit bijou.
Want Me Back sort des sentiers des deux précédentes pistes qui se voulaient légères et lumineuses. Cette chanson sur la trahison d'une grande justesse est sublime : sombre, dotée d'une instrumentation incroyable. Une pépite. A écouter. J'ai succombé aux charmes d'Indeed In Love dès sa première écoute : ukulélé et voix câline au possible, une touche de paradis sur terre. Sans conteste l'une de mes préférées. Never Happy dans la même veine que Want Me Back est une superbe piste sombre qui bénéficie d'une belle instrumentation qui donne un aspect cabaret jazz. Le doux et sensible Sleep Late appelle davantage le style piano bar dans le sens noble du terme tandis que le sémillant Take A Chance fait songer aux comédies musicales de Brodway et le magnifique Don't Go Away nous plonge dans le monde des saloons de l'Ouest ce qui donne définitivement un ton très cinématographique à cet album. L'excellente prise live Don't Come Back reste dans un univers légèrement teinté de country pour finir sur In Your Eyes, peut être la meilleure piste, ce morceau vaut de l'or, le genre de morceau qui pourrait être un classique mais qui n'en sera à coup sûr jamais un. Des paroles inspirées sur la rupture et son ressenti, une prestation vocale captivante toute en finesse et nuances. Je suis éblouie par cette chanson. Un chef d'oeuvre.
90/100 : au final il s'agit d'un album aussi accessible qu'intelligent, ce qui est plutôt rare. Les chansons s'enchaînent avec un plaisir de la découverte non feint. Des musiciens doués, des arrangements inspirés (le cinéma est une référence: Lynch, Taratino, etc.) et une auteur/compositrice qui joue tous les rôles : de la femme sensuelle à la femme désabusée avec souplesse et créativité, jamais elle ne joue la carte de la facilité sa magnifique voix est modulable à souhait, c'est qu'elle est capable d'entrer dans la cour des grands si on lui donne cette occasion. Un album fait pour se faire plaisir et qui peut apporter bien des surprises. A ne pas rater les vidéos car Quincy est avant tout une artiste qui vit sur scène et offre de très belles prestations.
03. Can Do 04. Out There 05. The Desperate Kingdom of Love
06. Increment of Love 07. Spiral 08. Pitch & Sway
09. Muck Machine
10. Belly Full Of Fire 11. Saturated Beyond Repair 12. World’s End State Park 13. Well Enough Alone
Je comptais vous faire partager ma chronique du dernier album de Calexico : Carried To Dust et j'ai... effacé cette dernière car je ne trouvais aucune qualité plus qu'ordinaire à ce cd, cela peut paraître dur mais je l'ai trouvé finalement aussi insipide que peu inspiré, d'ailleurs je pense sérieusement à le revendre (ce qui m'arrive très rarement). Alors j'ai pris la décision de chroniquer et de partager un vrai coup de coeur de cette année d'un autre groupe originaire de Tucson (Arizona) : Giant Sand. Dès la découverte du leader de ce groupe : Howie Gelb (dans la veine d'un Lee Hazelwood, Lou Reed ou de Leonard Cohen) je suis tombée sous le charme de cet auteur/compositeur charismatique à la voix profonde et grave. Qui est ce groupe ? En réalité le groupe fondé dans les années 70's a déjà sorti plus d'une vingtaine d'albums et le leader plus de dix, je ne les ai pas écoutés, je ne connais pas le groupe autrement que par le prisme de cet album par conséquent je peux simplement dire que cet album qui mélange d'americana, country, rock et jazz m'a beaucoup plu et que c'est finalement la seule chose qui compte un tant soit peu.
Stranted Pearl n'aurait pas volé sa place sur un album du duo Isobel Campbell/ Mark Lanegan, d'ailleurs l'invitée n'est personne d'autre que l'éthérale et magnifique Isobel. D'ailleurs cette ballade douce amère aux accents country est tout simplement somptueuse et envoûtante. A écouter. Without A Word lui inaugure un duo avec une de mes chanteuses préférées la fameuse Neko Case sur un fond country rock plus lumineux, le résultat est du plus bel effet, une autre perle à écouter. Can Do se place toujours dans le haut du panier, Howie se fait davantage cabotin mais le ton de la chanson est résolument tourné vers le désespoir. Une piste americana classique mais très séduisante qui bénéficie de la participation de M. Ward. Out There est une piste nonchalante et mélancolique dans laquelle Howie Gelb irradie en cowboy meurtri malgré le propos sombre de la chanson.
The Desperate Kingdom of Love est une reprise d'une chanson de P.J. Harvey parue sur son album Uh Huh Her (2006). Jazzy et country, cette ballade dépressive est un petit chef d'oeuvre, un grand highlight de l'album à écouter absolument. Increment of Love possède un petit côté mariachi indolent qui nous invite au songe sous une atmosphère aride et brûlante. Spiral avec au chant Henriette Sennenvaldt (du groupe danois Under Byen) propose une ballade jazzy attachante aux arrangements élégants tandis que Pitch & Sway nous replonge dans une atmosphère désertique empreinte d'une mélancolie très marquée. Lucie Idlout apporte une touche féminine ensorcelante. Magnifique. Muck Machine annonce une fin d'album davantage expérimentale. Ce morceau qui oscille entre blues et free jazz est touché par la belle sensualité apportée par Lonna Kelley.
Belly Full Of Fire possède un côté aventureux groovy étonnant, on n'est pas loin de certaines productions de Danger Mouse (Gnarls Barkley, The Black Keys, etc.). Le résultat est très réussi même si déroutant lors de la première écoute. Dans la même perspective Saturated Beyond Repair qui bénéficie une fois de plus des services d'Henriette Sennenvaldt impose un son alternatif fait de bric et de broc, inventif et original. World's End State Park est clairement une mauvaise piste, le son est saturé, c'est un vacarme qui n'a ni queue ni tête et je ne vois aucun intérêt d'avoir mis cette chanson sur l'album même si l'instrumental est réussi. Cependant Well Enough Alone sauve la mise de fin d'album en clôturant sur une piste psychédélique alternative de toute beauté.
90/100 : sans cette dernière partie plus alternative et expérimentale je n'aurai pas hésité à mettre 100/100 et plus encore mais force est de constater que le groupe a (peut être) eu peur de sortir un album que les médias auraient qualifié de convenu, ils ont voulu revoir leur ambition à la hausse sans affiner certaines dernières pistes. Tant pis, le reste est vraiment excellent. La voix d'Howie Gelb hante cet album : séduisante ou plus dure, on ne peut être qu'émerveillé par cet artiste qui nous fait beaucoup songer à ses illustres prédécesseurs (Leonard Cohen, Lou Reed, etc.). Il représente aux côtés de Mark Lanegan et Kurt Wagner (Lambchop) sans conteste l'une des plus grandes voix masculines de la country/americana. Les musiciens, participations vocales féminines (très nombreuses) et les arrangements musicaux impeccables rendent cet album souvent captivant et troublant. Certes, ce n'est pas un album particulièrement positif et joyeux mais la belle réussite atmosphérique de l'album devrait ne pas vous dissuader de découvrir un groupe exceptionnel.
Moi qui suis avant tout une grande amatrice de littérature classique : Zola, Balzac, Goethe, Henry James, Edith Wharton, Jane Austen, Geroge Eliot, Charles Dickens, etc. et de littérature fantastico/horreur (Stephen King, Dan Simmons, Philip Roth - mais si il fait partie de cette catégorie, il décrit avec talent la cruelle nature humaine, etc.) j'ai succombé à la saga Harry Potter lors de mes études universitaires (criminologie) alors que je n'hésitais pas à me moquer de certains de mes condisciples en droit qui lisaient, en douce dans le bus, ces livres.
Depuis, je suis devenue davantage qu'une mordue, je suis une fan(e) hystérique (j'ai même acheter en anglais les derniers volets), la preuve quand j'ai appris que la sortie dans les salles du sixième volet des aventures du sorcier : Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlén'était plus annoncée pour le 21 novembre 2008 mais pour... juillet 2009, j'ai frôlé la crise cardiaque et cette nouvelle bande-annonce qui augure le meilleur n'est pas près de me remettre d'aplomb.
Et oui, le folk est un mouvement mis à la mode musicale, et pourquoi pas, après tout ? Surtout, quand on rencontre des groupes comme Rachel Unthank & The Winterset qui font de l'excellente musique. En 2005, paraît leur premier album Cruel Sister qui obtient les éloges des critiques anglaises les plus exigeantes : il a même reçu le prix du meilleur album folk selon Mojo. Un tel début a appelé un second album sorti en 2007 : Bairns. De nouveau, les excellentes critiques pleuvent, les nominations (Mercury Music Prize 2008) et récompenses (BBC Folk Awards 2008) pleuvent mais presque personne en francophonie n'a pris la peine d'évoquer l'existence de leur musique. Ce groupe de folk féminin sensible et original est incontournable, écoutez plutôt avant que j'en parle davantage prochainement :
Tracklisting : 01. Introduction (live in London) 02. Respect (live in London) 03. My Girl (live in London) 04. Shake (live in London) 05. Day Tripper (live in London)
06. Fa-Fa-Fa-Fa-Fa (Sad Song) (live in London) 07. (I Can't Get No Satisfaction (live in London)
08. Try a Little Tenderness (live in London) 09. Introduction (live in Paris) 10. Respect (live in Paris) 11. I Can't Turn You Loose (live in Paris)
12. I've Been Loving You Too Long (live in Paris)
13. My Girl (live in Paris)
14. Shake (live in Paris) 15. (I Can't Get No) Satisfaction (live in Paris) 16. Fa-Fa-Fa-Fa-Fa (Sad Song) (live in Paris) 17. These Arms of Mine (live in Paris)
18. Day Tripper (live in Paris) 19. Try a Little Tenderness (live in Paris)
Non seulement Stax a sorti, cette année 2008, l'album le plus sensuel par le biais de la légende Leon Ware : Moon Ride (je suis au désespoir de ne point recevoir ma copie égarée depuis deux semaines dans les méandres de la machinerie postale) mais cette semaine vient de sortir un vrai trésor qui n'avait pas bénéficié d'une vraie belle sortie. En effet, ce live qui correspondait à la tournée entreprise par Otis Redding en 1967 (soit quelques mois avant sa mort dramatique dans un accident d'avion à seulement... 26 ans) en Europe qui a paru sous forme d'un disque nommé Live in Europe composée uniquement de 10 titres. Cette fois-ci, il s'agit d'un double album live sur un seul cd : 8 pistes sont consacrées au Live de Londres et 11 au show de Paris. Le mixage, la remasterisation - respectueuse de l'oeuvre originale - réalisée à partir des pistes originales est absolument parfaite, en fait on s'y croirait tant le son s'avère excellent et dynamique. Certes, les chansons des deux sets se rejoignent mais Otis n'interprète jamais de la même façon la même chanson ce qui met en évidence son feeling de génie, sa souplesse et son groove inné. Au-delà de toutes ces considérations de mixage, la réalité c'est que c'est la personne d'Otis Redding qui nous immerge dans sa musique de façon immédiate, cette musique qui contient une énergie et une électricité incomparables. Sans oublier, tous les mérites à accréditer au compte de l'incroyable quartet qui l'accompagne : Booker T.&the MG's mené de main de maître par l'organiste Booker T. Jones.
Le concert de Londres, absolument endiablé, débute après une brève intro qui met en évidence un public sur les braises, avec sa chanson Respect (reprise/détournée pour la cause féminine par Aretha Franklin qui la popularisera), pour ensuite offrir une reprise de My Girl (The Temptations) sur les chapeaux de roue avant de déboucher sans détour sur une reprise de Shake (Sam Cooke) haletante avant de mettre le feu avec une version de Day Tripper (The Beatles) méconnaissable. Le tempo diminue à peine avec un Fa-Fa-Fa-Fa-Fa(Sad Song) sur laquelle Otis interagit beaucoup avec son public très réceptif à cette version intensément érotique. (I Can Get No) Satisfaction met à genoux définitivement son auditeur, plus excitante et virevoltante que celle des Rolling Stones (l'originale), avant de conclure sur une version crescendo sublime de Try A Little Tenderness. Si Otis savait être de la dynamite sur scène, il pouvait se montrer émouvant jusqu'aux larmes. Un concert londonien court mais si intense, si exceptionnel, qu'il reste assurément l'un des grands moments de l'histoire de la musique !
Le concert à Olympia bénéficie d'un plus long set et de davantage de nuances : Otis se montre toujours dynamique, intouchable mais je trouve qu'il apporte davantage de rondeur à certaines chansons. Respect bénéficie d'un traitement plus séduisant, plus sensuel même si toujours vindicatif sur le fond. I Can't Turn You To Love met littéralement le feu au public avec un tempo endiablé ensuite j'ai pas honte de dire que j'ai eu les larmes aux yeux en écoutant cette version exceptionnellement intense de I've Been Loving You Too Long. Cette version de My Girl est plus douce, plus tendre, plus en nuances avant d'embrayer sur un fougueux de Shake et une version en transe de (I Can't Get No) Satisfaction. Fa-Fa-Fa-Fa-Fa (Sad Song) dégage toujours une forte énergie sensuelle mais These Arms of Mine est un des tous grands moments de la soirée, cette ballade enflammée, l'une des plus belles et connues du géant, est interprétée lors de cette soirée de façon somptueuse. Cependant Day Tripper vient remettre les pendules à l'heure, Otis est un showman à l'énergie inépuisable et au groove exceptionnel. A l'instar du concert de Londres, le set se referme sur son grand classique Try A Little Tenderness à vous foutre la chair de poule, aucun mot n'est assez fort pour décrire l'intensité de ce moment et l'ébullition du public.
100/100 : je n'ai rien à ajouter excepté que c'est un chef d'oeuvre, un moment Live historique d'une incroyable énegie et générosité, il est indispensable de connaître ses classiques pour analyser l'état de la soul actuelle. Cette réédition est à petit prix (j'ai réussi à l'avoir pour moins de 8 euros) donc profitez-en.
Joyful (2006) Tracklisting : 01. Down on my knees 02. Without you
03. Letter by letter 04. How many times ? 05. And it's supposed to be love
06. Watching you 07. Only you
08. Help is coming
09. These days 10. Life is real 11. What is love ?
12. Neva been
Sortie de nulle part peu avant l'été 2006, Ayo a bénéficié d'une solide campagne marketing de la part d'Universal Music pendant plusieurs mois, je n'y ai pas cru au début à cette magnifique chanteuse attachante...prenant le raccourci de me dire que cela n'allait être qu'une chanteuse parmi d'autres détentrice d'un seul tube et d'un album moyen calibré pour la vente... et le recyclage. La bonne nouvelle c'est qu'il n'en est rien, cette jeune femme née en Allemagne d'un père nigérien et d'un mère roumaine s'impose avec ce premier opus Joyful comme une artiste authentique, certes elle ne révolutionne en rien l'univers musical folk/acoustique mais finalement les bonnes vieilles recettes (ficelles) ont du bon car la musique d'Ayo s'avère être d'une fraîcheur, d'une légèreté (grave) et d'une douceur infinies.
Down On My Knees qui sonne l'ouverture de l'album et qui a été, on va bien l'avouer, matraquée par tous les médias existants, est, avec le recul, une supplication amoureuse de ne pas l'abandonner, un cri du coeur, un cri du corps, d'une enfant, d'une amoureuse, cette chanson universelle s'avère sublime. Un vrai bijou (dommage que la forte médiatisation ait très certainement amoindri la portée émotionnelle de ce morceau). Dans la même lignée mais en version plus douce Without You est une ballade émouvante avec des sonorités blues/tziganes. Letter By Letter aux douces sonorités reggae acousiques ne peut que rendre zen alors qu' How Many Times ? revient au fameux cri du coeur d'Ayo désabusée qui n'a que peu d'espoir de retrouver l'être aimé. And it's supposed to be love est une reprise somptueuse du morceau d'Abbey Lincoln. La voix d'Ayo se fait d'une incroyable douceur enfantine sur ce titre à la fois lumineux et grave. Une pépite ! A écouter.
Watching You est la première chanson vraiment tendre et maternelle, Ayo baisse ses gardes et se laisse attendrir par l'être-aimé (certainement son jeune fils). So simple and beautiful. Only You est un mid tempo au rythme indolent, cette chanson lumineuse et remplie de délicatesse ne peut que faire le bonheur des tympans. Help Is Coming est après Down On My Knees, la chanson qui possède le rytme le plus soutenu, on retrouve également une Ayo plus engagée et vivante que jamais. Un vrai bonheur. These Days, chanson intimiste sur la nature humaine et ses travers, possède ce petit quelque chose de spécial de profondément humain et authentique qui rend cette chanson très attachante. Life Is Real est un mid tempo irrésistible, au rythme très accrocheur dans lequel Ayo assume sa vie et son tempérament sans se préoccuper de ce que pensent les autres, superbe tandis que What Is Love est une douce complainte sur l'amour, le résultat est magique, si si il suffit d'écouter, cela donnerait presque envie de verser une petite larme. Neva Been termine sur une note positive et lumineuse cet album à forte portée mélancolique. Un rythme enjoué vient clôturer ce (bref) moment de bonne humeur.
85/100 : c'est certainement la note maximale que l'on peut accorder à cet opus, non qu'il ne le mérite pas, mais il est vrai que le producteur Jay Newland (Norah Jones) ne s'est pas cassé une pate sur le projet. Certaines critiques ont mis en évidence que beaucoup de chansons sont dotées des mêmes rythmiques et arrangements, et je ne peux que me remettre en évidence le seul défaut de ce cd. Car le reste est irréprochable. La couleur acoustique/folk/reggae/soul/blues et la belle unité qu'elle confère à l'album lui donne un cachet simple, doux, élégant, intimiste. Ensuite le voix d'Ayo est, il faut l'avouer, sublime, soulful, pleine de nuances, au groove naturel, reconnaissable entre toutes, elle se démarque nettement de par son aura lumineuse et volontaire. Finalement les textes d'Ayo sont certes simplement écrits mais justes et authentiques : son enfance déchirée, ses relations chaotiques avec son père et sa mère, son amour inconditionnel pour son fils, l'identité humaine et ses travers, les déceptions amoureuses, elle raconte ce qu'elle vit, ce qu'elle ressent, elle ne joue pas comme beaucoup d'autres artistes, elle vit sa musique et la partage avec une générosité déconcertante.
Down On My Knees :
And it's supposed to be love :
Gravity At Last (2008) : Tracklisting : 01. I Am Not Afraid 02. Maybe (Ayo Blues)
03. Slow Slow (Run Run) 04. Love and Hate 05. Get Out of My Way
06. Better Days
07. Change 08. Piece of Joy
09. Lonely 10. Sometimes 11. What's This All About? 12. Mother
13. Thank You 14. Sometimes (Home Acoustic)
Alors, Ayo est-elle un feu de paille ou possède-t-elle le feu sacré ? Je suis plus que tentée de dire qu'elle a ce feu qui brûle et qui fait d'elle l'une des plus belles découvertes depuis 2006. Elle revient cette année avec un nouveau style, une personnalité plus affirmée, elle a pris du recul devant le succès inattendu de son premier opus et de la tournée qui a suivi et qui a permis de la faire aimée de milliers d'entre-vous. Tout d'abord, cette cover (+ les photos du livret) de Mondino est absolument fabuleuse : simple, classe et élégante. Il n'y a pas que sur la forme que ce nouvel album est plus stylisé, plus sophistiqué, le contenu plus éclectique (plus électrique également) bénéficie d'arrangements plus sophistiqués, plus travaillés. Cependant, cela n'enlève en rien à la fraîcheur de la musique d'Ayo (album réalisé dans un studio analogique en... 5 jours, autant dire dans des conditions Live), au contraire cela la conforte dans son avancés d'artiste complète.
I Am Not Afraid, chanson nerveuse et envoûtante, ouvre l'album sur des paroles sages, réfléchies et humbles sur le fait que l'on ne peut savoir à l'avance ce que la vie nous réserve. Maybe (Ayo Blues), première chanson aux couleurs clairement blues, Ayo apporte fraîcheur et féminité à un style souvent qui reste de la panache des hommes. Un morceau superbe et entêtant. Slow Slow (Run, Run) qui est utilisé pour promouvoir cette nouvelle galette, n'est pas bien comprise par le grand public ce qui risque de dsservir Ayo. Blues, gospel et reggae font excellent ménage sur ce morceau électrique qui évoque l'âme humaine perdue/tourmentée. A écouter jusqu'au bout pour les magnifiques choeurs masculins. Un excellent morceau. Love Or Hate, première ballade de l'album n'est pas sans rappeler les productions du premier opus, cette piste émouvante n'est pas sans nous procurer des frissons... Get Out of My Way bercée sur un rythme reggae est très accrocheuse, cette piste aurait sans doute fait le bonheur des auditeurs en guise de premier single. Une belle instrumentation, une superbe mélodie, Ayo : pleine de nuances et attachante. Superbe. Better Days, ballade mélancolique, pourrait émouvoir un coeur de pierre. Sans tomber dans le pathos (ce qui aurait été facile) on reste dans l'émotion pure, immédiate. Bénéficiant de joli arrangements de cordes, cette piste est l'une des plus belles et remarquables de l'album. Une perle.
J'adore également la suivante Change avec son rythme afro-beat accrocheur (pas loin du son d'un certain Keziah Jones) et vivant bénéficie d'une belle mélodie nerveuse. Piece Of Joy sort des sentiers musicaux usés par Ayo, cette ballade folk/country/acoustique ajoute une touche de magie à l'univers musical d'Ayo. Le résultat est simple, émouvant, parfait. Lonely qui parle de ses rapports conflictuels avec son père, de nouveau frappe le cible en plein milieu, cette chanson mid tempo vient du coeur, Ayo chante son soul, sa déception et le constat qu'elle et son père ne peuvent vivre l'un sans l'autre. Sometimes, à l'instar de Piece Of Joy, est une ballade douce et tendre. What's This All About ? est un des plus belles réussites de l'album, profonde et engagée sur la condition humaine, Ayo resplendit dans ce rôle. Mother est sans conteste la chanson la plus émouvante du répertoire d'Ayo, ayant pour thme central les relations compliquées avec sa mère, Ayo crie de nouveau son désespoir d'être dans l'incapacité d'avoir nouée une relation saine avec sa mère. Sublime. Thank You est une ode gospel/soul émouvante au Lord de ne jamais l'avoir laissée tombé, elle le remercie pour toutes les bontés qui lui ont été accordées. Sometimes (Home Acoustic), comme son titre l'indique, est une belle chanson acoustique qui clôture de façon sensible l'opus.
90/100 : Si la musique d'Ayo perd en surprise, elle se rattrape grâce à son éclectisme plus assumé, cela ne ressemble plus à un melting-pot mais à des chansons dotée d'une vrai tournure musicale et d'arrangements plus fouillés. Jay Newland est toujours aux commandes mais Ayo co-produit et reste maîtresse des compositions, du début à la fin cela sonne comme un album personnel. De nouveau, on ne peux qu'être attendri et touché par le naturel et la sincérité de cette artiste qui fait partager ses inquiétudes, ses engagements, ses déceptions et sa foi. Plus mûr, plus abouti, cet opus qui n'est pas une redite du premier album est habité par une Ayo magnifique, charismatique, à fleur de peau.
Erin Bode est (encore) l'une de ces chanteuses aussi jolies que talentueuses capable de vous détendre, de vous rendre apaiser alors qu'à la base vous êtes d'une humeur noire (je n'ai pas assez dormi, je ne sais que faire de cette journée pluvieuse, j'ai un mal de tête depuis mon réveil ce matin, pas besoin de continuer la liste de mes atermoiements). Sa jolie voix cristalline et mutine possède un joli swing qui m'attire déjà depuis quelques années. En effet, il s'agit du quatrième album d'Erin Bode : en 2001 parraissait mais à titre confidentiel Requests, en 2004 : Don't Take Your Time, en 2006 : Over And Over et cette année 2008 The Little Garden. C'est vrai son style musical peut être rapproché de celui de Norah Jones mais, contrairement à Norah, Erin reste davantage branchée sur les styles musicaux pop/jazz/folk, et chaque album vient confirmer une nouvelle maturité par le biais de compositions originales d'une douceur infinie.
Il est plus que jamais vrai ce nouvel album est met de choix pour ceux qui savent le savourer (sous-titré : le mettre en mode repeat afin d'en déguster toutes les nuances). Il nous offre une ambiance feutrée, des arrangements musicaux délicats et raffinés et bénéficie de la participation de musiciens de renom : le percussionniste Derek Phillips, le saxophoniste John Ellis, le violoniste David Halen et encore d'autres, ce qui assoit la crédibilité d'Erin en tant que musicienne sérieuse car si sa musique est légère et gracieuse, elle n'en est pas moins créative, originale presque orgasmique. New England Friends qui débute cet opus est le seul point faible de cet opus qui en serait dépourvu sans elle (cela a du sens ce que je raconte?). Il faut me comprendre, ce n'est pas une mauvaise chanson, loin de là mais les vocalises sont assez faibles dans le sens ou on dirait qu'Erin se force à paraître plus jeune, les arrangements pop guillerets sont impeccables mais la magie n'y est pas.
AvecChasing After You, on rentre enfin dans le vif du sujet, une ballade mettant en évidence la douce et sensuelle voix d'Erin, un joyau simple et romantique. A écouter. Difficile de faire plus attachante piste qu'est Sweater Song, ce morceau tendre pop/jazz est irrésistible. Little Garden fait apparaître les influences folk d'Erin pour le meilleur. Cette chanson qui pourrait sonner comme un classique des années 60's ou 70's est un vrai petit chef d'oeuvre qui vous procurera instantanément chaleur et bien-être. A écouter absolument. Born At The RightTime, constitue l'unique reprise de l'album (Paul Simon), possède un charme classieux absolu. It's All Your Fault, quant à elle, est dotée d'une mélodie imparable qui vous poursuivra longtemps après son écoute. A Noter, les arrangements musicaux somptueux et dynamiques.
Sydney Come Down est sans conteste l'une de mes chansons préférées, ce qui est vraiment bizarre c'est que j'ai l'impression de l'avoir déjà entendue... un mélange de musique classique et de pop. Très intense. Two est un petit émerveillement, des arrangements de cordes sublimes, une interprétation inspirée, un morceau unique et splendide. Cold Water est la première chanson assez sombre de l'album qui s'avère très émouvante et dotée d'une très jolie mélodie. Out Of Time est peut être la chanson la plus jazz de l'album qui propose une ambiance plus feutrée d'une classe folle. Fences bénéficie, une fois de plus, d'arrangements de cordes somptueux et d'une ambiance davantage axée sur le folk mélancolique que les autres pistes. Sublime. Toujours dans le même registre Goodnight clôture cet album sur une ballade sobre et émouvante pour aboutir sur sur un choeur féminin final magnifique.
UN un (quasi) sans faute (bon j'oublie un peu la première piste tant le reste tutoie la perfection) pour cette jeune chanteuse qui a déjà une jolie carrière à son actif. Erin Bode montre qu'elle est une auteur/compositrice/interprète souple capable de chanter plusieurs registres avec une classe rare. L'album bénéficie de compositions très solides et aussi d'arrangements magistraux (on ne voit souvent cela qu'en Jazz). D'une douceur paradisiaque, cette jolie voix d'ange saura vous séduire et conquérir votre coeur. Un album sous forme de pépite à chérir. Que cette année 2008 est exceptionnelle quand on prend la peine d'écouter autre chose que la bande FM.