J'ai eu un joli coup de coeur concernant la musique de Joy Ike depuis la sortie de album Good Morning en 2008. Un album qui introduisait une artiste pop aux teintes soul plus proche dans l'esprit d'Indie.arie ou de Lizz Wright que de Sara Bareilles et ses (trop) nombreuses consoeurs. Ce joyau de Pittsburgh, dotée d'une très belle plume spirituelle et d'une magnifique voix aussi expressive que soyeuse est une artiste à découvrir dans ses profondeurs. En effet, à première écoute, j'ai été séduite par la luminosité et la chaleur qui se dégageaient de sa musique mais pas nécessairement par les sonorités que je trouvais trop lisses, trop "pop" par essence. Étant davantage séduite par des arrangements plus intimistes et subtils, je n'ai commencé à adhérer entièrement à l'univers musical de la belle demoiselle qu'à partir de la troisième écoute de Good Morning, la fin de l'album étant beaucoup so(m)bre, intimiste et nuancée. La production et le mixage de l'album ne mettant pas assez en relief la voix et les textes finement ciselés de Joy Ike et aurait pu faire passer la musique de Joy Ike comme passe partout cependant c'était sans compter le talent immense et solaire de Joy Ike.
Personnellement, j'étais impatiente, d'écouter son second album Rumors apparu en mai 2010. Ce nouvel essai, cette fois-ci maîtrisé entièrement de l'écriture à la production par sa créatrice, s'avère plus mature, plus abouti et mieux arrangé. Les instruments (piano, batterie, etc.) prennent davantage d'ampleur et de relief en sonorité et les textes s'avèrent encore plus intelligents, spirituels, démontrant beaucoup de recul par rapport à la nature humaine, le tout mis en forme avec poésie et sensibilité. L'album débute avec le tourbillonnant Sweeter, une merveille de pop music rayonnante. Si Nomads possède un tempo assez soutenu, il n'en demeure qu'il s'agit d'un très beau morceau assez sombre et introspectif. Les sonorités se font plus légères sur les doux et apaisants Like A Pictures et Plans qui néanmoins possèdent tous deux un refrain au pouvoir mélodique puissant. Les belles et subtiles ballades Untitled et How She Floats misent sur une sensibilité à fleur de peau qui sauront toucher l'auditeur tandis que Give Me Truth est un appel solennel d'une intensité inédite dans le répertoire de Joy Ike. L'une des meilleures pistes de l'album. Eat It All Up est le morceau le plus étonnant et expérimental de l'album : variant les sonorités et tempos, Joy Ike déploie ses talents de compositrice sous un jour plus complexe. Excellent. Rumors et Power clôturent l'album sur une note pop/gospel qui évoque plus que jamais la spiritualité propre à l'humanité.
S'avérant une incroyable conteuse, Joy Ike a peu de chance de vraiment séduire un public non anglophone, pourtant la beauté de sa voix et le message véhiculé par sa musique sont universels. Une artiste authentique et indépendante à découvrir pour les amoureux de pop/soul intelligente.
Note Finale : 16/20
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