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vendredi 24 septembre 2010

2010 - Maya Solovéy - I​:​II - Review / Chronique - Une artiste passionnée et habitée par son art


<a href="http://mayasolovey.bandcamp.com/album/maya-solov-y-i-ii">Maya Solovéy, I:II by Maya Solovéy</a>


Une constante parmi les artistes : ce sont des voyageurs, que cela soit dans leur imaginaire ou dans la réalité, ce sont des personnes assoiffées de nouvelles expériences et paysages qui enrichissent l'esprit et sublime la pensée et créativité. Tour à tour élevée aux Etats-Unis, en Espagne et en Equateur, Maya Solovéy possède un solide background multiculturel et des histoires plein la tête à nous faire partager. Cette artiste désormais établie à New York depuis près de 6 ans est la perle rare que tout mélomane se doit de découvrir. Une voix céleste au service d'une musique qui prend littéralement aux tripes, cela pourrait se résumer ainsi. Après un premier Ep Dissolving (2005, disponible sur cdbaby) qui a remporté de nombreux prix et nominations et avoir élaboré son propre label Womb Room Music, la jeune beauté américaine a décidé de sortir en juillet 2010 un premier Lp, réunion de ses deux derniers Ep's, tout simplement nommé pour la circonstance I​:​II.

Ces deux Ep's à la base ne se ressemblent en rien et pourtant ils s'emboîtent à la perfection. La première partie de l'album composé de cinq tracks en anglais sont d'inspiration folk. Selon Maya Solovéy tout le monde peut se retrouver en partie ou totalité sur le morceau Dreamgirls qui évoque la relation tumultueuse et étouffante entre les artistes Frida Khalo et Diego Rivera. Le contraste entre la gravité du propos et douceur apparente de ce morceau folk acoustique ainsi que le ton léger de Maya Solovéy dédramatisent superbement ce titre assez grave dont l'aura de mélancolie est lumineuse au lieu d'être plombante. Magique. S'inspirant d'une histoire d'amour impossible vécue en Thaïlande, l'artiste nous plonge avec Touch dans le coeur d'une de ses compositions les plus ensorcelantes et troublante de l'album. Une pièce fascinante qui hante à jamais mes oreilles. Un petit chef d'oeuvre tout simplement.

 The Most semble à première écoute qu'une petite chanson acoustique, le genre de morceaux guitare/voix que l'on pourrait écouter de la part de n'importe quel artiste folk. Pourtant, la grâce angélique de Maya Solovéy fait toute la différence et rend ce magnifique morceau touchant au possible. Le morceau Tonight sort tout doucement des sentiers battus du simple folk pour nous faire découvrir des arrangements plus denses et complexes. L'ambiance sombre, presque pesante, qui y règne bouleverse l'auditeur qui se sent aspiré par elle. Une magistrale love song triste. One More Americain Song est inspirée directement de la chanson de Simone Felice du groupe folk/soul The Duke and The King (dont le premier album Nothing Gold Can Stay sortie en 2009 est en écoute et chronique ici). Cette chanson, aussi intense que sa source d'inspiration, est un petit bijou d'une grande sobriété qui cache en réalité un feu couvant.

La seconde partie de l'album est consacrée aux ambiances latines en mettant à l'honneur le chant en espagnol et portugais. D'ailleurs, cette partie est si réussie, si authentique dans son essence que l'on ne croirait jamais qu'il s'agit pour l'artiste de langages et de cultures appris et non maternels. A Escultura (The Sculpture) débute sur somptueuse une atmosphère hantée et sensuelle, d'une féminité absolue. La voix de Maya Solovéy sonne de façon encore plus intense qu'en anglais. Surprenant et envoûtant. La bossa nova s'invite sur l'enivrant et spirituel Eu Vi (I Saw) qui met plus que jamais en évidence la symbiose existant entre la voix et la musique de l'artiste, notamment dans la façon dont le violoncelle accompagne ses aigus dans le refrain, le tout se completant à merveille. Maya Solovéy nous invite pour une danse et quelle danse ! Como Yo Lloro Por Ti (Like I Cry for You) délivre, sur un rythme attrayant, un très beau poème d'inspiration amoureuse. Brillant. Na Distante (In Distance) préfère au contraire une atmosphère sombre, presque tourmentée qui se radoucit cependant dans la dernière minute. Sublime. A Vida (The Life) rappelle, une fois de plus, la grande songwriter qu'est Maya, une écriture concise et éloquente sur la vie et ses enjeux. Un morceau à la structure minimaliste qui pourtant ne demande pas plus de moyens à disposition pour éblouir. L'album s'achève sur l'un des sommets de l'album : Madreselva (Honeysuckle). Ce morceau boisé et vénéneux est superbement mis en valeur par des arrangements de cordes passant du lo-fi folk à des rythmes plus soutenus. Epoustoufflant.

Artiste passionnée à la plume redoutable, son chant dégage une intensité qui marque au fer rouge celui qui aura eu la chance de la découvrir. Ce premier Lp officiel de Maya Solovéy n'est pas un simple must, c'est l'un des albums qui rentre dans le top ten de 2010.

Daniel lui a déjà consacré deux excellents billets sur Listen, See, Feel et Save My Brain.

Note Finale : 19/20

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Où se Procurer ce Bijou ?

- La version digitale est disponible sur BandCamp (c'est le principe du Name Your Price : dans ce cas de figure, vous pouvez certes le télécharger gratuitement mais je vous invite sérieusement à lui offrir ce que vous pouvez de 1. parce que c'est une artiste indépendante et que son art dépend en grande partie des dons, de 2. par ce que cet album le vaut largement quel que soit le montant saisi)



- La version physique est disponible sur Cdbaby



1 commentaires:

Aurélie a dit…

très jolie voix, j'adore!

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