Je ne sais pas grand chose de cette artiste. May McDonough est établie en Californie et créée de la musique de façon entièrement indépendante soutenue par personne d'autre que par elle-même, ses amis musiciens et au final sa grande famille irlandaise qu'elle remercie affectueusement dans le livret de son premier album Spilt Milk sorti au tout début 2010. Seulement quand on découvre son oeuvre as-t'on vraiment d'en savoir davantage ? Tout semble s'éclaircir instantanément avec la rencontre de cette voix veloutée qui effleure l'oreille de façon sensuelle pour finir par l'apprivoiser et même l'hypnotiser. Son univers musical est "vieux" comme le monde : du blues, du jazz et beaucoup de soul (authenticité) dans sa démarche, la pop n'ayant pas vraiment sa place ici. Certes, les mélodies sont présentes, cela accroche aisément l'oreille mais c'est typiquement le genre de musique qui n'intéressera jamais vraiment le public au sens large du terme mais plutôt les connaisseurs. Les chansons dépassent le plus souvent 5 minutes, les paroles sont subtiles mais assez dark et intimistes n'hésitant pas à évoquer la mise en danger de la spiritualité, la perte de proches ou encore de fantasmes peu avouables, les rythmes sont considérés comme trop "lents", les ambiances "smoky" délicieusement infectieuses créées par les musiciens ont le temps de se développer et de prendre leurs marques, May Mc Donough leur en donnent volontiers l'occasion.
Riverside ouvre l'album sur une atmosphère jazzy aux accents funèbres et languissants. La plongée dans son univers musical enfumé et crépusculaire est amorcée en beauté. Le sommet de l'album est sans doute déjà atteint avec Church On Sunday. Ce morceau de blues/gospel évoluant en crescendo est totalement habité voire transcendé par sa créatrice. Le résultat est déjanté et incroyablement euphorisant. Your Body mise sur une instrumental très simple et hypnotique encadré par la sensuelle et caressante interprétation de May McDonough tandis que Mama Drained The Bathroom sort des ambiances vaporeuses pour revenir vers des sonorités jazzy plus classiques et chaleureuses. Le petit côté vintage jazz relevé avec la trompette est très sympa et la mélodie reste longtemps en tête. Excellent. Ce dernier ne semble qu'un bref interlude nous permettant à peine de reposer le pied sur le plancher car Little Sister et House Of Bones ne font que renforcer l'impression d'être happé dans un rêve troublant. Ces morceaux nus, voluptueux et soyeux mettent en avant le doux timbre de voix captivant de l'artiste, telle une sirène en quête de marins à étourdir pour mieux les capturer. Gone With The Snake renoue avec les ambiances noires et plus complexes développées déjà sur Church On Sunday. La musique est vraiment superbe. Sur le blues charnel Red Tag Nation et la ballade planante et insaisissable Lay Down Your Heart, May McDonough brouille les cartes avec sa voix presque masquée. L'album s'achève sur un heartbreaking morceau acoustique I Know car que serait l'esthétisme sans l'émotion ?
Un premier album captivant d'une artiste au charme discret mais rapidement infectieux. A découvrir pour les amoureux de musique jazz/bluesy féminin et vaporeux.
Note Finale : 16/20
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Cdbaby
3 commentaires:
Pas mal, très langoureux, parfois un peu trop à mon goût.
Ah ça j'aime vraiment beaucoup! Très riche, irréprochable, une voix superbe... Oui ça me plaît! Merci Sabine!
Clara
@ Clara :
De rien, c'est un plaisir de savoir que cela te plaît ;-)
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